Fondé en 1961 par le Poète et Résistant, Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable" parce qu'elle est 'l'anti-polluant de l'espace mental", "le contrepoids et le contrepoison d'une existence qui tend à faire de nous des robots". Tous les soirs, du mardi au samedi, nous organisons des récitals au 30 de la rue de Bourgogne à Paris. Depuis 1996, sur Internet, vous pouvez découvrir les poètes que nous aimons, vous tenir au courant de l'agenda de nos soirées, découvrir notre podcast, communiquer avec nous et suivre au jour le jour toutes nos aventures poétiques. Bienvenue en Territoire de Poésie.
La poésie est vivante, vive la poésie.

Le Club
desPoètes

depuis 1961

Le Club
desPoètes

depuis 1961

Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay, et animé par son fils Blaise, le Club des Poètes a pour vocation de "rendre la poésie contagieuse et inévitable". Découvrez ici l'agenda de nos soirées, l'actualité de notre podcast, et une anthologie commentée des poètes que nous aimons.
30 rue de Bourgogne
75007 Paris
métro 13 Varennes

LE FONDATEUR · FONDATEUR ·
Fondé en 1961 par Jean-Pierre Rosnay et sa Muse et épouse, Tsou pour « rendre la poésie contagieuse et inévitable »

Du mardi au samedi
De 19h à 01h
Fermé dimanche et lundi
paris - 11 décembre 2024 - page 2

— Jean-Pierre Rosnay

en 1961 il créé le club des poètes où il anime chaque soir un spectacle de poésie
(1926) N aissance à Monplaisir La Plaine, fils de Violette et Gabriel. Un oncle l'initie à la poésie à l'âge de 4 ou cinq ans, il ne cessera plus d'écrire.
(1941) Il entre dans la Résistance à l'âge de quinze ans et demi, est fait prisonnier en 43 (par Klaus Barbie), s'évade et reprend le maquis jusqu'à la Libération. C'est à cette période qu'il rencontre Louis Aragon qu'il escorte avec des camarades de combat.
(1950) Fonde le mouvement des J.A.R. (Jeunes Auteurs Réunis) qui défraie la chronique en organisant un certain nombre de manifestations-scandales (enlèvement de Julien Gracq, enterrement de l'Existentialisme, interruption de la remise du Prix Goncourt) pour redonner un peu d'allant à une actualité poétique un peu endormie depuis que les Surréalistes ont pris leur retraite.
(1952) Rencontre sa Muse, Tsou l'Alexandrine, qui sera désormais à ses côtés dans tous ses combats poétiques et qui lui donnera les plus beaux enfants du monde (4), puisque "Tête brune, tête blonde, tous les enfants du monde sont les plus beaux enfants du monde."
(1954) Se lie d'amitié avec Queneau et Cocteau qui parrainent ses premiers recueils de poèmes chez Gallimard Le treizième apôtre, Comme un bateau prend la mer, Les Diagonales.
(1958-1982) Il réalise des émissions de radio puis de télévision au cours desquelles il reçoit entre autres Elsa et Louis Aragon, Pablo Neruda, Henri Michaux, Octavio Paz, Ana Blandiana, Vinicius de Moraes, Saint-John Perse, etc.
(1961) Crée le Club des Poètes où il anime chaque soir un spectacle de poésie.
(1978) Organise le premier Festival International de Poésie de Paris à laquelle participeront des poètes de 37 pays différents.
(1986) Créé la revue Vivre en Poésie, Etat d'Urgence la Radio Libre des Poètes, le 1er réseau de Poésie par minitel.
(1995) Publie Fragment et Relief, recueil regroupant des poèmes inédits de la période 1960-1994.
(1996) Crée le Cyberclub des Poètes.
(2009) Prend congé de nous pour honorer un rendez-vous qu'il avait pris avec les étoiles, tenant dans sa main la main de Tsou.
Je ne suis né que pour quelques poèmes
Je ne suis né que pour quelques poèmes
Ma vie n'existe qu'en plein chant
Je les portais du bout des temps
Et je chantais à perdre haleine


Je discourais d'amour la nuit au pied des arbres
Et la nuit m'accueillait et la forêt m'aimait
Je ne veux sur ma tombe ni le fer ni le marbre
Mais je souhaite un ruisseau et quelques roitelets


Je ne veux rien sur ma dépouille
Rien qui puisse me rappeler
Rien qu'un peu d'eau pour les grenouilles
Et quelques enfants à jouer


J'aimais tant le chant des grenouilles
Glissant l'anneau d'or de l'été
Et les enfants mal décoiffés


Je ne suis né que pour quelques poèmes
Qui m'aime m'oublie par amour de moi
Rien n'est plus urgent que la vie
La vie qui fuit entre nos doigts
Jean-Pierre Rosnay

"Chacun de mes poèmes est mon premier poème."

Pour un Art Poétique
Ce qu’il nous faut c’est la phrase tout terrain, insubmersible, intraveineuse, la transfusion de l’âme à l’âme. J’entre en vous par l’évènement, par le détail, par le rêve qui devient réalité, par la réalité devenue rêve, par les premières vagues de l’avenir qui lampent le présent.

J’ai dépassé la vitesse du sang, le temps a cessé de m’être ennemi, il m’accompagne, me fait visiter ses laboratoires, ses jardins, ses replis, ses panoramas fantasmagoriques et ralentit le pas pour me laisser souffler.

Ce qu’il nous faut, c’est la parole vivante, qui bondit d’une cervelle à l’autre sans coup férir, avec le naturel des oiseaux et des fleurs qui finissent toujours par revenir au poème.

