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Sourire,
30 mars 2003, par Chantal,
Sous
rire il y a...
Longtemps que je l'attends ;
Mais tu dois être fatiguée ;
Tout ce chemin parcouru...
Suis-je bête ?
J'ai posé ici et là
Des fleurs... de la couleur
De ton sourire,
De ta bouche, de tes yeux,
De ton corps.
Tu sais, je crois
Qu'elles ne passeront pas l'hiver...
Comme nous...
Enfin, j'imagine...
Je dis sans savoir...
Au début je leur parlais,
Et elles me souriaient ;
Tu me souriais...
C'est selon les saisons,
Je crois que c'est fini.
Sans doute, suis-je folle ;
Je ne sais pas trop bien...
J'ai retrouvé un dessin
Que j'avais fait de toi...
Dans ma tête...
Tu avais raison,
Je devrais y ranger un peu...
C'EST
DUR D'OUBLIER !
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28
mars 2003, par Jean-Michel MAYOT
Le goût
de pluie
L'odeur de neige
L'oeil ouvert
Des vitres
Cette eau qui passe
Et nos pensées
Cette eau que berce
La lumière
Et demain
Demain déjà qui dort
Dans tes yeux
Et s'agite à naître
Demain
C'est demain
Que je te vois
Vivre cent fois
D'un coup
Effacer
Le goût de pluie
L'odeur de neige
Les gouttes de sang
Des jours
Le goût de pluie
L'odeur de neige
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28
mars 2003, par jean-michel schaefer
L'OPTIMALISEUR À VOYELLES
Mes avions
personnels ont déserté le ciel.
Je me promène avec une petite boîte noire,
mon portable à voix.
De temps à autre il me souffle :
"Exècre le morose, le macabre, le sinistre et le lugubre
!
Vénère le cocasse, cocagne, le limpide et le pur,
mais ne dédaigne pas les cris doux,
perpétue les rudes murmures !"
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Images
de guerre, 28 mars 2003, par Bobby Paul
Cohorte
d'enfants orphelins
Bataillon de piébots
Divison de manchots
Armée de culs-de-jatte
De têtes-sans-corps
Et de corps-sans-tête
Tous désorientés, égarés
Où éparpillés cà-et-là
Comme objets hétéroclytes
Dans leur propre quartier.
O Poètes
!
Depuis
Quand
Etiez-vous
Aveugles
Et insensibles
Aux images
Lugubres
Et atroces
Des sans-secours
Du monde ?
Sursensationel
!
Sursensationel
!
Une fillette
de 9 ans
Tient dans ses mains
La tête de sa maman
Sans dire mot !.
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28
mars 2003, par jean-marc la frenière
L'EMBARCADÈRE DE L'AUBE
Du temps
où ta poupée
Versait des larmes chaudes
Mon plus grand cerf-volant
Poursuivait les fusées.
L'écho des pages blanches
Ne se lit qu'à l'envers.
Quand
je marche avec toi
Le moindre pas sur terre
Est cri dans les étoiles.
L'infini en déroute
Se mêle à nos caresses.
Tous les chemins se perdent
Et se retrouvent
À l'embarcadère de l'aube
Sans départ ni retour,
Rien que le ressac du soleil
De l'une à l'autre rive,
De la brûlure à la source.
Le sang
est en partance
Sur la peau des saisons,
Ton souffle dans mon souffle.
Si le désir au bout des doigts
Ne retient qu'un éclair
De ce qui meurt en nous
Cela suffit aux mains
Pour toucher l'absolu.
Ce qui disperse nos images
Réunit nos regards.
J'ai
fait tant de faux pas
Pour retrouver le monde
Tu le tenais pour moi
Au bout d'une caresse.
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L'autre,
27 mars 2003, par Michel Limoges
le rire
qu'elle élance et qui surplombe son monde s'élève,
le conscrit se terre et la terre le lie. le minuscule allié
se livre et le cadavre lointain se lève, se soulève
et retombe, les images de la dénature nous emballes, nos doutes
sur le savoir se délèstent de cette véritable
véritée, je suis ici seul , suis-je si seul à
savoir le rire, la terrible insulte, je vire au bleu, le soir est
ici, je suis de la grande pour la deuxième fois maintenant,
qu'allez-vous faire de moi ? le soir est un monde idéal, la
nuit si tendre et posée, je regarde l'absolue d'un regard presque
vierge et je livre à son monde l'unique larme de ma pensée.
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Il
y a des fleurs, 27 mars 2003, par Claude PECH
Il y
a des fleurs que nulle neige brûle,
de belles ardeurs que nul vent ne bouscule.
Les neiges
cruelles et le vent furibond n'ont
de prise sur elles en dépit qu'ils en ont.
Mais
rude est la pierre à qui sans lendemain
cherche la lumière sur un mauvais chemin,
blanche
la froidure, sans soleil dans le ciel
à qui mal n'endure pour la rose et le miel.
Il faut
grande flamme et fidèles amours
pour conduire l'âme vers ces lointains séjours
où
règnent les fleurs que nulle neige brûle,
les belles ardeurs que nul vent ne bouscule.
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27
mars 2003, par Jean-Michel MAYOT
TANKA
DE L'AMOUR
Crocus
dans la neige
Vous m'arrosiez de lumière
Comme un vol d'oiseaux
La peur doucement fuyait
Tout en moi devenait ailes
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Train
de nuit, 26 mars 2003, par Jacques ROLLAND
C'est
un trait qui dévore le paysage,
qui m'arrache à toi ma maman,
ma trotte-menu,
qui m'arrache à toi mon papa
courbé sur l'âge,
qui rumine des ombres.
C'est un trait, une flèche têtue
qui déchire la nuit, qui ravale son cri.
Et tu t'affaisses un peu plus mon papa,
dans ce fauteuil qui valse comme une feuille
et t'emporte.
Et tu me fixes maman,
sans sourire,
sans reproche,
sans larmes,
tout ton amour dans ce regard
qui rend les armes,
qui expie ma faute.
Adieu.
Peut-être.
Ma main s'agite encore devant tes yeux
après que j'ai disparu,
bulle crevée
au coin de la rue.
Moi, je voudrais crier avec la bête.