"Ecrire, c’est brûler vif,
mais aussi renaître de ses cendres "

Cette phrase est certainement le sésame nous permettant de comprendre l’écrivain, le poète, l’homme et aussi ce nom de plume : " Blaise Cendrars ", de Frédéric Sauser né un 1er septembre 1887 en Suisse.

L’œuvre de Cendrars est celle de l’Aventure. Dès son plus jeune âge il voyage. Au gré des affaires paternelles tout d’abord puis de cette quête de l’ailleurs qui l’animera toute sa vie. A 16 ans il fugue, prend le premier train qui l'emporte jusqu'à Moscou où il fût apprenti chez un horloger. Puis d'autres trains, des paquebots, des avions, des automobiles le menèrent aux quatre coins du monde, de l'Inde au Brésil, de New York à Paris, de Bruxelles à Londres. Pour survivre, il exerce plusieurs métiers, apiculteur, cultivateur de cresson, vendeur de cercueils, de couteaux de poche, de tire-bouchons, scénariste à Hollywood..


Il aime raconter des histoires, créer sa légende personnelle. Au cours de sa vie de bohème il rencontre Apollinaire, Soupault, Desnos, Cocteau, Léger, Modigliani, Soutine, Picasso, Chagall, Sati, partage une chambre minuscule à Londres avec celui qui allait devenir Charlie Chaplin. En 1913 il publie " Les Pâques à New-York" qui à défaut de lui amener la fortune, le révèle comme un vrai poète.

Marié en 1914 avec Féla et père de famille, Blaise Cendrars s'engage dans la Légion quand débute la première guerre mondiale. En septembre 1915, il est grièvement blessé dans l'attaque de la ferme Navarin et perd son bras droit.

La guerre meurtrira son corps et changera son regard sur la vie artistique parisienne dans laquelle il ne se reconnaît plus. Pour cela mais aussi pour subvenir au besoin de sa famille, il multiplie les activités. Il travaille avec Abel Gance sur le film La Roue, puis sur J'accuse, assure la direction littéraire de la maison d’éditions La Sirène, rédige articles sur articles, publie ses poèmes illustrés par Modigliani ou Léger, participe au ballet La Création du Monde, … Le jour où il rencontre Oswald de Andrade, peintre brésilien, et Paulo Prado, magnat du café et mécène, Blaise Cendrars s'embarque pour le Brésil à cette époque en plein essor, renvoyant au reste du monde l'image d'un paradis encore intact.

À son retour en France, il commence la rédaction du roman L'Or qui sera publié en 1925 et dont le succès immédiat assoit définitivement sa réputation. L'année suivante, c'est Moravagine, dont il prétendra avoir écrit dix-mille pages en une seule nuit, "ma plus belle nuit d'écriture", disait-il.
Alternant voyages et reportages, poèmes et romans, Hollywood pour Paris-Soir, Espagne, Portugal, de nouveau le Brésil, Blaise Cendrars est un homme pressé. Mais la seconde guerre mondiale éclate et ravage, encore une fois, l'Europe puis le reste de la planète. Aventurier, certes, mais surtout témoin de son temps, Blaise Cendrars s'engage comme correspondant de guerre pour l'armée anglaise.

Après la capitulation de juin 40, il cesse d'écrire durant trois ans et se réfugie à Aix-en-Provence. Sa plus longue période d'inactivité jusqu'alors. Mais la braise reste chaude, prête à raviver ses flammes au moindre souffle. Le souffle en août 1943 c'est L'homme foudroyé, puis La main coupée, Bourlinguer La banlieue de Paris avec des photographies de Robert Doisneau.

Après une attaque qui le paralyse à moitié en 1959, Blaise Cendrars meurt à Paris le 21 janvier 1961.