- Sillanoli
David, France, le 17 septembre 2001
Avant
de se coucher.
Il fait
soleil à Varsovie criait le vent venu de lest
Tandis que mai prenait son temps
Avril est passé les fleurs sortent
De mon temps tout suffisait à nous faire croire le
printemps
Tout était long amèrement long cétait si
bon
Aucun souci ce soir la lune est belle la nuit clair lair
plutôt doux
Juste ce vent fou qui criait il fait soleil à Varsovie
Quon sen souvienne à juste titre on allait juste
sendormir
Quand cest monté à nos oreilles on avait juste
envie
daller très loin
Sans penser pour ne pas se perdre encore une fois
Dimaginer avant la nuit ce quelle sera
De goûter à un fruit mûr de sentir sous le col
le jus frais
de lorange
De marcher en évitant lenchaînement mécanique
de
ses pas
Et le temps imperturbable voire lassant
Dune passivité tenace qui rend jaloux
Des pierres dans les paupières le cur à tout ouvert
Scintillement divin lobscurité de choir
Vers les infinis plaisirs du sommeils le repos de
lesprit
Bonne nuit.
-
BUKO,
le 17 septembre 2001
une table
blanche comme
le regret dune démarcation
deux chaises qui se font
face se parlent en
secret et disent le sourire
des mots que nous
ni toi ni moi
navons prononcés....
un cendrier et un verre vide
sur la table blanche,cest tout
le regret dune démarcation
-
Moun,
France, le 17 septembre 2001
Caresses
du vent
Fils
dEole, tu caresses mes cheveux
Si doucement quils en deviennent soyeux
Dun souffle, tu les emmêles et les démêles
Je suis la Muse de tes aquarelles
Doucement,
tu les mets devant mes yeux
Et mon regard en devient mystérieux
Dun geste langoureux, tu les soulèves
Je suis lEolienne de tous tes rêves
Fils
dEole, tu enveloppes mon corps
Si légèrement que frissonnent mes pores
Dune brise amoureuse, tu le parcours
Je suis la Sculpture de tous tes contours
Tu me
dévisages et tu menvisages
Et mon corps ne désire plus être sage
Dun revers cavalier, tu leffleures
Je suis le Nuage, tu es le Chasseur
-
Marie-Gabrielle
FORGACH, FRANCE, le 17 septembre 2001
GOLGOTHA
Ne faudrait-il
point songer à cesser de rire,
Devant les ravines idiotes et les montagnes stupides,
Les cailloux imbéciles cassés pour mille ans,
Par d'éternels condamnés ?
Qui de
Sisiphe ou des Dalton,
Songerait à cesser l'infinie punition,
D'un infini rocher ?
Ne faudrait-il
point songer à cesser de rire,
Devant les tonneaux à recoudre,
Et les innocentes Danaïdes,
Qui d'une main remplissent,
Ce que perd l'autre main ?
Qui de
Napoléon ou de Psyché,
Songerait à cesser l'infinie solitude,
D'un infini rocher ?
Ne faudrait-il
point songer à cesser de rire,
Devant les sacrifices humains,
Et les enfants égorgés,
Les bombes, les mines et le gaz répandu,
Et les charniers ouverts,
Sur des rochers éparpillés ?
Mais
qui donc, mais qui donc,
De Barabas à Jésus,
Songerait à cesser l'Infinie Souffrance,
D'un Golgotha infiniment rocher ...
-
gentleman,
france, le 16 septembre 2001
si une
de perdu est vraiment egal a dix de retrouvé .
je veux bien donner les dix que je trouverais à celui qui voudra
bien me rendre la mienne,
j'ai pleuré autant qu'elle en a fait pour moi,
désormais nous sommes à larmes egale pour affronter
nos différents.
***
en regardant
ma fenêtre de l'interieur,j'ai pensé que tu avais déposé
ta douce voie sur le nuage qui fesait chanter la pluie sur les carreaux
-
Michel
Ostertag, France, le 16 septembre 2001
Lombre
de ma main devient mon sextant à jamais ouvert
sous la voûte étoilée...
