Actualités poétiques Lire les poètes Chercher sur l'internet poétique
correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

Et vous aussi, écrivez-nous !
Poésie vive Club des Poètes Accueil

2002, c'est l'année Hugo !


  • Marius et Cosette, C'est beau, le 13 janvier 2002

    Comment se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment se fait-il que l'oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s'ouvre, que mai s'épanouisse, que l'aube blanchisse derrière les arbres noirs au sommet frissonnant des collines?
    Un baiser, et ce fut tout.
    Tous deux tressaillirent, et ils se regardèrent dans l'ombre avec des yeux éclatants. Ils ne sentaient ni la nuit fraîche ; ni la pierre froide.
    Par intervalles, Cosette bégayait une parole. Son ame tremblait à ses lèvres comme une goutte de rosée à une fleur. Peu à peu ils se parlèrent. L'épanchement succéda au silence.
    Ils se racontèrent, avec une foi candide dans leurs illusions tout ce que l'amour, la jeunesse et ce reste d'enfance qu'ils avaient leur mettaient dans la pensée.
    Ces deux coeurs se versèrent l'un dans l'autre, de sorte qu'au bout d'une heure, c'était le jeune homme qui avait l'ame de la jeune fille et la jeune fille qui avait l'âme du jeune homme.

    Victor Hugo

     

  • Ninon, Belgique, le 13 janvier 2002

    Sursaut de vie

    Sous les ailes grises du vent
    un saule en pluie ose
    un dernier sourire au printemps.

     

  • Marcus, Suisse, le 12 janvier 2002

    Dire

    L’empreinte de la phrase laissée sur le coin de mon bureau
    Alors que j’étais partit sous les drapeaux
    N’a subi aucune érosion
    Et n’à pu être effacée par la rivière de l’oubli

    La fleur de ces instants ne s’est jamais fanée
    Son parfum n’a jamais quitté mon domaine
    Et malgré tout les déserbants de la vie
    Les racines restent intactes

    Ne pas le dire serait comme vouloir prendre un chemin
    Et toujours regarder en arrière
    Égoïstement de ma part
    Pour ne pas subir les non dit qui sont les poignards de demain

    Je le dis tout haut…
    Mais ne l’écris pas


  • Sébastien N. , France, le 11 janvier 2002

    Souvenirs du futur.


    Il y aura un jour une princesse.

    Un sourire, à donner aux mourants accablés de douleur l’envie de vivre encore un peu.
    Belle, à donner envie aux désespérés de crier «la vie est magnifique ! ».
    Libre et épanouie, à donner aux prisonniers l’envie de se pendre.
    Au regard lumineux, elle sera amoureuse de moi.

    Sensible et fragile, à donner à toutes les armées du monde l’envie de la protéger.
    Délicieusement espiègle, à donner l’envie à la Terre de tourner dans le mauvais sens pour la faire sourire.
    Généreuse en amour, à tuer un marin revenu de mer.
    A la voix calme et joyeuse, elle sera dans mes bras.

    Il y aura un jour une nuit.

    Je ne me souviens plus de l’endroit.
    Je me souviens de la Lune, elle se reflétait dans tes yeux.
    Je me souviens du sable, qui se collait sur ton corps.
    Et j’ai enlevé ce sable, te faisant frissonner.

    J’ai entendu ton rire, il apaisait mon cœur.
    J’ai entendu ta voix qui séduisait mon âme.
    J’ai entendu tes cris, à faire bouillir mon sang.
    Et j’ai surpris la mer, voulant t’accompagner

    Dans ce concert de vie. Les vagues s’agitaient.
    Comme pour encourager mes assauts répétés,
    La mer venait vers nous, te voulant dans ses bras,
    Puis repartait au large pour mieux te retrouver.

    Et j’entendis soudain, alors qu’elle faiblissait,
    La plage lui murmurer de doux mots séduisants.
    Myriades de grains de sables que la mer emportait,
    La suppliaient alors de prendre de la force.

    Quelques heureux grains ; que j’avais rejetés
    De ton corps délicat ; leur avaient raconté
    Le bonheur d’avoir pu se coller à ta peau.
    Et moi qui profitais, je les comprenais bien...

    Alors soudain la mer ; convaincue que l’effort,
    Qu’elle avait à fournir pour t’enlacer le corps,
    Serait assurément couronné d’un succès ;
    Se mit à rassembler les forces qui lui restaient.

    Un long silence se fit, la mer se préparait.
    Cette rupture soudaine de la monotonie
    De notre étreinte délicieuse ; où je m’étais perdu ;
    Me fit prendre conscience qu’il s’agissait de toi.

    Cette fille nue et belle, qui se cambrait sur moi,
    Se voulait ma princesse, ce n’était pas un rêve.
    Et comme pour le prouver, le plaisir monta.
    Et la vague tomba sur nos corps en feu.


