Actualités poétiques Lire les poètes Chercher sur l'internet poétique
correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

Et vous aussi, écrivez-nous !
Poésie vive Club des Poètes Accueil

Vous devriez venir écouter des poèmes au Club des Poètes!
Est-ce que vous avez encore un peu un coeur d'enfant????


  • Gbog, France, 10 juin 2001

    Une fille entreprit un garçon. Elle fit tout pour qu'il la voit. Changea ses chaussures, colora sa tenue, montra ses genoux. Elle mit des lunettes, puis des lentilles bleues. Elle se croyait laide, elle le fût. Elle faisait peur d'avoir peur de faire peur. Elle sombra, mutila ses cheveux, fracassa le miroir, insulta son père et enfin, elle maudit sa mère. Quelque part, loin de là, quelqu'un prononça le vrai nom d'Allah.


    Aux creux d'une montagne, près d'un torrent auquel jamais homme ne bût, dans les herbes piquantes et le treillis des ronces, luisant de sang, de sueur et de soleil, deux étalons fauves et fantastiques se battaient à mort. Deux bouches de cauchemar barrées par l'étau des dents se cherchaient dans une cacophonie de coups de sabots. Deux souffleries de forge en surchauffe, deux énormes corps tabassant le sol se jetaient l'un sur l'autre avec des yeux furieux et terrifiés. Le combat dura sept nuits et sept jours. Le septième jour, les mouches se cachèrent du soleil, le torrent s'effaça, sur des cous lacérés deux hideuses têtes de gargouilles portaient un cri qu'on entendait plus. Les croupes et les flancs moussaient de sueur, de terre et de sang. Deux étalons se battaient de puis sept jours et sept nuits. Le coup mortel fut porté. Une bête s'affaissa. Quelque part, loin de là, quelqu'un prononça le vrai nom d'Allah.


  • Yehoshua Ra'hamim Dufour, Israël, 10 juin 2001

    Vos lumières artificielles

    Les noirs tunnels gaspillent notre temps.
    Les fluides filent sous le regard des chats
    vers les seins-phares qui polissent la nuit.
    C'est d'un baiser que tu espères
    entre les herses.

    Tu entends le grand-père qui fend les allumettes
    sur la toile de la cuisine. La poussière
    du charbon s'enfonce dans nos rêves.
    Une étoile s'endort sur la toile cirée.
    Il suffira d'attendre.
    Quoi ?

    Le large dos des chevaux roux berce
    les regards des enfants
    quand les roues crissent de rire
    dans les champs.

    La corde des rênes glisse sur nos jambes.
    Où va le temps
    d'odeurs en odeurs ?
    Où vont les pas de mes chevaux
    qui font résonner la terre jusqu'aux
    peurs des hommes noirs qui labourent les roches
    au fond des galeries agacées
    du sommeil de nos champs.

    Et par quelle folie des hommes
    descendez-vous sous nos tombes ?
    Vous mourrez tous de poussière,
    dans vos lumières artificielles de terre,
    aveugles.


  • Karl, Québec, le 7 juin 2001

    Nous nous sommes aimés si longtemps
    Avons partagé le même hasard
    Vécu les mêmes solitudes
    Toi et moi

    Nous avons souffert ensemble
    Malgré toutes les beautés du monde
    Nous avons pleuré, aussi
    Toi et moi

    Et maintenant, à nos trente ans
    Nous voilà grands d'avoir grandi ensemble
    D'avoir souffert et de s'être aimés
    Toi et moi

    Bientôt, nous vieillirons encore
    Pas à pas, innocents et frêles
    Nous attendrons encore les moments
    Qui nous font ensemble
    Toi et moi


  • Chabot Barbara, France, le 7 juin 2001

    LA PLUIE

    La pluie tombe sans fin
    Le long des feuilles
    Et moi je la cueille
    Au creux de mes mains

    Lorsque le soleil illumine
    Ces morceaux de cristal
    De jolies couleurs fines
    S'échappent telles des étoiles

    La pluie est une source de vie
    Un moment de joie infini
    Un rêve éveillé
    Une raison d'espérer

    La pluie est la vie
    La vie est la pluie

     

  • Taleb-Hacine, Algérie, le 7 juin 2001

    Vertige.

