-
Marcus,
Suisse, le 4 janvier 2002
Muse
d'un morceau de vie
Il y a dans l'air de la vie des notes qui voltigent
Au grès de la clef des vents elles s'unissent à d'autres
en mélodies
Deviennent canon dans l'éspoir d'écrire leur propre
symphonie
Puis d'une ballade romantique donnent naissance à leurs portées
Le vent
tourne, le tempo s'envole pour laisser place à une plainte
Qui s'amplifie pour briser le silence et combattre le muet
De ce brouhaha il ne reçoit en retour que son propre écho
qui fini par s'éteindre après son dernier murmure
Dans
l'orage du requiem de ses souffrances
Dans le bruit des abîmes de son âme
Il cherche la baguette magique
pour devenir chef d'orchestre
-
Dublé-Verger;
claire, Guyane française, le 4 janvier 2002
j'ai
échangé la Seine
contre le Maroni
où sont tous les vieux ponts
les saules et les platanes
j'ai échangé la Seine
contre le Maroni
où sont les vieilles stations
Rivoli
Pont Marie
j'ai échangé la Seine
contre le Maroni
comme si l'on pouvait
oublier Paris !
- Emmanuelle
Duchesne, France, le 4 janvier 2002
Juste
un petit mot pour vous faire part de la programmation prochaine de
:
Tête
d'or de Claudel, mis en scène par
Claude Buchvald, du 15 au 19 janvier
au Théâtre de la Manufacture, Centre Dramatique National
de Nancy.
- Marie
Forestier, France, le 3 janvier 2002
Je vous
envoye ce poème que j'ai écris à
l'âge de 12 ans et demi (maintenant j'en ai 15).
Partir...
Viens,viens
avec moi
Partir sur une île déserte
là où les horloges s'arrêtent de tourner
Viens,viens
avec moi
Là où les voitures ne circulent plus
Là où les gens ne courent plus après le temps
Viens,viens
avec moi
Là où les perroquets remplacent
Les coucous des horloges
Viens,viens
avec moi
Là où les oiseaux s'accouplent
Faisons comme eux
Viens,viens
avec moi
Je te donnerai tout
Je pose mon coeur à tes pieds
Viens,viens
avec moi
Je partagerai mon amour avec toi
Celui que j'attend depuis longtemps
Le grand amour
- Naïla,
France, le 3 janvier 2002
Le liseur
Mon métier
est lecteur
des peines perdues
Je lis
les feuilles
qui tombent du temps
Je prélève
les traces
dissimulées dans des
antichambres érémitiques
Le visage
des lumières séclipse
dans lombre de mon angoisse
Je marche
dans le labyrinthe
des écrits sur la pointe des cils
sans parole, seul parmi ce qui
nest plus, le regard fouillant
les mots enfouis dans la poussière
de mondes disparus
où
je nétais pas encore
doù je réinvente sans cesse
mon existence au risque
à chaque fois renouvelée
de mévanouir dans le mutisme
dun grimoire entêté.
Je tiens
le hasard pour cause
de mavoir conduit devant
les mille portes étroites
du monde
dont jai lultime
responsabilité de frapper
les heurtoirs pour convier
les oublis de lhistoire
à trancher dans lirritant
simulacre des temps présents
Etranger,
sans nom, affamé des sens
réfugié dans les fragments éclatés
de la loi
Ce que
je dis un jour se meurt
ce que je tais quil éclose
dans cet entre-deux ,je vis
Je retrace
dans le rêve
les contours de mon corps
intangible dans le réel
A la
recherche de mon histoire
sans fin ni commencement
Je men
remets aux mots qui naissent
dans ma bouche à moi invisible
aux autres celle dun autre
que je vois sans être vu
- Eufemia
Pursche, Allemagne, le 2 janvier 2002
La flûte
Il était
une fois une fille de roseau
qui sest rebellée contre son champs.
Cette amante svelte et pâle
avait donné son cur au vent.
Le champs
na pas donné sa permission au mariage.
La fille dévorante par lamour a dit :
Il mest plus cher que vous tous,
voilà mon cur.
Le champs
indigné a appelé le pic
pour mettre en pénitence lamante
dont les yeux sétaient déjà mouillés
de rosée.
Le pic martelait quelques trous
dans le cur et le corps de la plante.
De ce
jour là
Lamante était une flûte
Et la main du vent
a amené ses plaies à prendre la parole
et jusquà présent elle chante pour le monde.
- Thierry,
France, le 01 janvier 2002
Penser
à l'échappée vers de nouveaux horizons :
Pourquoi
nouveaux, ils sont devant mes yeux,
Chaleureux par la magie que je place en eux,
Salutaires pour la fraîcheur qu'ils m'apportent,
Ardent d'envie et de désir d'aimer,
Homme,
je suis dans le chemin et je veux m'y inscrire.
Confronté
au vide du silence, je me referme vite sur
d'inutiles péripéties qui ne me procurent que d'inutiles
insatisfactions.