  • Guillin Robert, le 11 janvier 2002

    Nage
    Le cygne au bord du soleil
    Et quand le soleil se retire comme une fin de marée
    Le lac devient immense comme la nuit

     

  • Sabine, France, le 11 janvier 2002

    Et voilà les éternels (!) apprentis qui font leurs premiers
    pas sur le "terrain de jeu des poètes"...
    évidemment, ces premiers pas se dirigent vers vous !

    A nous la communication! tu vas pouvoir m'envoyer du travail!

    "Ayant bu des mers entières, nous restons tout étonnés que nos lèvres soient aussi sèches que des plages et toujours nous cherchons la mer pour les y tremper
    sans voir
    que nos lèvres sont les plages
    et que nous sommes la mer "

    ATTAR
    poète perse 12e-13e S.

     

  • Jean-Pierre Deville, France, le 11 janvier 2002

    Des signes nous accostaient, puis disparaissaient,
    Terres promises émergées des froids,
    Des lueurs d'aurore, derrière les cols, inaccessibles.
    Heureusement ton sourire, soufflant le givre figé de l'oubli,
    Croise un instant nos visages,
    Murmuré d'amour et de désir.


  • PRINCE.A, Liban, le 11 janvier 2002

    L'ombre de l'etoile est perdue dans l'univers
    Comme un diable joviale seduit par tes yeux vert
    Elle me suis cette ombre invisible
    Que je vois dans ma solitude
    Que je lis comme une bible
    Et que je raconte comme d'Habitude


  • Nabil Mustapha, Maroc, le 10 janvier 2002

    Un amoureux de poémes
    Pour que se glorifie la poésie
    Qui, parmi les poétes a prévu qu'un jour, les textes émigrent,quittent leurs nids, leurs pays d'origine, leurs continents en direction de l'absolu et sans passeport, à travers des ondes de lumière?
    Qui, parmi nos ancêtres les poètes, pensait qu'un jour la métaphore suivante pourrait exister: Sème l'écriture au fond de files éléctroniques, pour que fleurit le bourgeron-poème au sein d'un ordinateur?
    Ainsi est le sentiment intellectuel et poétique qui, telle une fureur, s'est allumé au fond de moi, quand j'ai appris à travers Internet qu'il existe un Club de poésie; ouvert à tous sans exception, car, c'est l'exception qui anéantit l'écriture et la différence.
    Votre Club ouvre ses portes, et c'est ce qui m'enchante le plus, à la poésie loin de toutes les allérgies créées par les cartes politiques, économiques et culturelles.

    Je salue les amis du Club des poétes pour cette réussite qui construit un sens nouveau de la liberté de la création et de l'aventure de l'écriture, pour que demeure la luminosité de la Lettre, la transparence de la poésie et la gaité de l'Etre.


  • Meyer Henri, france, le 10 janvier 2002

    La Pomme .


    Le mal et le bien
    sur un arbre perché
    se partageaient une pomme
    Le mal dit au bien:
    "qui es tu ? "
    Le bien lui répondit:
    "je ne sais pas très bien,
    si j'existe c'est un peu à cause de toi,
    Tu vois cette pomme,si tu en grignotes un morceau
    moi j'en prends un autre,
    et il en est toujours ainsi."
    Le mal,arrêtant de mâcher, l'air songeur
    demanda:
    "mais alors,si je ne mange plus le fruit
    toi non plus tu ne le manges plus?"
    "Eh bien..oui..."

    "Mais alors si tu ne manges plus la pomme
    parce que je la mange aussi,
    quelle serait ta raison d'être?"

    "Aucune!"

    Alors le mal arrêta de manger la pomme
    Et tous les deux disparurent
    Et la pomme aussi
    Et l'arbre aussi

    Et il fallait tout recommencer...


  • Claire.C, FRANCE, le 09 janvier 2002


    FRERE


    A celui qui s'en va glissant,
    Miroir terni,serpent,
    Celui qui longuement vacille,
    Au dessus des sables mouillés.

    Génuflexion, départs, prières,
    Larmes renforçant les paupières,
    Epaules d'homme ployées.

    Le temps infiniment s'étire,
    Entre l'aube et l'après-midi;
    L'immobilité nous aspire :
    Poissons morts, blancheur, pourriture;
    Algues d'or.

    Retrouve-moi, encadre-moi,
    Entraîne-moi.
    Toi qui depuis longtemps arpentes
    Ces frontières;
    Toi qui vacilles
    Au dessus des sables mouvants


  • Pascal Quero, France, le 09 janvier 2002

    Vos provinces

    Serais-je né un jour dans une des provinces
    Qui essaiment la vie vers le blanc de vos yeux,
    Toujours un peu marri d’avoir quitté les lieux
    A la marée du soir, là où le temps m’évince ?

