À FLEUR DE TERRE

Il y a des fois où tu aimerais mieux être ailleurs, parce qu'il n'y a plus de bois pour mettre dans le feu.
Tu as beau frotter tes mains l'une contre l'autre, cela ne suffit plus.
Tu as beau arpenter le sol de tes pas silencieux ; rien n'en sort.
Toujours ton regard se dérobe, et tu te surprends à regarder le ciel ; sa blancheur te fascine.
Tu voudrais tout à coup te fondre en elle et y trouver ce qui t'appelle depuis toujours,
Ce que tu portes en toi
Depuis ton premier souffle,
Depuis ton premier cri,
Depuis que ce monde a décidé de vivre autour de toi.
Tu ouvres grand les yeux, et tu regardes.
La lumière enfante les plus fous de tes rêves.
Dans les courants sublimes tu pars et te déploies,
Tu ouvres grand ton âme à la lumière.
Il y a des fois où tu voudrais ne plus jamais fermer les yeux.
Devenir pour toujours ce que tu portes en toi
Comme un fruit jamais encore assez mûr.

Célia BORNERT