Zola, l'ardent pamphlétaire de J'accuse,
qui démonta les pièges et les forfaitures de l'extrême
droite raciste et contribua largement à faire rendre justice au capitaine
Dreyfus, écrivit ce qui suit, à l'occasion du 83ème
anniversaire de Victor Hugo: " Je salue en Victor Hugo le poète
victorieux des anciens combats. L'honorer aujourd'hui d'un culte, c'est protester
contre ceux qui l'ont hué autrefois ; c'est croire à la force
éternelle et triomphante du génie.". Quant à Ernest
Renan, le fougueux chrétien devenu rationaliste, voici en quels termes
il rendit hommage à Victor Hugo " A mesure qu'il avançait
dans la vie, le grand idéalisme qui l'avait toujours rempli
s'élargissait, s'épurait. Il était de plus en plus pris
de pitié pour les milliers d'êtres que la nature immole à
ce qu'elle fait de grand. Éternel honneur de notre race ! Partis des
deux pôles opposés, Hugo et Voltaire se rencontrent dans l'amour
de la justice et de l'humanité. " Mais revenons-en à Gide
qui, pendant une quinzaine d'années, exerça une influence certaine
sur la jeunesse et "l'intelligentsia". On se souvient de cette autre formule
qu'il fit virevolter dans les salons parisiens : On ne fait pas de
littérature avec des bons sentiments"... Point de vue qui fut,
hélas, et est encore largement partagé. Erreur fondamentale,
problème mal posé. On ne fait ni bonne littérature ni
bonne poésie avec des bons ou des mauvais sentiments, mais plus simplement
avec de bons écrivains ou de bons poètes, on fait de la bonne
littérature ou de la bonne poésie, et inversement. A cet égard, Victor Hugo nous a fourni une démonstration éclatante avec tant de poèmes sur les horreurs provoquées par la guerre, les conflits sociaux, l'injustice humaine, ou telle douleur plus intime, celle par exemple que lui provoqua la tragique noyade de Léopoldine, sa fille qu'il adorait. On n'oubliera pas non plus que nous devons à Victor Hugo la plus délicate, touchante, et subtile approche de l'enfance, que nous retrouvons notamment dans l'art d'être grand-père et combien d'autres géniaux poèmes. Jean-Pierre Rosnay |
Que voulez-vous, l'enfant
me tient en sa puissance: je finis par ne plus aimer que l'innocence. |
Ailleurs sur le réseau:
Les
Voix Intérieures chez Athéna,
L'Art d'être
grand père et Les contemplations chez Abu.
Victor Hugo chez Florilège,
Victor Hugo chez Webnet,
le manuscrit des "Misérables"
à la Bibliothèque Nationale,
Une biographie
à l'ambassade de France d'Ottawa
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