Wislawa Szymborska
prix nobel de littérature 1996

Ni Henri Michaux, ni Blaise Cendrars  (qui l'auraient probablement refusé) n'ont obtenu le Prix Nobel, et ils n'en sont pas moins deux des plus grands poètes de notre époque. Cela dit, Salvatore Quasimodo, Georges Seféris, Eugenio Montale, et Saint-John-Perse, qui ont tous les quatre été distingués par le prestigieux jury n'en sont pas moins des poètes qui comptent dans notre paysage poétique, et après tout, si le Prix Nobel nous permet de découvrir des poètes du monde entier que nous ne connaissions pas, nous serions bien fous de ne pas prendre un peu de temps pour les découvrir.

C'est le cas de Wislawa Szymborska, poète polonaise, Prix Nobel de Littérature 1996,  dont l'oeuvre, quasiment inconnue en France, n'avait été publiée en Français que grâce à Christophe Jewelzki et Isabelle Macor-Filarska, pour le compte de la "Maison de la Poésie du Nord-Pas-de-Calais", dans un recueil intitulé "Dans le fleuve d'Héraclite". Il s'agit d'une poésie "simple comme bonjour", qui ne néglige pourtant pas les innovations poétiques, mais dans une simplicité qui les fait quasiment passer inaperçues. Un langage presque parlé, où entrent des fragments de dialogue, comme si tout à coup nous surprenions la vie en train de se dérouler sous nos yeux, la vie de tous les jours, avec ses aspects tragiques et comiques, avec sa surface et ses profondeurs. Le poète nous parle, nous fait pénétrer dans la vie tel qu'il la perçoit, sans jamais rien expliquer, sans jamais rien justifier.

Wislawa Szymborska naquit le 2 juillet 1923 dans l'ouest de la Pologne, dans la petite ville de Bnin (aujourd'hui un quartier de Kórnik), près de Poznan. Depuis 1931, elle habite à Cracovie, où elle étudia la littérature polonaise et la sociologie à l'université Jagellon, de 1945 à 1948. Elle fit ses débuts poétiques en mars 1945 dans le supplément hebdomadaire du quotidien Dziennik Polski avec le poème "Szukam slowa" ("Je cherche le mot"), et dans l'immédiate après-guerre, elle continua à publier des poèmes dans divers journaux et revues. De 1953 à 1981, elle travailla à la rédaction de la revue hebdomadaire Zycie Literackie (La vie littéraire), sous la rubrique "Lecture non-obligatoire", elle fit la critique d'ouvrages touchant aux domaines les plus divers : depuis le tourisme, la cuisine, le jardinage et la sorcellerie jusqu'à l'histoire de l'art, aux poèmes de T.S. Eliot sur des chats et aux poèmes absurdes d'Edward Lear. Mme Szymborska a aussi traduit des poèmes, surtout la poésie baroque française et Agrippa d'Aubigné. Dans les années 80, sous le pseudonyme de Stanczykówna, elle a collaboré à la publication polonaise "samizdat" Arka et à Kultura, une revue en exil publiée à Paris.

Extrait du Communiqué de Presse
annonçant le Nobel

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