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correspondances poétiques, Club des Poètes

Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.

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Le 8 avril, c'est l'anniversaire d'un Poète

Nota Bene : Tous les messages sont lus chaque jour par nous et mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire que vous lirez ci-après.

  • 7 avril 2003, par Philippe Algrain

    Elle est à sa fenêtre et pourtant ne voit rien
    Elle n'entend pas les cris des enfants qui s'amusent
    On dit qu'elle a choisi de vivre ainsi recluse
    Elle ne guette personne et personne ne vient.

    Elle ne s'effraie pas du temps qu'il fait dehors
    Elle ne compte plus le temps qui a passé
    Elle est vêtue de noir et sa peau est fanée
    Ses mains ne tremblent pas ou du moins pas encore.

    Elle ne pense plus aux enfants qu'elle a eus
    Qui sont devenus grands et qui ne viennent plus
    Qui n'ont jamais le temps de lui donner du temps
    Elle ne pense plus qu'à ce jeune homme d'avant

    Qui dort depuis longtemps tout au chaud de son être
    Et qui lui sourit quand elle vient à la fenêtre.


  • 7 avril 2003, par l-arbre

    La-bas des femmes se baignent, certaines perdent les eaux, les seins servent à nourir et parfois même un lait déborde, exactement là où cet arbre a poussé. A même le tronc cet enfant gravera son nom. Sous les huttes les seins pendent, on se lave à sec, à la terre, et quelques anciennes apprennent aux jeunes vierges comment se parer et répandre un peu d'urine dans leur cheveux. Des hommes dans le désert on pris la poussière comme pour don, s'enduisent de cendre. C'est ainsi qu'ils savent ce qu'est un feu, c'est ainsi que leur maison est sans faim, sans borne et fraternelle. C'est ainsi que la chasse, la soif et la faim pèsent à peine sur leurs membres. C'est ainsi qu'on rejoint au matin les volutes de fumée, étrenité déterrant la courge juste cuite du probable unique repas, en riant du vieux "sans-oeil" qui s'est cramé le derrière sur les braises. Là-bas, ils sont une vingtaine à travailler dur, le "détenteur des vérités" a pressenti une source sous leur pieds, alors ils ont taillés avec respect dans le même arbre des outils pour creuser, des "pieux à eau" dont les coups sont chant du silence, risque et soif de plus. Alors ils respirent. J'étais en dessous et je voyais le Ciel poindre dans un bruit sourd de glaise lourde et de futures poteries, puis un enfant m'a bu. J'étais sang j'étais terre, j'étais voix j'étais ciel, j'étais

     

  • 6 avril 2003, par Élisa

    Quand on sait que parler pourrait rompre le charme
    Du discret, du secret, de la subtilité,
    Et quand on ne sait pas ce qu'il en adviendrait,
    Peut-on alors se taire et déposer ses larmes ?

    Tu attends quelque chose -ou bien peut-être pas.
    Je ne te donne rien qu'un infime sourire,
    Je n'ose pas bouger de peur de tout détruire,
    Je ne le ferai pas, je ne le dirai pas.

    Tu n'obtiendras de moi que des mots ordinaires.
    J'interprète ta voix autant que tes silences,
    Fais en autant pour moi, les coeurs les plus intenses
    Ont bien du mal parfois à se mettre en lumière.

    Sais-tu bien seulement ce qu'il se passe en moi ?
    La douceur de tes mots, sous mes yeux fatigués,
    Voilée en interligne, et comme délavée,
    M'éveille et me transporte et tout d'un coup j'ai froid.

    Et le vide des mots qu'on n'a pas prononcés
    Et qui dans mon esprit laissent un goût de fiel...
    Notre rêve supportera-t-il le réel ?
    Quotidien que j'exècre ? Le doute est semé.

     

  • Aude, 6 avril 2003, par Jean Leclercq

    De mon coeur cruxifié coule des larmes d'amour
    Qui ruissellent sur les ruines de mes rêves déchus.

     

  • le battement de la vue..., 6 avril 2003, par stéphane gulesserian

    le battement de la vue
    se tenir sur le quai
    un au revoir qui se refuse
    l'importance donnée
    l'envers des pleurs
    bâtir
    ces expressions, les nôtres
    scènes blêmes
    tant la semblance est grande
    reviens ?

    l'idée guide ou entrave
    je suis loin
    à la table d'Israël Potter
    train d'ondes fraîches
    le témoignage des mains
    en dernier lieu
    disperser ses regrets
    l'écho de la mer dans une paume


  • L'enfant noir, 5 avril 2003, par Said Salem

    Ne pleure pas mon enfant
    Je vois au fond de tes yeux
    l'innocence de tes mains blanches
    Cueillant les fleurs de ton sommeil
    voyageant sur les sables mouvants
    Prends cet arc-en-ciel
    Et tresse tes rêves en rayons de lumière
    Regarde à l'horizon la perte les nuages flottant
    L'amour a pris des ailes pour s'envoler dans le ciel
    Renonce à cet égoïsme aveugle et récalcitrant
    Ramasse ces étoiles échevelées éparpillées
    Sur ces verres transparents du Ténéré
    Illusions ! l'Enfer est sur la terre
    Ecoute le voix de ton coeur
    Chantant l'anarchie des rimes de couleurs
    Guette épie la lune de l'Afrique encore endormie
    Dont les aèdes les griots et les troubadours
    Réinventent à jamais cet amour éternel...

     

  • Croisements, 5 avril 2003, par Jean-Michel Grimaldi

    Que demeurera-t-il de ces voies qui se croisent,
    De ces routes inconnues que survolent nos vies,
    De ces traces d'acier où nos rêves s'embrasent,
    De ces autres destins retombés dans l'oubli ?