En me penchant devant moi, je mire les étoiles dans les flaques
deau frissonnantes au vent venu dun ailleurs entraperçu.
-
Adrien
Couret, France, le 15 septembre 2001
D'Atlantique
Je t'envoie un baiser, un baiser de poussière,
Quelques grains de ce sable que le vent du matin
Portera jusqu'aux sein de ces nombreux déserts
Où l'Amour se recueille pour se mourir enfin.
Je t'envoie
quelques gouttes d'eau bleutée de la mer,
Quelques larmes d'écume qu'elle versa tristement
De me voir parcourant le rivage, solitaire ;
Elle pleura, je te dis, pour mon coeur innocent.
Je t'envoie
ce message, ma dernière espérance.
Les vagues de l'océan se taisent sur mon chemin :
Elles regardent passer ce pauvre être qui avance
Et recouvrent derrière lui les traces de son destin.
-
Guy
Ripoll, Paris, France, le 14 septembre 2001
Promesse de l'eau
Une promesse a levé sur l'argile
De nos champs immobiles
Azur tremblant d'eaux suspendues
D'arches tendues
D'oranges
et de fleurs
De contes enchanteurs
D'enfances à venir
De prodiges à tenir
Ce sang
n'a rien à voir
Avec l'or du miroir
Que m'a tendu le ciel
Un soir aux teints de miel
Et s'il
fallait oser
Sur les temps épuisés
L'orgueilleuse récolte
De nos vies en révolte
Notre
terre gorgée
Deviendrait un verger
Aux ombres d'abondance
Serti de nos vengeances
-
Jean-Pierre
Letourneur, france, le 14 septembre 2001
Les mots
étranges
Songe
aux vagues profondes, à l'horizon vibrante
ses yeux marrons mouillés du flot des souvenirs
et la pensée féconde y voit un avenir
la mémoire fouillée en devient plus vivante.
Le temps
prète un moment, sa force, solidaire
alliant le vent à l'eau, une danse furieuse
où se mèle un instant, fragile et disgracieuse
la clarté en halo des restes d'un éclair.
Son âme
se défend, ton coeur est à l'ouvrage
sa flamme va s'éteindre et poutant, toi, tu brûles
et la corde se fend, et son corps, funambule
sans trembler, sans le craindre, prépare son voyage.
Son souffle
sur tes larmes, une lueur orange
sont les ultimes liens pour un dernier effort
pas de lutte, plus d'arme, ton regard est plus fort
elle parle, -écoute bien, ce sont des mots étranges.
-
Olivier
Marode, FRANCE, le 14 septembre 2001
Je me
réveille en Inde, vaguement barbouillé, mais sans réelles
frontières.
Dans la poche de mon pantalon, une araignée, une bonne mère
ma foi, a pondu toute la nuit.
Je réfléchis. A cette heure normalement les pupitres
de lamphi ont croisé leurs jambes lisses.
Mes pieds balancent à tout hasard quelques nombres dor,
mais je ne reçois pas décho (sinon un faible vent
montagneux, bien sûr, dans le vrai lointain).
Je me rendors.
Bien plus tard (ma moustache a beaucoup poussé), lépaisseur
dun second réveil obscurcit complètement mes raisons.
Le maçon, en ce temps, a fini ma maison.
Il nest peut-être pas trop tard pour une baignade galante!
-
Ines
DRIDI, Tunisie, le 14 septembre 2001
je voudrais
simplement admettre la folie et la raison
de ce tourment qui m'est une grâce
de ce merveilleux qui est lumière
et qui me comble et par qui je rêve et je frissonne
l'inconnu,
ce grand néant, ce tout rien, m'était effroi
le voilà maintenant qui fait de moi sa maison
son visage, ou alors est-ce un masque? Emprunté de faux ou
de moi?
Et sa voix qui renvoie (ou creuse?) mon propre écho
Débordant d'une lumière familière, douceur meurtrière?
