O Paris
Grand foyer chaleureux avec les tisons entrecroisés de tes rues et
les vieilles maisons qui se penchent au-dessus et se réchauffent comme
des aïeules
Et voici, des affiches, du rouge du vert multicolores comme mon passé
bref du jaune
Jaune la fière couleur des romans de France à
l'étranger.
J'aime me frotter dans les grandes villes aux autobus en marche
Ceux de la ligne Saint-Germain-Montmartre m'emportent à l'assaut de
la Butte.
Les moteurs beuglent comme les taureaux d'or
Les vaches du crépuscules broutent le Sacré-Coeur
O Paris
Gare centrale débarcadère des volontés, carrefour des
inquiétudes
Seuls les marchands de journaux ont encore un peu de lumière sur leur
porte
La Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens
m'a envoyé son prospectus
C'est la plus belle église du monde
J'ai des amis qui m'entourent comme des garde-fous
Ils ont peur quand je m'en vais que je ne revienne plus
Toutes les femmes que j'ai rencontrées se dressent aux horizons
Avec les gestes piteux et les regards tristes des sémaphores sous
la pluie
Bella, Agnès, Catherine et la mère de mon fils en Italie
Et celle, la mère de mon amour en Amérique
Il y a des cris de Sirène qui me déchirent l'âme
Là-bas en Mandchourie un ventre tressaille encore comme dans un
accouchement
Je voudrais
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