Ce qu’il nous faut, c’est la poésie génitrice qui franchit les biefs et les obstacles, sans perdre ses idées ni ses plumes, les chemins de la sève, les catacombes de la mémoire, la page ciselée polie à la main, le mot-action se propageant comme le feu dans l’universelle conscience.

Regardez cet arbre, il naîtra dans quatre siècles, cette lunette colossale qui contrôle la circulation dans les beaux quartiers de la lune, à quinze cents années d’ici. Regardez ces hommes et ces femmes qui déjeunent sur la terre, soupent sur Vénus et dansent au son de musiques étranges, pour fêter l’avènement de l’an trois mille.

J’écrivais ce poème en mil neuf cent soixante dix-huit, à cette époque l’humanité était en projet – illisible par plus d’un côté, ployant sous les ténèbres et bric-à-brac d’une technologie balbutiante. L’argent, plus que la pesanteur, nous contraignait à toutes sortes de contorsions.

Pour beaucoup, l’amour n’était qu’une façon de boire. Insecte délirant, l’homme détruisait l’homme à tout propos, tandis que la femme, source de vie, nageant entre paupière et genou, le berçait, musique à la surface des yeux, toujours une île de côté.
Jean-Pierre Rosnay
Rien n'est plus urgent que la vie Sa vie & son oeuvre La vie qui fuit entre nos doigts
sa vie & son oeuvre
Articles de presse
A self-described "Rimbaud Rambo," poet Jean-Pierre Rosnay has been putting poetry back into circulation since his days as one of the youngest members of the French Resistance, at 15, when his militant verses were broadcast over Radio Londres under the alias Bébé. Rosnay founded the Paris International Poetry Festival in 1978, and hosted the Club des Poètes on television channel TFI from 1957 to 1979 (a return of the show is under discussion). With his wife and muse Marcelle (the sister of singer Georges Moustaki Rosnay transformed.
lire la suite
Audios
C’est en 1980 que Vinicius de Moraes (1913-1979, Brésil) qui m’était un ami très cher, a quitté notre étrange planète. Vinicius à chacun de ses passages à Paris ne manquait jamais de venir achever la traversée de la nuit parmi nous, sous les poutres du Club des Poètes, avec quelques-uns de ses amis brésiliens: le guitariste fameux Baden-Powell, la talentueuse et « fauve » chanteuse Maria Bethana, Toquinho…"
lire la suite
Audios
C’est en 1980 que Vinicius de Moraes (1913-1979, Brésil) qui m’était un ami très cher, a quitté notre étrange planète. Vinicius à chacun de ses passages à Paris ne manquait jamais de venir achever la traversée de la nuit parmi nous, sous les poutres du Club des Poètes, avec quelques-uns de ses amis brésiliens: le guitariste fameux Baden-Powell, la talentueuse et « fauve » chanteuse Maria Bethana, Toquinho…"
lire la suite
Vidéos
Je ne veux rien savoir
Rien écouter et rien entendre
J’élude le blanc et le noir
Et j’ignore le vert le plus tendre
Je ne veux ce soir rien comprendre
Mais te voir te boire et te prendre
Je te prendrai comme un bateau prend la mer
Je briserai les vagues

lire la suite
"J'ai entrepris de rendre la poésie contagieuse et inévitable."
VIVE DIEU
Parce qu'il n'existe pas
Et qu'il n'a pas besoin d'exister pour être
Vive Dieu
Parce qu'il occupe le vide incommensurable de nos pensées
Parce qu'il est toujours plus loin
Toujours plus haut
Parce qu'il est malaisé à reconnaître
Parce qu'il est l'inaccessible sommet
Le puits sans fin
Et que la moindre fleur des champs pervenche de son côté
Par delà les églises et les raisonnements
Par delà les images vendues à des prix prohibitifs
Aux portes des temples
Vive Dieu quand même
Parce qu'il est le concierge des inquiétudes humaines
Le palefrenier du ciel
Et aussi
Parce qu'il est un peu nécessaire

— Emissions INA

J-P Rosnay accueille les téléspectateurs par sa célèbre formule : Amis de la poésie, Bonsoir !
Après la guerre, Jean-Pierre Rosnay, sous l'égide d'un des fondateurs du mouvement Surréaliste, Philippe Soupault anime une émission à la radio intitulé "Vive la Poésie". Pendant plus de vingt il œuvrera pour "rendre la poésie contagieuse et inévitable" en partageant avec le grand public son amour de la poésie, d'abord à la radio et ensuite à la télévision aussi, et, pendant des années, il accueillit les auditeurs et téléspectateurs par sa célèbre formule "Amis de la poésie, Bonsoir" !
Dans son émission, Jean-Pierre Rosnay présente des poètes qui interprètent leurs propres œœuvres ou celles de poètes célèbres, parfois en musique.
Il donne la parole aux jeunes poètes qui souhaitent faire part de leurs préoccupations.
voir plus d'émission
VIVE DIEU
Parce qu'il aide les vieillards et les lâches
A mourir sereinement
Les lâches
Qui mourraient de peur bien avant
Si ce n'était l'idée de Dieu qui les prolonge
Vive Dieu
Parce que je ne suis pas sûr de ne pas devenir lâche
Parce qu'il est la frégate du rêve
La source du moi
Et que rien n'est plus beau qu'un enfant à genoux
Devant la bergerie
Où dort dans la paille le petit enfant irréel
Vive Dieu
Qui d'une humeur égale
Donne la patience au mouton
Et la bonne conscience au boucher
Vive Dieu
Qui donne au premier sa victoire
Le lierre au mur croulant
Et à mon coeur des alternatives sans fin
Vive Dieu quand même
Jean-Pierre Rosnay