Son corps et encore plus son être m'habitent et me nourrissent
D'un bonheur simple et ronronnant et fébrile pourtant
Tiédeur des sensations pures et grisantes..
S'il
me touchait l'inconnu, l'ivresse coulerait de moi
Et il ne comprendrait peut être pas..
Dois
je reculer pour peut être réaliser l'horreur des illusions
cuisantes?
Ou avancer? Avancer la main vers ce qui semble tout sauf certain?
Et pourtant,
il m'habite et de l'intérieur je le sens
Se répandre sur ma peau et respirer mes cheveux lentement
Prisonnier de mon être tout tremblant de folie pleine et demesurée
Mais sans être aussi libre car librement il m'habite
Librement, il est venu vers moi et je l'ai pris
Libre, il le sera de partir mais je le garderai
Peut être..
Mais mon ventre, plus léger de son absence
Sera toujours et à jamais heureux de l'avoir porté
L'Inconnu..
Miracle d'un instant où se croisent des vies
Ou simplement un détail de la vie
Mais
s'il m'entendait l'inconnu, il rirait sans doute
D'ainsi me voir telle que je suis enfin
Faible et passionnée, peut être aussi confuse et si peu
cartésienne
Malgré les apparences
Peut être aussi, incomprise, le verrais-je s'éloigner
de moi?
Et pourtant,
il n'est qu'inconnu, même s'il me parle, même si je lui
souris
Mélange de rêve et de réalité, de possibles
et d'impossible, d'impénétrables et d'inexorable
Et pourtant,
suis-je bien sûre de le vouloir
Moi qui suis une nature sauvage et glauque
Cet inconnu au visage si personnel, si familier et si tendu vers moi
Serait-il à moi? Serait-il pour moi?
Ou ne serait il qu'une invention futile pour tuer le temps
Le temps
qui tues la poésie et qui nous vieillit, le temps qui passe
Le temps qui blesse, qui nous rend livides et qui nous lasse
Le temps qui est pluriel mais qui est surtout ennui et souffrance
Ne serait-il
pas, l'Inconnu, une simple invention de moi?
Ingénieuse invention pour nourrir mes désirs affamés
et criards
Mes désirs de femme, attention, écoute, tendresse et
amour
Les plus vieux désirs du monde transmis de femme en femme
Dans l'écoulement du temps depuis la nuit des temps
Mes désirs qui ne sont qu'un: mon prolongement,
L'assurance de mon éternité, moi femme de ce monde
Femme parmi tant d'autres
Et femme parmi les hommes
Et s'il
me regardait l'inconnu, verrait il autre chose en moi
Que le cur battant d'une femme amoureuse
Ou ne verrait il même pas cela?
Et pourtant,
ai-je bien raison de le vouloir?
Ai-je tort de l'interpeller et de l'aimer comme je le pense, lui l'inconnu
Moi qui, comme le monde entier, ignore l'amour?
Ai-je tort ou raison de le faire couler en substance dans mon corps
et autour
Comme une aura qui se glisse sur moi et me panse
Moi la blessure ouverte de mes pensées désarticulées
et de mes rêves
Unis comme dans une danse,
Devrais-je croire en le respirant même dans mon sommeil
Qu'il est l'Amour
L'Inconnu
pourrait-il être l'amour?
L'absurde devrait-il être mon lot? Notre lot?
Et pourtant,
s'il m'entendait l'Inconnu,
Il rirait sans doute, il partirait peut être
Alors je cesserai de rêver
De lui, l'homme..