    Le temps suspendu à ton souffle,
    mes mains caressent ton argile et redessinent ton corps,
    moi, la mémoire pour ultime refuge,
    le masque de la raison et l'âme libertine,
    je puise dans le jade de tes yeux
    cette lueur exquise d'un coeur si tendre,
    et les lèvres dans la sève de tes vingt ans,
    je défie dieu et que m'importent les saisons!


  • Guillaume MAISON, France, le 7 juin 2001

    T'en souvient-il
    De ce premier Amour ?
    T'en souvient-il
    De ces beaux jours ?
    De cette jeunesse
    Que rien ne blesse ?

    T'en souvient-il
    De ces mots dans l'oreille,
    De tous nos babils,
    Doux comme le miel des abeilles ?

    T'en souvient-il
    De ces avenirs enchantés,
    Rêvés à Minuit pile,
    Tous les deux allongés ?

    T'en souvient-il
    De ces promesses
    Faites pour l'éternité
    A chacune de nos caresses ?

    T'en souvient-il
    De tous ces enfants
    Dont nous parlions tant,
    Un, dix ou mille ?

    T'en souvient-il
    De cette vieillesse
    Ensemble dans la ville,
    D'Amour et de tendresse ?

    T'en souvient-il,
    Tendre Amour,
    De cette idylle
    Pour le reste de nos jours ?

    T'en souvient-il,
    Dis moi,
    T'en souvient-il
    Parfois ?


  • Michel Langlois, Québec Canada, le 6 juin 2001

    CETTE DOUCEUR DE VIVRE

    comme un nuage arrêté sur la route
    le chemin de mes songes s’accroche
    aux odeurs de cendre et de terre
    en ce temps de misère et de larmes abondantes
    mes souvenirs tristes transportent avec eux
    les espoirs vains des hier

    j’aimerais étendre mes mains
    contre la peau lisse des hêtres
    courir au petit matin hors de moi-même
    cheveux au vent
    les berges généreuses et toutes neuves

    cette heure ouvrirait la mémoire
    m’apprendrait où se cache la perfection des agates
    les sables qui érigent tous les châteaux

    étincelles crépitantes de soleil à mes yeux
    douceur triste et voluptueuse par où la vie chemine
    le passé s’évacue dans un bruissement soudain de lumière
    je suis à deux doigts de connaître les secrets
    qui font la vie si belle



  • Denis Morine, France, le 6 juin 2001


    Tu hésites parfois face à l'horizon, les mains vides de mots:
    ils sont partis ailleurs réjouir une autre terre
    ou trahir une cause lointaine,qui sait...
    Toi,tu t'essouffles à les regarder s'effacer,
    les mains crispés sur d'autres vides.
    Tes yeux se brouillent à trop vouloir regarder les sillons de ta vie.

     

  • Claire, France, le 5 juin 2001

    VOIX HUMAINES


    Chants:
    Lumières révélant
    L'ambre intérieur de nos paupières,
    La lave qui nous dirige
    Et dont nous négligeons
    Le grondement.

    Voix humaines,
    Portées,travaillées
    Par ceux qui fidèlement servent
    L'intensité du cri;
    Orfèvres,
    De ce qui nous ressemble,
    Nous rassemble tous.

    Emotion,
    Douleur,
    Appel de celui
    Qui tombe au fond du trou
    Et de celui qui cherche.

    Voix d'ombre insistant
    Au dessus des tombes,
    Appelant encore dans le crépuscule,
    Repoussant pour un moment la nuit.

    Voix d'hommes saturées de leur propre puissance,
    Noires comme le jais,
    Chaudes comme les mains;
    Voix de femmes éclatantes,
    Subtiles comme le rire doux de l'accouchée.

