LE LIVRE DE LA PAUVRETÉ
      ET DE LA MORT


      Je suis peut-être enfoui au sein des montagnes
      solitaire comme une veine de métal pur ;
      je suis perdu dans un abîme illimité,
      dans une nuit profonde et sans horizon.
      Tout vient à moi, m'enserre et se fait pierre.

      Je ne sais pas encore souffrir comme il faudrait,
      et cette grande nuit me fait peur ;
      mais si c'est là ta nuit, qu'elle me soit pesante, qu'elle m'écrase,
      que toute ta main soit sur moi,
      et que je me perde en toi dans un cri.