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Najeh
Othman, Tunisie, le 17 mars 2002
Haut
aussi haut quun amour
La fille se tenait nuageuse
Dans le ciel de son balcon
Les bras croisés les doigts
Et le regard vagabond
Elle descend par sa beauté
A la hauteur de mes rêves
Elle rêve sans rêver
Et je rêve dans son rêve
- GONTRAN
DE SAIINT GIL, FRANCE, le 17 mars 2002
Bordeaux,
le 18/03/2002
Cher ami,
Quand
je fume il y a des "Chupa chups" qui dansent dans mes narines
et je revoie cette petite épicerie où les pierrots versent
des larmes aux enfants endormis. Des petites gouttelettes de rosée
pour leur donner une nuit loin des villes de lumière et des
rêves de pierres. Pierrot mon ami, dans ta lune argentée
tu penses aux petits hommes verts et à toutes ces nuances qui
surgissent dans cette fumée caressante. Les volutes, cher ami,
t'ai-je raconté les volutes de pensées dans le désert
des foetus repliés sur leurs marines idées ? Bercés
comme des Janus dans un tourbillon de senteurs et irisés comme
des virus dans un bataillon de voleurs ! Les voilà qui gonflent
leurs paupières et sourient à leur ami venu les rejoindre
dans cette tanière sans souci. Les Fun Kodak les ont surpris
dans une partie de cric-crac et tout heureux de ce vilain tour bric-à-brac,
ils gambadent dans un silence mordoré. M'entends-tu ? Toi qui
lis ces quelques lignes accrochées au fond des coeurs et tapies
dans des jambes aux mollets arrondis ? La danse et Nijïnski qui
glisse dans la nuit, le Dieu Bleu se réveille et sursaute à
l'appel. Il veille aussi sur nos corps endoloris. C'est une vérité
qui mord dans la jungle, les bêtes féroces et les habits
trouvés réclament un peu de pitié pour ces faibles
muscles aux teintes argentées. "Tu as besoin d'homme fort"
- et les femmes se réveillent dans un léger effort.
Je vous
embrasse
- Najeh
Othman, Tunisie, le 16 mars 2002
portes
closes, portes inexistantes
Je marchais
rapidement
Je fuyais l'endroit
Mon ombre derrière moi
Me suivait fidèlement
Les murs
des environs
Se ressemblent sont muets
Les portes des maisons
Fermées à clé
Les fenêtres
ouvertes
Mais que du noir à travers
Et un grillage de fer
Pour faire beau certes!
Partout
où je passais
Une impasse m'arrêtait
Et quand j'ai cru voir une issue
Elle menait aux mêmes murs à mon insu
Je m'arrêtais
soudain
Mon ombre me regardait
Je souriais aussi
Mon ombre devenait floue
Et disparaissait
Un instant infini après
Elle est venue à mes pieds
Et j'étais dans le plus grand des jardins
Le plus vaste espace de fleurs
Qui ne se ressemblaient pas
Et mille papillons
Qui battaient des ailes
Les gens n'avaient pas de maisons
Et partageaient leurs intimités
On pouvait alors entrer partout
Franchir toutes les portes inexistantes
Et regarder à travers des fenêtres sans cadres
Tout était libre
Tout était un
Et tous étaient différents
- Jean
François de Bonadona, France, le 16 mars 2002
Mémoires.
La ligne est brisée.
Un genou à terre,
tu mesures lextrême gravité de la situation.
Tu dois obéir à la loi,
une main posée sur le froid du sol,
comme pour y jurer ton allégeance.
Ecoute
Y aurait-il quelquun pour entretenir ton courage ?
Je suis largile
prête à glisser entre des doigts impalpables.
Qui ma couchée là comme au creux dune oreille
,
largile amollie par leau,
largile et leau davant le partage ?
Serre
moi entre tes mains, une dernière fois,
comme pour saisir le bleu de la pierre sacrée.
Je suis lécharpe de brume.
Première respiration de la terre au sortir de la nuit froide,
ce nuage à laplomb de ton échine ?
Ou l air que tu as invité au coeur de toi-même
ton haleine rassemblée
le cri quon arrache, laveu tremblant,
un soupir
ou le rythme calme du souffle dans la paix de ton sommeil.
Et tu
guettes là, front levé,
la brise ou la tempête qui me dispersera.
Je suis la fine ligne rouge
suspendue au dernier battement
suspendue à lécho du dernier battement
éteinte
gelée au plus profond de la veine sombre
une nuit
en rase campagne
pour finir mon voyage intérieur.
Je suis la lumière que tu ne sauras jamais écrire.
Emu tu sens le froid sur ton visage
tu vois lombre que je répands sur ton horizon,
mais tu ne me sais pas.
Abandonne lillusion au matin
toutes les espérances et toutes les désespérances.
Et viens
au soir,
pauvre
de toute certitude.