Ou serait-il triste de m'entendre balbutier maladroitement
Des étrangetés, des morceaux de douleurs inexpliquées
et inexplicables
Des chants inconnus, des bribes de bonheur abstrait mais foudroyant
S'il
m'entendait l'inconnu, comprendrait-il
Que je suis de glace et de feu et que le tourment
Voltige sans cesse entre la lumière claire et divine
Et le néant sombre et vaste des contrées lointaines
et profondes de mon âme
Saurait-il aussi que,
Dans les moments de répit et de paix
Je pense à lui comme à jamais
Mais
se pourrait il aussi qu'il croie
Que je confonde, pauvre folle que je suis
La vérité et les illusions
Et que je me perde dans le chaos et l'inextricable
Serait-il alors triste de me voir rêver
Moi, pourtant si heureuse et si fière de mes rêves
Qui s'envolent autour de moi
Comme des papillons emportés par une musique bleue
Et saurait
il rêver mon bel inconnu
Avec moi, sans nous trouver tristes?
Et pourtant,
il n'est peut être pas l'amour
Mon bel inconnu drapé de mystère et de moi
Mais dont le fond palpitant et réel est bien à lui et
dénué de tout
Mais il est bien là et son regard et son sourire
Sont de lui et pour moi
Rêve
ou réalité, ou mélange des deux, peu importe
La légèreté est une beauté essentielle
et une offrande de la providence
Elle m'élève au-dessus de tout, mes rêves sont
mes ailes
Et au-dessus de mon tendre inconnu
Je découvre la sérénité d'avoir voyagé
et parcouru les airs
Et pourtant,
j'ai enfin bien peur de vous perdre
Si vous m'entendiez m'élever au-dessus de nous
Et de vous entendre sourire
Lorsque je rêve que vous, l'inconnu, m'embrassez
Moi qui ne suis pour vous
Qu'une simple Inconnue.
-
canteux,
france, le 14 septembre 2001
Coiffe
d'un noir chapeau aux larges bords epais
Il va, Lui a qui Sagesse coûta un oeil
Jadis pres d'une fontaine, Lui, l'Infortune
Qui savait tout de l'avenir, grand fils du Deuil
Et il va, chevauchant sa sylvestre monture
Escorte des noirs corbeaux Pensée et Memoire
Pointant sa lance d'or, des nains noble facture,
Vers le monstrueux loup, combat si derisoire.
Le jour en fin est venu où le loup Fenrir
Accomplit le destin, tuant le Pere des dieux
Ainsi perit Odin, le maître de Gugnir
Tandis qu'un sombre feu s'eleve dans les cieux.
Les dieux sont morts, la vie s'eteint, Vigrid s'embrase,
Surt vient d'allumer l'universel incendie
Plus rien ne restera des Vanes et des Ases,
Le monde est mort, tremble Yggdrasil, tout est fini.
-
Galimba,
le 14 septembre 2001
La poésie
n'est pas une distortion de la réalité.
Quand aux grossièretés, l'âme torturée
qui crie des injures est aussi fragile, qu'elle est belle et cherche
son chemin.
Moi ce qui me choque, c'est l'enfermement de nos esprits dans la sécurité
des livres anciens. Peut-être un jour Buko sera lu comme Desnos,
ou Eluard. Il faut laisser l'esprit se délier à travers
son propre language.
-
Gourvennec
Jacques, France, le 13 septembre 2001
Ne pas
savoir
J'ai
dû cogner ma tête
dans un rêve de douceur
D'une fenêtre ouverte, sur un matin de cur
Tout en haut comme des ombres,
Dans le ciel ou s'étirent
Des images qui passent sans jamais revenir
Que mes mains me retiennent
Tant je ne sais compter
Les mémoires qui me traînent ,
Et qui se sont cachées
Tout au fond de ma tête et pour lui faire subir
Des images qui passent sans jamais revenir
Parfois on crois, on pense
on aime, qu'à aimer
Dans des musiques folles les lèvres déposées
Puis s'essouffle la danse, pour ne jamais finir
Des images qui passent sans jamais revenir
Puis la brume se colle aux gorges sans raison
S'engouffre comme une ombre
D'une frontière de douleur
Quand meure la rumeur, elle donne sans mentir
Des images qui passent sans même retenir
De ne
savoir dire non, et de n'avoir laissé
Au songe du partir, qu'un mot pour m'en aller
-
Fanny,
France, le 13 septembre 2001
L'ange
de mes pensées
dont l'encre s'écoule
au fil de mes rêves.
