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Marius
et Cosette, C'est beau, le 13 janvier 2002
Comment
se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment
se fait-il que l'oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s'ouvre,
que mai s'épanouisse, que l'aube blanchisse derrière
les arbres noirs au sommet frissonnant des collines?
Un baiser, et ce fut tout.
Tous deux tressaillirent, et ils se regardèrent dans l'ombre
avec des yeux éclatants. Ils ne sentaient ni la nuit fraîche
; ni la pierre froide.
Par intervalles, Cosette bégayait une parole. Son ame tremblait
à ses lèvres comme une goutte de rosée à
une fleur. Peu à peu ils se parlèrent. L'épanchement
succéda au silence.
Ils se racontèrent, avec une foi candide dans leurs illusions
tout ce que l'amour, la jeunesse et ce reste d'enfance qu'ils avaient
leur mettaient dans la pensée.
Ces deux coeurs se versèrent l'un dans l'autre, de sorte qu'au
bout d'une heure, c'était le jeune homme qui avait l'ame de
la jeune fille et la jeune fille qui avait l'âme du jeune homme.
Victor Hugo
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Ninon,
Belgique, le 13 janvier 2002
Sursaut
de vie
Sous
les ailes grises du vent
un saule en pluie ose
un dernier sourire au printemps.
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Marcus,
Suisse, le 12 janvier 2002
Dire
Lempreinte
de la phrase laissée sur le coin de mon bureau
Alors que jétais partit sous les drapeaux
Na subi aucune érosion
Et nà pu être effacée par la rivière
de loubli
La fleur
de ces instants ne sest jamais fanée
Son parfum na jamais quitté mon domaine
Et malgré tout les déserbants de la vie
Les racines restent intactes
Ne pas
le dire serait comme vouloir prendre un chemin
Et toujours regarder en arrière
Égoïstement de ma part
Pour ne pas subir les non dit qui sont les poignards de demain
Je le
dis tout haut
Mais ne lécris pas
-
Sébastien
N. , France, le 11 janvier 2002
Souvenirs
du futur.
Il y aura un jour une princesse.
Un sourire,
à donner aux mourants accablés de douleur lenvie
de vivre encore un peu.
Belle, à donner envie aux désespérés de
crier «la vie est magnifique ! ».
Libre et épanouie, à donner aux prisonniers lenvie
de se pendre.
Au regard lumineux, elle sera amoureuse de moi.
Sensible
et fragile, à donner à toutes les armées du monde
lenvie de la protéger.
Délicieusement espiègle, à donner lenvie
à la Terre de tourner dans le mauvais sens pour la faire sourire.
Généreuse en amour, à tuer un marin revenu de
mer.
A la voix calme et joyeuse, elle sera dans mes bras.
Il y
aura un jour une nuit.
Je ne
me souviens plus de lendroit.
Je me souviens de la Lune, elle se reflétait dans tes yeux.
Je me souviens du sable, qui se collait sur ton corps.
Et jai enlevé ce sable, te faisant frissonner.
Jai
entendu ton rire, il apaisait mon cur.
Jai entendu ta voix qui séduisait mon âme.
Jai entendu tes cris, à faire bouillir mon sang.
Et jai surpris la mer, voulant taccompagner
Dans
ce concert de vie. Les vagues sagitaient.
Comme pour encourager mes assauts répétés,
La mer venait vers nous, te voulant dans ses bras,
Puis repartait au large pour mieux te retrouver.
Et jentendis
soudain, alors quelle faiblissait,
La plage lui murmurer de doux mots séduisants.
Myriades de grains de sables que la mer emportait,
La suppliaient alors de prendre de la force.
Quelques
heureux grains ; que javais rejetés
De ton corps délicat ; leur avaient raconté
Le bonheur davoir pu se coller à ta peau.
Et moi qui profitais, je les comprenais bien...
Alors
soudain la mer ; convaincue que leffort,
Quelle avait à fournir pour tenlacer le corps,
Serait assurément couronné dun succès ;
Se mit à rassembler les forces qui lui restaient.
Un long
silence se fit, la mer se préparait.
Cette rupture soudaine de la monotonie
De notre étreinte délicieuse ; où je métais
perdu ;
Me fit prendre conscience quil sagissait de toi.
Cette
fille nue et belle, qui se cambrait sur moi,
Se voulait ma princesse, ce nétait pas un rêve.
Et comme pour le prouver, le plaisir monta.
Et la vague tomba sur nos corps en feu.
