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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Samedi soir au Club des Poètes, AneFrance nous réserve une surprise: un récital de poésie dans la plus gouailleuse veine parisienne.


  • Pierre Charraudeau, France, le 3 Mai 2001

    Incursion

    Sur la route criblée de gypse
    Là où autrefois
    De bons rois
    Accordaient leurs ellipses
    Je hale avec certaine peine
    Un corps trop confiant
    Je hale sans perdre haleine
    Et cependant
    Il m'entraîne
    Son ombre me gêne
    Plus que la cohorte des ans
    Sous la lumière étrange
    Où je te cherche mon ange
    Sous la lumière d'opale
    Qui percevra mon râle ?
    Trop souvent j'y croise
    Quelques méchants météores
    Ils laissent sur l'ardoise
    Comme le reflet d'un remords
    Eussent-ils dû se taire
    Ou pis pour me plaire
    Tendre vers moi leurs joues
    Aux reflets amer-doux ?
    Du peu de cette vie
    J'en préserve la lie
    Du peu de cette vie
    En ai-je encore envie ?

     

  • Christian Gaillard, France, le 3 Mai 2001

    Le soleil très tôt le matin,
    Les champs qui fument, l'herbe mouillée
    Le pas d'un cheval sur le sol sec.
    Des cris perdus dans le silence
    Une hirondelle au fond des cieux
    La pendule qui se balance
    L'après midi quelques chataignes,
    Deux ou trois lézards dérangés,
    Dans l'air qui vibre un champ de blé
    Qui se couche pour qu'on le peigne
    Au soir qui vient, l'homme qui rentre
    Dans son pas lent le pas d'un chien
    La pendule qui se balance.......


  • Paul Vidal, France, le 2 Mai 2001


    CROISIÈRE SUR LA VOLGA

    Sur le vert des sapins, et le blanc des bouleaux,
    Le ciel s'appuie sur terre, et se penche sur l'eau.
    La mouette sur le vent, et le bateau sur l'eau,
    Se glissent dans le temps, sans éveiller d'écho.

    Le fleuve dans les arbres, et les arbres dans l'eau,
    Refusent les frontières, ne voulant qu'être beaux.
    Les uniformes blancs, de l'armée des bouleaux
    Sont la neige d'été, dans le noir des rameaux.

    Ils attendent l'hiver, avec ses tapis blancs,
    Pour noyer les sapins, leur faire des cheveux blancs.
    Cette maison qui flotte, parmi tant de racines,
    Nous semble liberté, que le temps nous destine.

    Et la nature mouvante, qui reflète la vie,
    Assume son destin, qui est de faire envie.
    Chaque jour est un jour, mais celui que je vis,
    Eet un jour meilleur, si l'envie le remplit.
    Et cette immensité, que la lumière inonde,
    Nous semble la beauté, que nous promet le monde.

     

  • Saïd, France, le 2 Mai 2001

    Les enfants jouent avec sérieux
    Les sérieux ne jouent pas avec les enfants
    Les joueurs ne sont pas sérieux avec les enfants
    Les grands, eux, s'amusent du sérieux
    Ou bien ils sont sérieux, sans jouer
    Alors, on apprend des choses sérieuses aux enfants
    Pour qu'ils oublient que jouer c'est sérieux
    Et pour enfin, ne s'ennuyer qu'avec des choses sérieuses.

     

  • Edmond Jean Leandre, Haiti, le 1er Mai 2001

    De dessous
    la margelle de ta parole
    s'endort la clarté
    des sentiments d'été
    le temps a fuit
    sous nos rides d'espoir
    l'eau sous les ponts
    de l'existence monotone
    mélancolie dans le vase
    suspendu à ma fenêtre
    creuset des élans inavoués.
    Déborde et éclaircit de tes larmes
    cette fenêtre qui donne sur elle
    ce miroir qui moud son sourire
    à tout jamais.

