Quelquefois la nuit, je m'approche si près des étoiles, à pas de loup, que je pourrais les embrasser dans le cou sans les réveiller.

Quelquefois le jour, je m'approche si près du soleil, que je pourrais lui tendre la main, et c'est malgré moi, et j'en ai grande envie, et j'ai beaucoup de peine

Voler tout, je volerai tout. Je suis un voleur. Un voleur qui n'acceptera la pitié de personne, même pas celle du soleil. Un voleur qui ne répondra même pas à la douce voix du vent. Et les gens qui passent, et la caravane qui défile avec ses bruits et ses silences, ne m'atteignent pas.

Personne n'entrera dans ma solitude, je n'aurai pas d'ami, pas d'enfant, pas de lendemain. Je vous quitterai sans un mot, par un jour commun, et le calendrier n'aura même pas l'heur de s'en apercevoir.

Si quelquefois je laisse des sourires d'enfants s'approcher de moi, c'est par curiosité. Mais j'atteste, sur la foi de mon honneur particulier, que je les chasse avant qu'ils ne se soient posés sur ma main.

 

Je suis l'éternel rôdeur. Le voleur de poulpes qui se moque de la fumée bleue qui s'échappe des foyers. Je précipite le son des cloches dans un abime sans compréhension. Parfois, même, je crache à la tête des fleurs.

N'entrez pas, je n'ai pas de porte. N'entrez pas.