ECOUTER CE POEME

(dit par Odile)

 

 

 

 

 


 

Marina naît le 26 septembre 1892 à Moscou. A 16 ans elle part seule à Paris étudier la littérature du Moyen-âge. A 18 ans, à l'insu de sa famille elle publie son premier recueil : L'album du soir. Très vite sa réputation s'affirme avec un second recueil : Lanterne rouge. Si sa poésie est tout d'abord décrite comme fraîche et originale elle ne tarde pas à s'engager fiévreusement dans une écriture irréductible. Après les événements violents de 1917, Marina comme d'autres femmes poètes russes (dont Anna Akhmatova) brave les autorités en lisant à Moscou des poèmes contre-révolutionnaires. Séparée de son mari qui s'engage dans les armées blanches, elle émigre à Prague puis à Paris. Elle partage la souffrance des exilés. Tel est fait de pierre, tel autre d'argile/ Mais moi je brille d'un éclat argenté/ Me brisant contre vos genoux de granite/ A chaque vague je reviens à la vie. En 1940 elle rentre en URSS rejoindre son mari, sa fille et son fils. Le malheur l'y attend : son mari est fusillé, sa fille déportée. Désespérée, abandonnée de tous, n'ayant pas assez de nourriture pour ses enfants, Marina Tsvetaeva se suicide le 31 août 1941. Son fils disparaîtra pendant la guerre et c'est grâce à sa fille revenue des camps que nous connaissons son oeuvre. Son destin est extrême, et pourtant, ce que cette femme nous dit c'est son goût pour la vie vraie et non pas feinte, son attrait pour la rencontre des personnes indépendamment des couleurs politiques. Marina est une femme libre en sa conscience, qui -tout au long d'un destin tragique- dit la vérité toute crue, ici la plus essentielle : Il faut m'aimer encore, du fait que je mourrai.