Matin
du premier jour, soir de la dernière vie, respect
de l'ombre portée par le silence : Unique destin qui me
lie au secret, celui de l'insondable ouverture des
temples de la mort, de la mort écarlate, éclatée
de
mille balles traçantes au couchant de la guerre des
mondes.
Passion
des chairs humaines vibrantes d'instantanées
douleurs inanimées. Yeux des femmes blessées par
la haine, Reviens triste cavalier solitaire.
Et soudain,
une peau satinée de bruine de soleil, une
envie de source claire et froide.
Je caresse
la peau de cette aube pourpre que je ne
veux pas voir ni entendre. Unique au centre du monde,
sa fleur s'est éteinte et mes yeux l'ont perdue ; et
pourtant elle est bien là, présente.
Je te
cherche secrète et limpide, comme une ombre
folle qui parcours mon destin, comme un vol d'aigle au
firmament du désir des étoiles cosmopolites.
Outrage
indicible que même un frisson de peur ne peut
découvrir, indicible inconnue, repliée dans les
méandres de ses pleurs, unique désespoir
enchanteur comme si les espérances des hommes
pouvaient éteindre le feu des horreurs. Dédale tu me
perds, tu me vides, tu m'exaspères et je vis sans foi ni
clarté, mais cherchant toujours l'éclat de vie de la
délivrance.
- Denis
Dambré, France, le 1er janvier 2002
Instants
fugaces
La petite
pluie dans le jardin qui tombe goutte à goutte sous le ciel
gris de la fin de l'automne, le morne bien calfeutré derrière
la haie d'arbres à la verdure imaginaire en cet hiver nouveau-né,
le château d'eau à l'abri dans le champ arboré
qui donne son nom vivifiant au quartier mon élu, le vert géométrique
du blé hivernal surplombant le mur gris, le merle qui ardemment
picore sur l'arbuste résistant au froid de l'hiver, le petit
conifère pointant fièrement la tête à deux
pas du cerisier effeuillé, tant d'instants fugaces qui s'enfuient
pour toujours, tant le temps qui passe au fil du tic tac à
peine audible de l'horloge murale de la cuisine enterre dans la tombe
des secondes la beauté de ces instants que le collectionneur
de souvenirs voudrait immuables.
- Michel
Martin, France, le 1er janvier 2002
Ce champ
clos
Incliné à flanc de colline
Dresse ses stèles dont
Les marbre drapés de brume
Gravent les extrêmes
Les chrysanthèmes
roux
Inclinent vers les gisants
La teinte atténuée de leurs ocres
Retirée
dans un angle de mur
Une grande chélidoine réchauffe
De sa sève laiteuse
Un pierre abandonnée
Au droit
dune tombe
Une buse palpite
dans son vol immobile
Des groupes
avancent silencieux.
Les lèvres sont muettes
A l'instant du partir.
- Xavier
Lainé, France, le 31 décembre 2001
A
Noël comme partout
L'hiver prend teinte grise de monts arides
Traîne l'ocre des pampas à l'horizon gelé
Etouffe d'un soupir au carrefour des guerres
L'hiver
voile avec pudeur les enfants meurtris
Berce sous un manteau de givre âmes endormies
Yeux grands ouverts sur les cauchemars passés
L'hiver
au creux de ventres se prépare
Dessine un avenir dans le jaillissement de vie
Se love amicalement au coin d'un feu tendre
L'hiver
rit au petit corps qui se déplie
Rit encore des promesses de demain
Formulées dans une nuit de passage
L'hiver
nous porte vois-tu au creux de nous-mêmes
L'hiver étouffe un soupir au carrefour des guerres
Berce sous un manteau de givre les enfants meurtris
Dessine un avenir aux ventres maternels
Rit aux promesses d'avenir des corps nouveau-nés
- Eufemia
Pursche, Allemagne, le 31 décembre 2001
Nouvel
An
Des chandelles
De mes douze doigts
Brille plus d'espoir
Cette année
Que l'année dernière
Le chandelier
Dans mon coeur l'a promis.
- Joufflot,
France, le 31 décembre 2001
Douce
journée dont le soleil illumine un ciel profond de clarté,
semble dans sa chaleur appaisante tout à fait ordinaire. Cependant
loin de tout regards, uo pont aussi innocent qu'enchanteur, lie deux
êtres dans l'éclat de la découverte. Instant fabuleux
où les esprits même solides oscillent telle une flamme
sans appui, couvre cette adage* dans éphémère
éternité. Tourbillonnent, cette union efface dans sa
folie un monde grouillant de superficialité. Les yeux vibrent,
les mots sont emplis de tout leur sens et ces corps fragiles et beaux
s'élève dans une plénitude encore toute hésitante.
Ennivrant parfum connoté de passion et de danger inconscient,
vogue désormais sur ce pont en pleine floraison. Avec une destiné
contrainte au cap de l'inconnue, ce couple tel un vole d'oiseaux,
s'enlasse dans la fraîcheur de leur amour.