-
Guillin
Robert, le 11 janvier 2002
Nage
Le cygne au bord du soleil
Et quand le soleil se retire comme une fin de marée
Le lac devient immense comme la nuit
-
Sabine,
France, le 11 janvier 2002
Et voilà
les éternels (!) apprentis qui font leurs premiers
pas sur le "terrain de jeu des poètes"...
évidemment, ces premiers pas se dirigent vers vous !
A nous
la communication! tu vas pouvoir m'envoyer du travail!
"Ayant
bu des mers entières, nous restons tout étonnés
que nos lèvres soient aussi sèches que des plages et
toujours nous cherchons la mer pour les y tremper
sans voir
que nos lèvres sont les plages
et que nous sommes la mer "
ATTAR
poète perse 12e-13e S.
-
Jean-Pierre
Deville, France, le 11 janvier 2002
Des signes
nous accostaient, puis disparaissaient,
Terres promises émergées des froids,
Des lueurs d'aurore, derrière les cols, inaccessibles.
Heureusement ton sourire, soufflant le givre figé de l'oubli,
Croise un instant nos visages,
Murmuré d'amour et de désir.
-
PRINCE.A,
Liban, le 11 janvier 2002
L'ombre
de l'etoile est perdue dans l'univers
Comme un diable joviale seduit par tes yeux vert
Elle me suis cette ombre invisible
Que je vois dans ma solitude
Que je lis comme une bible
Et que je raconte comme d'Habitude
-
Nabil
Mustapha, Maroc, le 10 janvier 2002
Un amoureux
de poémes
Pour que se glorifie la poésie
Qui, parmi les poétes a prévu qu'un jour, les textes
émigrent,quittent leurs nids, leurs pays d'origine, leurs continents
en direction de l'absolu et sans passeport, à travers des ondes
de lumière?
Qui, parmi nos ancêtres les poètes, pensait qu'un jour
la métaphore suivante pourrait exister: Sème l'écriture
au fond de files éléctroniques, pour que fleurit le
bourgeron-poème au sein d'un ordinateur?
Ainsi est le sentiment intellectuel et poétique qui, telle
une fureur, s'est allumé au fond de moi, quand j'ai appris
à travers Internet qu'il existe un Club de poésie; ouvert
à tous sans exception, car, c'est l'exception qui anéantit
l'écriture et la différence.
Votre Club ouvre ses portes, et c'est ce qui m'enchante le plus, à
la poésie loin de toutes les allérgies créées
par les cartes politiques, économiques et culturelles.
Je salue
les amis du Club des poétes pour cette réussite qui
construit un sens nouveau de la liberté de la création
et de l'aventure de l'écriture, pour que demeure la luminosité
de la Lettre, la transparence de la poésie et la gaité
de l'Etre.
-
Meyer
Henri, france, le 10 janvier 2002
La Pomme
.
Le mal et le bien
sur un arbre perché
se partageaient une pomme
Le mal dit au bien:
"qui es tu ? "
Le bien lui répondit:
"je ne sais pas très bien,
si j'existe c'est un peu à cause de toi,
Tu vois cette pomme,si tu en grignotes un morceau
moi j'en prends un autre,
et il en est toujours ainsi."
Le mal,arrêtant de mâcher, l'air songeur
demanda:
"mais alors,si je ne mange plus le fruit
toi non plus tu ne le manges plus?"
"Eh bien..oui..."
"Mais
alors si tu ne manges plus la pomme
parce que je la mange aussi,
quelle serait ta raison d'être?"
"Aucune!"
Alors
le mal arrêta de manger la pomme
Et tous les deux disparurent
Et la pomme aussi
Et l'arbre aussi
Et il
fallait tout recommencer...
-
Claire.C,
FRANCE, le 09 janvier 2002
FRERE
A celui qui s'en va glissant,
Miroir terni,serpent,
Celui qui longuement vacille,
Au dessus des sables mouillés.
Génuflexion,
départs, prières,
Larmes renforçant les paupières,
Epaules d'homme ployées.
Le temps
infiniment s'étire,
Entre l'aube et l'après-midi;
L'immobilité nous aspire :
Poissons morts, blancheur, pourriture;
Algues d'or.
Retrouve-moi,
encadre-moi,
Entraîne-moi.
Toi qui depuis longtemps arpentes
Ces frontières;
Toi qui vacilles
Au dessus des sables mouvants
-
Pascal
Quero, France, le 09 janvier 2002
Vos provinces
Serais-je
né un jour dans une des provinces
Qui essaiment la vie vers le blanc de vos yeux,
Toujours un peu marri davoir quitté les lieux
A la marée du soir, là où le temps mévince
?