    Ces moments partagés, ces regards échangés,
    Germeront-ils ailleurs ou n'auront-ils été
    Pour ces chers disparus que des instants perdus,
    Enterrés sous le sable des heures révolues ?

    Que demeurera-t-il de ces voix qui se taisent ?
    Quand dans la clarté pâle d'un jour qui faiblira
    Nous nous retournerons sur un chemin de braises,
    Partirons-nous sereins sous le son froid du glas ?

    La vie est comme un livre où les heures stériles,
    Inconscientes ou seules, ont des mots bien tranquilles.
    Mais quand viendra la nuit nous entendrons trop tard,
    En voulant les relire, la voix du désespoir.

     

  • 4 avril 2003, par HELISOA OLGA

    Ce poème est pour rejoindre les POETES DU MONDE
    il y manque ceux de MADAGASCAR.

    DOX ( MADAGASCAR )

    QUE SONT-ELLES CES ETOILES ?
    Mourir comme ce soleil
    à longues traînes d'or

    dans un lac couleur d'opale
    que c'est beau !

    Se consumer comme une braise
    pour ne laisser que cendre.

    Mais le soleil est-il mort ?
    L'ombre descend.
    La nuit vient.
    Le vent se lève,
    on l'entend bruire
    doucement

    doucement
    comme le souvenir d'une symphonie
    Est-ce le dernier souffle
    du jour à l'agonie

    qui a emporté très loin
    vers le toit du monde
    des milliards et des milliards
    de morceaux
    du soleil
    et les a éparpillés
    en étoiles
    dans le ciel

    être de la vie.

    ***

    Elles palpitent dans l'infini
    ces étoiles
    on les admire
    dans la nuit
    sans voile
    ce sera
    le souffle de l'aube
    qui les réunira
    en une masse de feu
    qui de pourpre
    deviendra or.

    Renaissance du soleil
    et de la vie entière.

    Ne pas finir en cendres
    mais revivre plus beau
    tels les soleils couchants
    qui ressuscitent à l'aube.

    Puissent mes rêves
    ne jamais finir
    mais toujours renaître

    plus beaux
    d'amour !

    DOX ( Poète malgache 1913/1978 )

    in Chants capricorniens, pp. 16-17, éd. Centre Culturel A. Camus,

    Antananarivo, 1995

    Transmis par HELI'S MADAGASCAR

  • 2 avril 2003, par Got

    L'ange me barrait la route voulant m'abattre au détour ou me rabouter dans un trou "montre moi ton plan !" me dit-il ou ailes. "Il est rabattu"répondis-je d'un air. Alors il attribua à mon libre arbitre ma cabrure rabrouée et arbora une ride au milieu du front : étant une étoile,jamais il laboura l'étendue de mer que j'allais baratter. Me marbrant de barreaux et cambrant les ailes ,il me dit :"Abruti ! Braveras tu encore le bambou là ?"En ambulant le mental j'élaborai :"Rien ne vaut barioler le plan qui nous tirera d'affaire." Mais, bramant, il rembarra mon tour en riant "Je t'abomine !"

     

  • 1er avril 2003, par Anna Maria Zaidman

    Les petites filles font pousser des marguerites sur les graffitis

    Ma terre est de chemins ocres et sable
    Sauvage
    De résines et de parfums
    Doux et âcres
    Ma terre est une solitude habitée
    De cimes qui esquissent des sentiers
    Vers le ciel
    Ma terre est de ruelles pavées de sang
    Ruisselant
    De chants de coquelicots
    De jardins luxuriants
    Derrière des portes
    Fermées
    Et de tes yeux sombres
    D'Altiplano
    La plainte d'une quena déchire les silences immobiles
    Ma terre est l'urne des larmes
    Recueillies dans les creux de l'asphalte
    Pour Yanne
    Quand la ruelle est assassine
    Et ne s'entend
    Que le silence strident
    De la nuit
    Yanne
    Et tant d'autres enchevêtrées
    Dans le filet des marchands
    De poisons édulcorés
    Esclavagistes d'innocences
    L'indifférence fait marcher pieds nus sur le gravier
    Ma terre a gravé l'empreinte
    Des courses à travers les champs
    De pissenlits
    Zigzaguant les routes
    Fuyant les pas haletants
    De l'ennemi
    Le vent efface les chemins tracés de sable
    Ma terre est de ruelles étrangères
    De bric-à-brac
    Amoncelé
    Ruelles-refuges
    Des rires de l'enfance
    Déchaussée
    Des larmes perdues de la ville
    Du vrombissement des oiseaux
    Du chant des moteurs assourdissant
    De matins citadins
    De l'habitant des rues cherchant son repos
    Au seuil des espaces anodins
    Anonymes

    La blessure creuse jusqu'au coeur des routes serpentines
    Mais encore
    La rue se laisse trouver
    Sous les décombres
    Se laisse chercher
    Parmi les détritus
    La fange colle aux pieds
    Et la rue se laisse émerger
    D'un filet de lune
    L'arbre rassure d'ombres

    Les passants
    L'herbe frétille
    Sous le souffle du printemps
    L'été le soleil se couche géant et orange
    Le jour attend son lever
    Teinté d'impatiences
    Tes yeux sont sombres et rieurs
    Tendres et clairs
    Et puis
    Sur les graffitis, les petites filles font toujours pousser
    des marguerites

    De l'air - 1, 31 mars 2003, par M-C Escalier

    De l'air de l'air de l'air
    redonnez-moi le ciel sa course ses coteaux
    ses routes cascadant par delà l'horizon
    l'odeur vive des rues
    la trille des ruisseaux
    et ce coeur détrempé de rosée jubilante
    du seul fait de marcher dans un matin nouveau.



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