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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Vous devriez venir écouter des poèmes au Club des Poètes!
Est-ce que vous avez encore un peu un coeur d'enfant????


  • Odile Meersdam, France, le 18 juin 2001

    Je suis en 1ère ES. Le vendredi 22 Juin, je passe mon oral de français et j'ai des textes d'Aragon, Desnos, Eluard et Cadou. Et je voudrais savoir, quelles étaient les nouveautés et les archaïsmes de l'écriture poétique au XX°siècle?


    Réponse du Club des Poètes: En fait l'écriture poétique du XXème siècle s'est libérée de pas mal de contraintes formelles, comme vous le savez. Avec Apollinaire et Cendrars sont apparus les premiers poèmes en vers libre et sans ponctuation. De même, les Surréalistes ont remis en question la prosodie classique, et ont fait pénétrer (50 ans après Rimbaud et Lautréamont) l'onirisme le plus débridé dans la poésie. A savoir que la poésie a souhaité exprimer plus que ne saurait le faire la raison, ce qui entre tout à fait dans sa vocation. C'est d'ailleurs un archaisme en quelque sorte, ou un retour aux sources, puisque les mythes ne travaillaient pas autrement sur notre imagination. En ce qui concerne la fidélité à la prosodie classique, il faut noter qu'Apollinaire, Aragon, Desnos, etc qui, furent quelques-uns des poètes les plus novateurs du XXème siècles, ont pourtant écrit de nombreux vers réguliers, parfaits dans leur genre. Cette rupture n'en est donc pas une. C'est plutôt une tentative d'ouvrir de nouveaux domaines à la poésie, sans pour autant négliger les formes traditionnelles. La tradition poétique, comme toutes les traditions, est un organisme vivant qui change en restant le même.



  • Juliette Sondermeijer, France, le 16 juin 2001

    Belle et neuve comme la rosée
    Lueur née de l’aurore
    Tu as l’éclat des jeunes fleurs
    La santé sûre et fragile
    Des enfants qui jouent sous le ciel d’été

    Et ton rire léger berce l’éternité



  • Pascal Agneray, France, le 16 juin 2001

    Pour moi les mots en poésie n'affirment pas.

    Les mots annoncent vaguement l'obstacle à mes pensées,
    à l'horizon des rêves où tout est encore possible et à refaire.

    Les mots ne heurtent pas l'obstacle, mais le contournent.

    Les mots en poésie sont librement spirales et arabesques ;
    sont comme l'homme qui apprend à tenir dans ses bras la femme qu'il aime, et qu'il désire sans la blesser un seul instant, ni la découvrir dans ses zones trop sensibles et indiscrètes ; sont de même comme la femme qui apprend à aimer son homme sans chercher en lui le défaut de l'armure où porter un coup de griffe fatal et traître un peu comme un serpent silencieux enserrerait lentement sa proie sans qu'elle s'en aperçoive pour mieux savourer son tout dernier soupir.

    Savez-vous aimer dans le silence des mots ?

     

  • Frare, Brésil, le 16 juin 2001

    Naissance d'Êve

    D'abord
    il y avait toi.

    Mais tes yeux cherchaient d'autres yeux
    Ta bouche voulait une bouche
    Ton corps rêvait d'un corps.
    Alors, un jour
    que le soleil brûlait ton regard
    que tu mordais dans un fruit frais
    et que le vent caressait ta peau
    Ton coeur a battu très fort
    et tu as dit: "C'est toi!"

    Alors
    Il y a eu moi.

  • Benoît Larielle, Belgique, le 13 juin 2001

    Instants de bonheurs

    L'Histoire oublie ses instants:
    La guerre est foutue
    C'est le sang bleu de l'amour vive
    Un vent chaud dans les cheveux
    Une goutte d'eau salée qui n'en finit pas de couler
    sur son épaule dorée

  • Brigitte Cornier, France, le 13 juin 2001

    j'ai offert au lecteur aimé
    des trois fois riens
    des pas grand-choses
    des mots juxtaposés les uns aux autres
    des phrases construites sous influence de la mémoire
    /donneuse d'ordres
    des pensées enchevêtrées dans les méandres d'un coeur
    /polyvalent
    pourquoi faire ?

    j'ai attendu du lecteur convoité
    les réactions, les injonctions,
    les étonnements, les compliments
    les moqueries, les railleries
    pourquoi faire ?

    j'ai compris que le lecteur est :
    modéré, étonné
    silencieux, soucieux
    indifférent, somnolent
    pudique
    pourquoi faire ?

