Jadis, il y a très loin, des siècles ou peut-être hier, vous êtes entré et vous avez tout cassé. J'entends le bruit de vos bottes et les coups de feu que vous échangez. Je sais que vous vous tuerez tous, jusqu'au dernier, et que chaque balle perdue se retrouvera, et sera fondue à nouveau, pour de nouveaux règlements de compte. J'entends les chiens que vous avez dressés pour mordre, hurler à la mort.

Je me suis guéri de vous. Jamais je n'aurais plus ni haine, ni amour, ni envie. J'ai placé des sentinelles de partout à la limite de mes regards. N'approchez pas... ici se barricade un fou, qui donnera du mal gratuitement et sans compter, à quiconque mettra pied ou ombre dans son domaine.
Les cigales peuvent chanter jusqu'à sécher sur l'écorce brûlante des pins,
Les oiseaux peuvent chanter jusqu'à se saigner,
Les chats les plus petits et les plus abandonnés peuvent miauler dans le creux de mon oreille, toute la nuit...
La nuit, je dors.
Le jour, je vis.
Chacun chez soi.
Que chacun crève, en lui et pour lui, sans incommoder les autres.