Serait-il
un retour, ou même, une vacance
A lorée de nos sens, un reste de pétale
Pour visiter le jour même dune aube pâle ?
Dans la plaine je dors, et dans vos prés on danse.
Serait-il
un pays qui souffle des voyages
A la main qui se plaint en caresses déliées,
Sur la soie parfumée de la fleur de votre âge ?
Serait-ce
la région où je perds mon soulier,
Où les routes sont là pour perdre un petit prince
Qui fait son tour du monde au sein de vos provinces.
-
Floury
Régis, France, le 9 janvier 2002
Lapin
Vert
Sors
moi de là
Sors moi de ce rêve
Tires sur ce fil et libères les astres
Pour toi c'est facile il suffit d'être en face.
je me
suis perdu dans un univers
où le ciel au début était ouvert
...tout vert...
les étoiles dansaient sur le gazon
et moi je pensais que c'était l'horizon
sors
moi de là!
-
VIDAL
PAUL, FRANCE, le 09 janvier 2002
Que veulent les mots
Le mot comme une main qui veut saisir le monde
Nous apporte la joie, de préciser lidée
Il prolonge les yeux pour fixer dans le temps
La beauté qui passe ,et ne sarrête pas
Il cherche
à posséder ,ce qui échappe à tous
Les pourquoi de la vie, les pourquoi de la mort
En battant le rappel de tous les provisoires
Il cherche à édifier , un point fixe illusoire
Il parle
de lamour et parle de beauté
Sachant que tous ces mots rêvent déternité
Queux seuls sont capables de défier le temps
En appliquant sur lui le masque dexister.
-
Godfroid
Sarah, Belgique, le 08 janvier 2002
Je ne
sais plus me concentrer, je dois écrire.
Le matin
au lever,dans les marges des cours ,
Sur ma farde,sur mes mains,sur un bout de papier.
Toujours
une phrase vient et une autre revient.
Je voudrais les chasser mais chaque chose,
Chaque petite histoire, chaque brin de poussière
Me pousse à écrire,mot par mot,phrase par phrase
A les étudier tous et toutes par coeur.
Je fais
poésie, je chante poésie, je vis poésie
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Kendy
Bienvenue, Canada, Montréal, le 07 janvier 2002
Ils sont
partis dans le vent.
Toujours
et clairement je me souviens.
De tous ces gens qui étaient miens.
Ils sont partis dans le vent.
Comme
de la poussière
éparpillée aux quatre coins.
De ce monde, ils parcours tous les chemins.
Car ils sont partis dans le vent.
Ces temps
que nous chantions.
Tous ensemble nous étions.
La vie était si belle.
Pour l`accomplissement de nos rêves
nous fûmes rebelles.
Et maintenant, ils sont partis dans le vent.
-
P.,
France, le 07 janvier 2002
Musiques
Les mots
senvolent seuls, dans cette immensité
Blanche, de chiffons de papier.
Comme des notes éparses, que le musicien joue,
Libre, créant tous ces remous.
Les accords
de musique, et ceux des mots damour,
Se retrouvent emmêlés dans un même discours,
Que les muses inspirent à qui les veut entendre
Dans le fracas des vies. Des chuchotements tendres.
Au seuil
de mon âme, cest toi seule que je vois,
Ton être entier résonne en moi qui te reçois.
Je transforme ces ondes en vers de couleurs
Chaudes ; tu me les renvoies en vagues de douceur.
Les mots
ne volent plus, tu les as capturés,
Belle : ils sont ensorcelés.
Tu les attires à toi, ils thabillent de sons.
Oui, je veux ten faire don.
-
Valse,
à trois temps, le 06 janvier 2002
C'est
une valse plus touchante que ma vie
et ma vie plus touchante que le plus touchant souvenir
Une valse qui m'enlève en trois temps
un pas crisse sur le gravier
un pas fait grincer la grille
le troisième est perdue sous ses pieds
où est-il où est-il le temps perdu sur la pointe des
cimes
le sapin perdu au milieu du paysage
mon visage y grimpait en songe
et le ciel tournoyait une forêt de nuages
nous dansions nous les sapins de mes âges
tout dressés qui verdoyaient en silence
qui pressés me rappellent cette valse
à trois temps qui me revient par moment
plus touchants que le temps qui passe.