    Alors ?
    quel est cet acharnement insensé qui me pousse à lui dire:
    "tu verras, tu m'aimeras"

     

  • Les Amateurs de Remy de Gourmont, France, le 13 juin 2001

    Nous vous signalons l'existence du site www.remydegourmont.org entièrement consacré à Remy de Gourmont et à son oeuvre. Son recueil de poèmes Divertissements est consultable à l'adresse suivante http://www.remydegourmont.org/de_rg/oeuvres/divertissements.htm

  • La Prêtresse Céleste , Ailleurs, le 13 juin 2001

    Le tOIt

    Ecailles de poissons,
    Les ardoises sont chaudes comme la braise
    Et le ciel là-dessus qui coud les chats entre eux,
    Au rythme de leurs hurlements.
    Et les gouttieres goutte à goutte là-dessous,
    Puissante démonstration de la coulée
    Et de la lave des jours.
    Ca fait bon y être là-haut,
    Vers ce qui est plus haut qu'une question.
    Malgré ce ciel qui bout
    Un chat rapidement immobile guette.
    Il va sauter de fond en comble et
    Sous ces combles là, un poète vers quoi tendent ces vers,
    Pend l'idée gelée de l'ouverture incroyable.
    Un vasistas cette lucarne à consonnance Russe ou Germanique
    Ouvre les miettes de l'envol.
    Des colombes qui s'enchaînent,
    Elles vont vers le là-bas en expansion
    Etirer la question jusqu'à l'exclamer
    Le cri de jade démuré, le cri est beau désétouffé.
    Et point! Vers le bleu comme une balle!
    Pulsation de l'aile qui se sent,
    La rumeur du trottoir monte tandis que la pensée continue.
    Ainsi s'entremêlent et se croisent,
    Ne savoir plus ... qui du passant ou de l'idée ...
    Va!
    Terrible raisonnade,
    Boisson aux bulles d'ailes ex et variées.
    Comme un champagne d'éboueurs le bouchon roule sous la dalle en fonte de l'asphalte usée,
    Et va son chemin d'égout hors destin.
    J'ai trop marché, dit le passant usé,
    En regardant le toit duquel il s'est jeté.
    Trop chu !
    Trop tu ma chute et ce sol !
    Où ce soir je mue de vivre à mourir.
    Il y avait ce pas ce pas d'envol et la rue exsangue de sangsue.
    C'est calme et on ne s'ennuie plus.


  • Claire, France, le 12 juin 2001

    MEDITERRANEE

    Demeures ouvertes de l'esprit,
    Belles terrasses obscures,
    Et poudrées de poussière grises,
    Accueillez le soir nos enfants.

    Qu'ils rient doucement,
    Que leurs corps,
    Bénis par la tiédeur des tuiles,
    La fraîcheur du vent du soir,
    Pensent et méditent à leur insu.

    Que leurs voix aient l'accent parfait,
    Leurs mains le mouvement juste
    Leurs peaux l'exacte température
    Pour centrer la nuit méditerranéenne

    Qui les ploie et les irrigue
    De son flux puissant,
    Et dont les étoiles s'écoulent,
    Lactées et compatissantes
    Jusqu'au toit des maisons fermées.

    Alors le pin immobile,
    Intense, présent,magnifique,
    Leur révèlera son odeur
    Et pour toujours ils sauront
    Quelque chose de l'exil
    De la vérité de l'exil.



  • John Bleuet , France, le 11 juin 2001

    L'étang

    Sur l'eau stagnante
    Fleurissent des nénuphars
    Ancrés nulle part.

    Chacun posé sur une feuille
    Ecrit l'eau comme un recueil.



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