Je suis lenfant-fleur
quenfin tu portes vers tes lèvres,
toute la douceur du monde dans ton regard mouillé.
Comme la douceur du mur que tu as levé,
chaque pierre liée par simples respect et patience.
Et le mur mêle sa douceur à lombre dune lignée
difs.
Et lif, au temps ralenti
rassure de son ombre et la terre et la pierre
contre
toute menace,
dintemporalité.
Je suis lempreinte de tes pas sur la neige
clôture brisée,
toute patience trahie,
regarde tes mains, blanches de ta colère.
Ce que
tu as rêvé faire,
ce que tu as fait,
ce que tu as défait.
Je suis
la conscience que tu rends,
je te quitte
sans lassitude,
sans nostalgie non plus.
Et ce
qui déjà te ronge los
emportera plus que toi de mon mystère.
Comme
tu es pâle mon ami.
Et comme tu es sombre .
Entends-tu lécho de nos voix,
les sept mémoires de ton âme évanouie
Attendant que la terre nous réinvente ?
- Mademoiselle
Smine, France, le 16 mars 2002
Une belle
musique, une valse, virevolte et tourne dans l'air.
Mademoiselle Nocturne a toujours l'oeil étincelant quand bien
même elle soupire en son for intérieur. Pour l'instant
elle est comme pétrifiée au milieu du jardin, mais la
brise légère jouant des jeux d'ombres des feuilles,
avec la lune et les lustres, lui donnent le change. Elle est étincelante
et insaisissable.
Dans
les pièces éclairées de l'hôtel particulier
sûrement ça danse entre les roses et les épines.
Mademoiselle
Nocturne tremblante, troublée, tâchant de garder contenance
avec une cigarette entre les doigts, songe
- Ne
serait-il pas temps d'arrêter de fumer cigarettes sur cigarettes?
Elle
se pose gravement cette question, trop légèrement pour
ne pas tressaillir lorsqu'arrive Miss Primerose, le pas mal assuré.
C'est le sillage de mademoiselle Nocturne qu'elle a suivi parce qu'elle
s'ennuyait ou s'inquiétait sur un banc dans la salle de bal.
(Elle n'est pas peureuse, non, sensible).
Mademoiselle
Nocturne ferme son visage quand Miss Primerose fait mine de l'approcher.
- Je rêve souvent avoir une soeur, dit-elle avec sa voix de
fleur.
-Moi
pas, je rêve d'être autre, dit Mademoiselle Nocturne d'un
air lugubre. Ses tremblements redoublés elle ajoute, pour briller
d'un éclat métallique et violent, pour se rassurer
- Je
ne fume jamais en rêvant. Je ne rêve jamais en fumant.
Miss
Primerose ne sait jamais quoi dire face à Mademoiselle Nocturne,
c'est la soeur qu'elle n'aura jamais, qu'elle sait si profondément
aimer, mais elle ne peut pas se forcer sur les autres. Elle se cueille
ou se recueille.
- Maintenant
va-t-en, dit Mademoiselle Nocturne sourdement entre ses dents.
- Tu
peux, tu arrêteras la cigarette souffle doucement Miss Primerose,
c'est urgent, on doit, on a besoin de respirer.
La douceur
de la brise passant entre les feuilles est insoutenable.
Mademoiselle
Nocturne s'affaisse. Un brillant air de valse s'éloigne dans
la nuit. Miss Primerose aussi qui se fond dans la moiteur de l'aurore
pour n'être plus qu'une voix de fleur douce et persistante:
- Je
veillerai toute ta nuit. Je t'attends. Au lever, nous ne serons qu'une.
- Romel
Crèvecoeur, HAITI, le 16 mars 2002
"Tu es mon amour depuis tant d'années
Mon vertige devant tant d'attente"
RENE CHAR ( Commune Présence)
A K...