Avons-nous tant chaviré?
d'un amour trop charnel
me menant à la déraison.
Est-ce la folie qui m'envahit à force de t'aimer?
D'une démence si dense
qu'elle me sombre dans la tourmente.
Ainsie, vaincue, je reste dépendante de toi et toi l'ange de
mes pensées.
-
Suzanne,
France, le 13 septembre 2001
J'ai
marché dans la rivière,
creusé le lit, chaque pas,
comme le pilon d'un grand sommeil
comme la soif.
Allongée
sur la terre dure,
le râle léger des entrailles.
Chemin et ruisseaux se mêlent,
tissant l'usure.
Les pins,
chacun prêtre en son ombre,
valseurs figés ou bergers lents,
plus lents encore à l'an prochain,
lents de l'eau à la terre.
****
Le corps
d'un homme appris comme on apprend un livre, en le caressant lentement.
Je connais ta peau comme je connais la mémoire de ma vie, avec
lenteur et assurance. Je connais pour my être trop penchée
le creux qui scelle ta poitrine, la courbe nocturne et triste de ton
dos. La paupiere qui se referme sans savoir cacher, l'opaline fletrie
qui ne s'eteind pas.
Brumes
et courants, essences effeuillées. Ou es-tu allé ? Seule
pour un instant, la piece est froide et verte.
L'enfance
du rire dégringole. Lente et cadencée.
Cannelle,
caramel roussi, liqueur.
L'ambre a ton cou comme une main fermée, la peau tant offerte
que refusée.
-
Bleuet
Jôhn, France, le 12 septembre 2001
A la
fenêtre.
Les rideaux
arrachent aux fenêtres,
Les couleurs des paysages voilés.
Estompent les contours des hêtres,
Suspendus sous les nuages effacés.
Les vitres
de ma vie sont vêtues
Du dehors.
Et se parent de mille étoiles nues
Quand je dors.
Le vent
gonfle le ventre du carreau,
Puis retire son souffle sous la peau.
Posée à même le frais transparent,
La main parle à la rafale et ressent.
Au tiède
de mon haleine s'embue
Le feuillage
Et dans les traces d'un coeur, j'ai vu
Ton corsage.
-
Gourvennec
Jacques, France, le 11 septembre 2001
Visages
sans tête
On cachera
nos airs essoufflés des visages !
A nos gueules semblables,
vomissant sous nos pieds
Des mois d'Avril à Mars dans les jours de messages
Déguisés d'un printemps aux cils de nos pensées
On aura
pour convaincre
Des semblants pour survivre
A nos gueules sans visages
Pour solo la douleur
L'été sera bientôt brûlure loin des livres
Et des genoux qui blessent, un secret, loin des pleurs
Nous
n'aurons que des gestes affichés aux mémoires
Des fantômes d'horreur aux odeurs de nos pluies
Son visage pour des lèvres obligées dans le noir
Et la tronche cachée des alarmes d'oubli
On cachera
nos mains pour mordre dans nos têtes
Pour feindre des sourires à l'émail de ces gens
Personne n'en saura rien,
Des visages qui s'entêtent
L'apothéose en somme, enfoncée jusqu'aux dents
-
Claire.C,
FRANCE, le 11 septembre 2001
INSTRUMENTS
Le plus beau de tout parfois,
Ce qui nous atteint vraiment,
Ce qui construit l'image d'un corps,
Ce qui incarne l'esprit,
C'est le bruit des doigts qui glissent
Sur les cordes entre deux accords.
Soie
ou acier, réalité,
Regard portant la pensée,
Absent, intérieur, pointé.
Et l'émotion
se répand
De tous les côtés, dans l'espace,
Comme une sphère d'or liquide,
Sans le moindre son parasite
Dans le vide obscur et la nuit.
Elle
s'épand,
Trace sa route,
Et vient frapper la cible offerte:
Le centre de l'autre attentif.