Je sens m'emplir le doux regret de toi.
Toi mon ami, et toi mon frère,
Mon coeur se gonfle à la pensée de toi
Je veux glisser ma bouche dans la tienne,
Comme une fois,
Baiser tes dents dans leur chaude caverne
Et saluer ta langue avec la mienne.
Corps généreux à tenir dans mes bras.
Bouche à sceller doucement de ma bouche
Chair à fouler, si tendre et pleine.
Ah, contenir ta chair secrète,
Ta douce chair, soeur de ma main.
Comme une coupe un fruit divin,
et te bénir pour cette fête!

Que tu es beau sous mon regard
Toi mon jardin de roses
Que tu es beau ce soir garçon qui me méprises
Dans ce théâtre obscur
Si près de moi - si loin de moi
Mes yeux avidement surveillent la ligne
De ton front nu leur précieuse joie
D'eux-mêmes si je les détourne ils s'en reviennent
Dans cette nuit rayonnante de toi
Pour mendier la possession douce
La source amère et la folle secousse
Et ce terrible luxe
Et ce festin de roi.

Simone Auguste

Thibaud Salle a mis en ligne les poèmes de Simone Auguste