    Serait-il un retour, ou même, une vacance
    A l’orée de nos sens, un reste de pétale
    Pour visiter le jour même d’une aube pâle ?
    Dans la plaine je dors, et dans vos prés on danse.

    Serait-il un pays qui souffle des voyages
    A la main qui se plaint en caresses déliées,
    Sur la soie parfumée de la fleur de votre âge ?

    Serait-ce la région où je perds mon soulier,
    Où les routes sont là pour perdre un petit prince
    Qui fait son tour du monde au sein de vos provinces.


  • Floury Régis, France, le 9 janvier 2002

    Lapin Vert

    Sors moi de là
    Sors moi de ce rêve
    Tires sur ce fil et libères les astres
    Pour toi c'est facile il suffit d'être en face.

    je me suis perdu dans un univers
    où le ciel au début était ouvert
    ...tout vert...
    les étoiles dansaient sur le gazon
    et moi je pensais que c'était l'horizon

    sors moi de là!


  • VIDAL PAUL, FRANCE, le 09 janvier 2002


    Que veulent les mots


    Le mot comme une main qui veut saisir le monde
    Nous apporte la joie, de préciser l’idée
    Il prolonge les yeux pour fixer dans le temps
    La beauté qui passe ,et ne s’arrête pas

    Il cherche à posséder ,ce qui échappe à tous
    Les pourquoi de la vie, les pourquoi de la mort
    En battant le rappel de tous les provisoires
    Il cherche à édifier , un point fixe illusoire

    Il parle de l’amour et parle de beauté
    Sachant que tous ces mots rêvent d’éternité
    Qu’eux seuls sont capables de défier le temps
    En appliquant sur lui le masque d’exister.


  • Godfroid Sarah, Belgique, le 08 janvier 2002

    Je ne sais plus me concentrer, je dois écrire.

    Le matin au lever,dans les marges des cours ,
    Sur ma farde,sur mes mains,sur un bout de papier.

    Toujours une phrase vient et une autre revient.
    Je voudrais les chasser mais chaque chose,
    Chaque petite histoire, chaque brin de poussière
    Me pousse à écrire,mot par mot,phrase par phrase
    A les étudier tous et toutes par coeur.

    Je fais poésie, je chante poésie, je vis poésie


  • Kendy Bienvenue, Canada, Montréal, le 07 janvier 2002

    Ils sont partis dans le vent.

    Toujours et clairement je me souviens.
    De tous ces gens qui étaient miens.
    Ils sont partis dans le vent.

    Comme de la poussière
    éparpillée aux quatre coins.
    De ce monde, ils parcours tous les chemins.
    Car ils sont partis dans le vent.

    Ces temps que nous chantions.
    Tous ensemble nous étions.
    La vie était si belle.
    Pour l`accomplissement de nos rêves
    nous fûmes rebelles.
    Et maintenant, ils sont partis dans le vent.


  • P., France, le 07 janvier 2002


    Musiques

    Les mots s’envolent seuls, dans cette immensité
    Blanche, de chiffons de papier.
    Comme des notes éparses, que le musicien joue,
    Libre, créant tous ces remous.

    Les accords de musique, et ceux des mots d’amour,
    Se retrouvent emmêlés dans un même discours,
    Que les muses inspirent à qui les veut entendre
    Dans le fracas des vies. Des chuchotements tendres.

    Au seuil de mon âme, c’est toi seule que je vois,
    Ton être entier résonne en moi qui te reçois.
    Je transforme ces ondes en vers de couleurs
    Chaudes ; tu me les renvoies en vagues de douceur.

    Les mots ne volent plus, tu les as capturés,
    Belle : ils sont ensorcelés.
    Tu les attires à toi, ils t’habillent de sons.
    Oui, je veux t’en faire don.


  • Valse, à trois temps, le 06 janvier 2002

    C'est une valse plus touchante que ma vie
    et ma vie plus touchante que le plus touchant souvenir
    Une valse qui m'enlève en trois temps
    un pas crisse sur le gravier
    un pas fait grincer la grille
    le troisième est perdue sous ses pieds
    où est-il où est-il le temps perdu sur la pointe des cimes
    le sapin perdu au milieu du paysage
    mon visage y grimpait en songe
    et le ciel tournoyait une forêt de nuages
    nous dansions nous les sapins de mes âges
    tout dressés qui verdoyaient en silence
    qui pressés me rappellent cette valse
    à trois temps qui me revient par moment
    plus touchants que le temps qui passe.

[Tout en haut]

Vous pouvez lire les forums des jours précédents. Et vous aussi, écrivez-nous !

Accueil Écrire Actualités Forum Francophones Du monde entier Pour les enfants Résistance