     

  • Suzanne, France, le 5 juin 2001

    Amours grisaille

    La brume etait tiède et j'ai ouvert ma veste
    et ta main s'y est hissée
    comme il faisait boueux j'ai abandonné
    mes chaussures
    là où elles étaient alitées
    et tes mains sous chacun de mes pas
    ont placé un nid.

    Tu me suivais avec des jambes effarees
    mais quel oiseau as-tu entendu chanter
    dans le creux de notre lit imberbe?

    Comme il pleuvait tu as défait ma ceinture
    et j'ai suivi les gouttes
    qui embrassaient chacun de tes cheveux
    et celles qui sans savoir
    traçaient sur ton dos la route
    de tant de caravanes.

    Parcourant certains méandres à l'odeur de fer
    entre mes hanches
    et la rainure de mon dos
    nous avons dormi jusqu'à la rivière
    jusqu'au bruissement des eaux.

     

  • Natacha Quester-Séméon, France, le 2 juin 2001

    Je vous écris pour vous transmettre une invitation électronique, nous avons lancé début mai, un forum consacré à la condition humaine à l'heure de la
    télé-prison, et qui s'intéresse en particulier à la résistance poétique.
    Peut-être que des poètes présent sur la toile, seraient sensibles à cette démarche ?

    Humainement vôtre,
    Natacha Quester-Séméon (Les Humains Associés)

    Dossier : http://www.cyberhumanisme.org/matiere/cauchemar.html
    Guide de ressources : http://www.cyberhumanisme.org/matiere/cauchemar.html#liens
    Forum : http://www.humains-associes.org/forum/


  • Ange Bradd, France, le 2 juin 2001

    Mise au point

    Au moment où la nuit a fini son voyage,
    Un coq insomniaque a salué le jour,
    La fraîcheur du matin m'a redonné courage,
    Pour recueillir chez toi les doux fruits de l'amour.

    Comme ces libellules, éphémères fragiles,
    Qui caressent , le soir, la surface des eaux,
    Mes mains t'effleureront en messagères habiles,
    Engendrant ces frissons qui ondulent ta peau.

    Indolente, tu as, laissé traîner ton corps,
    Et ces parfums spécieux qui me redonnent vie,
    Je m'approche et prend feu en arrivant au port,
    Et j'entends tes soupirs, musique de la nuit.

    De caresses sublimes en baisers enfièvrés,
    De frissons interdits en subtils mélanges,
    De passion égoïste en plaisir partagé
    Nous étions à la fois des démons et des anges.


  • Roseau, France, le 2 juin 2001


    Escalade


    Ne pas lâcher et ne pas se crisper.
    Allier la force et la souplesse.
    Ce qui me frappe chez l'homme qui escalade,
    C'est qu'il s'élève par les fissures,
    Les grosses failles ou les minuscules...
    Que ses yeux ont appris à percer.

    La surface lisse importe peu,
    A moins qu'il s'agisse d'un replat
    Où l'on peut souffler un moment.
    Quand il faudra repartir,
    Les yeux, les pieds, les mains
    Chercheront la fissure
    Pour un nouveau basculement.

    D'équilibre en équilibre,
    toujours avoir 3 points fixes
    Et surtout ne pas lâcher prise.

    Escalader, parfois
    C'est un plaisir
    Et parfois, c'est vital.

     

  • Josef Bakou, Allemagne, le 2 juin 2001

    Alors vous chuchotez


    Elles se comptent sur le bout des doigts
    Tout au cours d'une vie.
    Elles sont nuits
    Mais blanches.
    Elles vous tiennent compagnie.

    Elles commencent vers le soir.
    C'est un pont
    Mais personne n'y danse
    Que la flamme d'une bougie.

    Elles commencent quelque part
    Où il n'y a plus de fenêtres
    Plus de murs
    Plus de ville
    Plus de quartier.

    Les mots
    Provoquent l'avalanche.
    Alors vous chuchotez.

    Et elles ne sont
    Sur aucun calendrier.

[Tout en haut]

Vous pouvez lire les forums des jours précédents. Et vous aussi, écrivez-nous !

Accueil Écrire Actualités Forum Francophones Du monde entier Pour les enfants Résistance