Des plaisirs de la chair, elle exigeait qu'ils fussent illicites et me parlait d'une voix d'ange, empruntée à un coquillage, lentement et avec intérêt, des mérites de son mari et de sa petite, plus petite fille encore, qui cueillait, paraît-il, des groseilles par tous les temps, dans un jardin d'alentour. D'autres fois, il fallait que je la respecte des heures durant. Elle était ma jeune cousine, à qui je devais donner des leçons de piano, tout en prenant bien soin de son innocence. Dans la vaste pièce, exhumée sans doute d'un château du treizième, il y avait une cheminée où brûlaient, avec d'infinis soupirs et des soubresauts d'étincelles, les arbres les plus exaltés de la forêt voisine. Elle, nue, apparemment sans y penser, jouait quelques pièces composées pour l'orgue d'église et je devais, sans qu'à aucun moment elle le pût soupçonner, me masturber comme un collégien. Elle n'avait de goût que pour le mensonge, répètant volontiers, de cette voix d'ange empruntée à un coquillage: je suis fausse, délibèrément, par nature.