Tu as toujours connu ce côté de la mer
Plus discret qu'un matin loin de la ville
Toujours précédé son souffle comme un murmure
dans les feuilles
Le ciel
frêle de tes mots est un refuge sûr
Le ciel frais de mon oubli n'a souvenir que de toi
Et mon visage n'aura pas changé
Sous ton regard calme comme nous deux
La moralité
du jour ne t'est pas étrangère
Et quand je t'attends à la lisière de ma lenteur
Tu viens toujours de ce côté de la mer
Plus vieux que mon amour
- Céline
Fouray, 16 ans, , France, le 16 mars 2002
la vie
est une écume de joie
elle nait avec la soif d'une rive
comme une main vient chercher le bord
un rire d'enfant eclabousse le miroir et l'oeil
eveille des souvenirs perdus
dans l'eau de nuit profonde
quand les reves sombrent
quand la vague se casse
quand la vie se retire
- Said
Ghazal, Liban, le 16 mars 2002
Tu te
reconnaîtras car je te malmène, boulanger de la luxure
que je suis. Dans tes yeux mes regards se penchent sur la falaise
des tiens. Le vertige m'interpelle! Je plonge dans la hauteur de ta
respiration succadée. En apnée je plane sur l'étendue
des carcasses des femmes qui ne surent m'aimer. Ta robe, blanche comme
le regard d'un nouveau-né et immaculée comme le soupir
du premier amour, ouvre sa voile au bateau de mon inspiration. J'alpague
ta chevelure. Filaments etoilesques! L'épi de blé, je
le glane sur tes lèvres. J'écosse tes baisers sous l'ombre
de ton départ. Reviens àmoi. Je t'écrirai des
vagues sur la page de l'océan. Tu reconnaitras mes mots àla
saveur de leur sel. Le ciel, tu te le veux iris. Arrache mes yeux
et badigeonne tes pensées de leur parole. Ta main emulsionne
mon visage de caresses. Dans un coin, je me tiendrai calme. J'observerai
la lumière de notre histoire brouter à même ton
corps. Plus rien ne sera rien quand tu reviendras. Pas meme la brise
qui s'ébroue les ailes dans la cicatrice de l'amour. Tu te
reconnaitras! Car J'attendais la naissance de ton sourire sur les
commissures de mes lèvres.Tu me reconnaitras à cette
cette larme perlant au bout de ta feuille. Mes lettres se décapiteront
de leur être pour mieux raisonner avec ta démence. Tu
me reconnaitras quand je serai cette bulle de rosée suspendue
au plafond de l'épine du temps. Oui, je reviendrai. Nippé
d'encre et couronné de titres. Je me lancerai dans tes bras
de mercure et je deviendrai tes bras. Tu abattras tes lèvres
sur mon cercueil et tu velouteras mon front de tes yeux. J'enjamberai
le pont-levis de tes jambes et de mon pouce planterai les prémisses
du printemps. Je reviendrai. Ployant sous le poids du nuage assombri
par un calendrier funeste. La lune meulera les etoiles sur ton epaule.
Tu seras alors voie friable dans la gorge de ce poème qui expire.
-
Léah,
France, le 14 mars 2002
Qu'est
ce que la Poèsie...
La Poèsie
est une volte face perpétuelle dans un flamboiement de robes
de gitanes...sa passe préférée est une véronique,
parce qu'elle flirte avec la mort. . Ses repas sont d'entrailles remuées
et de coeur qu'on retourne. Cruelle maîtresse, qui dans la plus
intime caresse dérobe son plus beau visage...
- Vandenabeele,
France, le 14 mars 2002
J'aurais
voulu déposer
Un bruit de vent
Sur tes pensées improvisées
Ton ignorance de moi d'avant
Un éternel silence baiser
J'aurais voulu courir
Loin de nous si absents
Dans nos coeurs mourir
Pour revivre incessants
Répondre aux anciens sourires
J'aurais voulu parler
De ce que j'ignore
T'appeler, te hurler
L'immortalité de mon sort
Chaque jour, l'absence renouveler
Eternel de mes heures, je demeure
Comme violent est le temps d'attendre
Un raison de partir, de rester.
Dans le bruit des notes, une clameur
Une vérité pour mon coeur va se fendre
Dans la nuit sanglote l'éternité
Veille la peine de mes regards
Ne meurt dans le coeur
Laisse-moi reprendre l'instant de ta présence
Obscurité.
- Michel
Martin, , France, le 13 mars 2002
Villes
A bord de ce balcon
Qui surplombe la ville
Je suis seul et nu
Comme un arbre oublié
Une neige
grise
Gifle les baies vitrées
Et des cris de steamers
S'échappent des cheminées.
Embarquement,
mot magique
Pour une destination incertaine.
Non, ce n'est pas Cythère
Je l'aurais reconnue
Ce sont
des villes grises
D'acier, de verre et de béton
Frappées du sceau de la folie sévère.
Des fantôme
d'hommes
Y glissent à grands pas
Et se croisent
Sans jamais se voir.
C'est normal ils ont perdu
Leur âme.
A bord
de leurs balcons
Des nuages observent
Et fuient apeurés
Vers des contrées sauvages
Me laissant, amer,
En quête d'humanité.
- Pascal
Quero, France, le 12 mars 2002
A la
ligne
Un arbre nemplit pas lhorizon,
il fait son temps de feuilles,
abrite les couleurs dont nous rêvons,
puis laisse la place au ciel.
A surgi
un enfant de papier
à peine phrase déjà question
cherchant ses râtures
et que lui dire.
Les seuls
mots qui comptent sont à venir,
ils se fraient un chemin
pour que leurs instants existent
et forment un pont de sens.
Aligner
ce qui est là pour partir à laventure,
sans déguiser le paysage avec des hublots,
sans même chercher dautres yeux
du regard.