     

  • Bleuet John, France, le 1er Mai 2001

    Rires et mouettes
    Sur la fine écharpe de sable telle humide ardoise
    Les dessins de nos pas au bord des plis turquoises
    Ta chemise blanche offerte, légère bulle au vent
    Ma chevelure paprika défaite, brasier ondulant.
    Nos rires déploient leurs ailes fragiles de mouettes
    Fondent dans le ciel en V et font mille pirouettes.
    Et tu tournoies comme eux, le ciel tourne avec eux
    Tourne, tourne, tourne et tu t'arrêtes dans mes yeux.
    Les rires suspendus, aux plumes des oiseaux
    Ta chemise défaite m'offre en silence ta peau.
    Le temps se dissout au cœur des cristaux de sel marin
    Nos mains sculptent le sable et les vagues nos reins.

    ***

    Tu as cinq ans et moi huit.
    Parce que
    Au carré huit de nos pensées
    Se teintent en bleu les blancs galets
    Au ciel d'une marelle à la craie
    Je reste.
    Parce que
    A cinq ans rien n'est pareil
    Les cailloux gris ont goût de miel
    Dans ta main qui tient le soleil
    Je reste
    Parce que
    Nous sommes des enfants
    Nous pouvons repeindre le monde
    Brûler nos peines au pot de la ronde
    Et le reste
    Parce que
    Sous la douche de nos pluies
    Nous frôlons nos folles envies
    Même si ce n'est pas vrai tant pis
    Je reste
    Parce que
    A huit ans je crois que l'amour
    Comme disent les grands c'est pour toujours
    A Colin-Maillard nuit et jour
    Je reste.

     

  • Julien Santenoy, France, le 30 avril 2001

    Décidément

    Soyez moins économes de vos mots
    Puisqu'ils s'envolent et que l'esprit meurt
    Dites je vous aime
    ou bien
    liberté chérie
    il sera toujours temps de changer d'avis
    dites
    élue
    amoureusement mienne
    et sans hésitation je vous prie
    ensuite
    il ne vous restera qu'à faire la preuve par la vie
    et qui
    se
    souviendra
    de ce que vous aviez dit?

    Paroles, paroles,
    Hamlet confronté au sombre mystère de l'être l'a dit
    des mots, des mots?
    parlez-moi plutôt de la vie.


  • Galimba , le 29 avril 2001

    Les visages

    En route,
    Le long chemin qui mène au doute.
    Sans honte,
    Le rail faussé fuit dans sa fonte.
    Etale de toute sa nuit
    Cadenasse le cri de la vie,
    Juge et incendie
    La dernière ligne folle qu'on relit.
    Leurs trésors dans la main
    Les ombres se relient,
    Emmènent leurs enfants vers
    La lumière qui sourit.
    La lumière qui sourit.


    Pour tous ces jours étranges où à la sortie d'un train,
    le soleil devînt oblique .

    A tous les déportés .


  • Laureline Amanieux, France, 27 avril 2004


    soeur de lai

    Je suis heureuse
    Puisque tu m'aimes
    Je suis heureuse
    Puisque tu sèmes
    Des mots de joie
    Donnant la vie
    Des mots de soie
    Caresse amie
    Ma sœur de lait
    Mon orpheline
    Ma sœur de Lai
    Tendre et féline
    Prends dans mon âme
    A pleines mains
    Prends dans mes drames
    Et mes jardins
    Viens reposer
    Sous mon printemps
    Viens déposer
    Tes pleurs d'enfant
    Laisse-moi rire
    Dans ton regard
    Laisse-moi lire
    Dans tes hasards
    Je resterais
    Une ombre à peine
    Je garderais
    Tes ombres et peines
    Ma sœur de sang
    Le temps s'écoule
    Ma sœur de vent
    Mon cœur se coule
    Je n'ai que l'air
    D'une romance
    Je n'ai que faire
    Dans le silence
    Mais suis heureuse
    De mes poèmes
    Mais suis heureuse
    Puisque je t'aime



  • Julien Bellon , Guadeloupe, le 24 Avril 2001

    Vent
    Vent qui rit
    Vent qui pleure
    Dans la joie
    Dans les coeurs
    Vent qui court
    Vent qui luit
    Dans les cours
    Dans la nuit
    Vent qui geins
    Vent qui hèle
    Dans les foins
    Dans les prêles
    Dis moi vent
    Frivolant
    A quoi sert
    Que tu erres
    En sifflant
    Ce vieil air
    Depuis tant
    Tant d'hivers ?


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