ÉPHATHA !

Que cherches-tu dans les nuages ?
Que cherches-tu dans le soleil ?
Dans le vertige de l'orage ?
Dans l'abîme du sommeil ?

Écoute simplement le doux murmure de la terre,
Le balancement lent du pendule des jours
Et sur le pavé, dehors, le pas de ton frère
Qui piétine à la porte de la tour.

Éphatha ! Ouvre-toi ! Ouvre ta porte !
Entends-tu, mon âme, du dehors cette voix ?
Ou bien se pourrait-il que tu sois déjà morte
Et n'entends-tu plus rien que le bruit qui vient de toi?

Éphatha à la musique profonde,
Allègre et tendre qui sourd dans le désert,
Du fond du ciel, du fond du monde,
Comme une onde printanière.

Jean-Bernard DEGORCE