Nota
Bene : Tous les messages sont lus chaque jour par nous et
mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire que vous
lirez ci-après.
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18
mai 2003, par Feunteun
Elle
vient,
Dans les fagôts mouillés
De souvenirs
Puiser l'amour
Elle vient
Dans les bois morts oubliés
D'un incendie
Rétablir le désir
Elle vient
Dans les forêts interdites
Aux grillons sauvages
Dire sa mélodie
Elle vient
Dans le grenier qui parle
Les soirs de grand vent
Ouvrir le passage
Elle vient
Par la lucarne du ciel
Faire l'étoile
Au coeur brisé
Elle vient
Dans la maison fermée
Par les rideaux du temps
Donner sa médecine
Elle vient
Dans le jardin
De folie
Perdre ses pétales
Elle vient
Dans une cabane
Pleurer les ronces Printanières
De l'enfance
Elle vient
Déchirer les voiles
Des fenêtres inquiétantes
Au voyageur
Elle vient
Souffler sur les cendres
Des pas du désespoir
Son élégance
Elle vient
Faire l'hirondelle
Quant viennent les nuages
Sans se poser jamais
Elle vient
Esquisser les pouvoirs
De son baiser brûlant
Sur la fièvre
Elle vient
S'écorcher sur les pierres blessées
Des rivages
Elle vient
En Printemps discret
Puis repart aussitôt
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18
mai 2003, par Michel Martin
Le vent
soulève
la jupe des massifs
que ta venue impatiente
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si
peu, 18 mai 2003, par Élisa
Je t'offrirai
mon silence pour te bercer
Les soirs où doucement te guette l'insomnie
Imagine mon âme et vois : elle te sourit
Et souffle sur tes cils pour enfin les lier
Je te
donne un regard pour les apprivoiser
Ces jours où tu ne sais que faire de ta vie
Où tu es submergé de torpeur et d'ennui
Tout ce que tu exècre et qui te fait douter
Je te
donne un éclat de rire pour rêver
Et peut être une larme aussi pour espérer
Espérer que demain il fasse encore jour
Le peu
que je te donne un sanglot dans la voix
Tu peux le prendre un peu ou le jeter toujours
Je ne te l'ai offert que du bout de mes doigts
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Prométhée,
18 mai 2003, par Karim Guez-Guez
Qu'en
vain l'éternité reçue ne se consume.
Ton avenir du ciel toujours plus indistinct
Qu'humanité tu vas, puisqu'à jamais j'assume
D'avoir si haut porté cet auguste matin !
Ma joie
& ton salut dans un fenouil qui fume
J'ai couru haletant les cieux & les mers peints
Quand d'atroces éclairs incendiaient la brume
Dans mille brisements de rocs & de sapins !
A présent,
je raidis ces fers... & mon cri monte !
.-Captive nudité des gels & des vents secs-
Chaque fois que me fouille une nuée de becs !
Mais
n'est-ce pas, amis, que déjà ce feu dompte,
Scintillant tels ne sont pas les rivages grecs,
Aux purs uns une gloire, aux vils autres la honte.
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18
mai 2003, par Le Nouveau Cercle des Poêtes Disparus
L'homme
est un roc en sa demeure. Il devrait être plus souple pour apprécier
ce qui vit au dehors.
Le roc ne se meut en aucune façon, sauf si on le brise et l'éparpille.
L'homme devrait apprendre à devenir herbe, à devenir
vent, à devenir eau, à devenir lui-même... Mobile
en son âme, ouvert en son coeur, eternel insatisfait du bien
qu'il puisse apporter, mais réaliser ce qu'il reçoit
et offre...
On dit que le roseau plie, que le chêne casse... mais chaque
être vivant, chaque espèce, chaque groupe, existe durant
son temps puis transmet le flambeau... Eclairant ainsi les nuits de
ses enfants de sa présence diffuse et diluée en eux,
mais tujours et à jamais présente...
La mémoire vive, brulante en nous est semblable à cela...
mais nous choisissons qui nous rencontrons, pas de qui nous descendons...
n'abandonnez à ce jour vos vies avec autrui. Car "autrui"
porte un nom que vous avez appris délibérement...
en guise de conclusion, rappelerons-nous que la vie-existence est
précieuse ? On n'en choisi pas ce qui la compose, mais on peut
refuser ce qui ne lui convient pas..
Le roc ne se bat pas pour vivre, ne se bat pas pour aimer, ne se bat
pas pour survivre, ne se bat pas pour aller de l'avant... le roc ne
se débat pas, il ne devient pas plus fort à mesure qu'en
lui grandissent, perdurent, puis s'éteignent les sentiments...
Soyez Humains...
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LE
TERRAIN D'ALVARO, 18 mai 2003, par Christophe Lacampagne
Le matin
qui a suivi la mort de ma petite bergère, il m'a fait visiter
son terrain, il a levé la barrière sur mes larmes et
il m'a raconté un morceau de sa vie, c'est lui qui a tout organisé
avec l'aide de son voisin et surtout l'expérience de son père,
qui pleure toujours son cheval et son chien. Avant,il y avait rien
sur le terrain, que de l'herbe et des petits lapins, maintenant y'a
des légumes, des arbres fruitiers, du vin qui chante de la
lumière, parfois des nuages mais jamais de produits chimiques,
que de l'ail et du persil avec un portail, de la salade,des citrouilles
et beaucoup d'amitié.
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La
trêve, 18 mai 2003, par Michel Berthelin
La trêve.
Soudain chancelle dans le silence,
Cette âme solitaire pillée,
Qui tant de fois humiliée,
Rencontre enfin dans la béance,
La trêve de ses meurtrissures.
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16
mai 2003, par J-L
Je me
souviens du pot de départ d'un grand blond,
Ils étaient tous là à faire semblant d'être
tristes.
Un cadre lui a écrit un poème à la con,
Ca parlait d'un « grand échassier » un peu artiste.
***
Le chef
l'a remercié en soulignant son sérieux,
Une coupe à la main, et tous les autres autour.
Il a dit en souriant : « je vous souhaite tous mes voeux,
Et si vous repassez, venez nous voir un jour ! ».
**
Il avait
amené du Pinot des Charentes,
Mon voisin en riant m'a tapé sur l'épaule
En me lâchant complice cette réplique pertinente :
« Moussard va encore se siffler toute la gnole ! ».
**
A la
fin le partant a fait un beau discours
Et tous ont applaudi, j'étais un peu bourré...
Tout cela sonnait faux, c'était pompeux et lourd,
J'aurais voulu leur dire que je les méprisais !
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Hamlet,
16 mai 2003, par Michel LABEAUME
L'Infini,
Dans toute sa grandeur
Décrit-il le silence de sa Beauté ?
Ou la beauté de son Silence ?
Cela peut être une danse
A laquelle l'homme est convié.
Mais il n'aura pas sa place
Tant qu'il voudra être maître du Bal
Car être serviteur de ce Royaume
C'est participer
A son propre couronnement.
A semer le vent de la tempête,
L'on récolte l'effroi.
A récolter dans l'Infini
le souffle de son Faîte
Et l'on devient roi.
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L'enfant
noir, 16 mai 2003, par Michel LABEAUME
L'Afrique,
c'est un petit enfant noir
Qui ne pèse pas lourd face aux fléaux.
Qui ne comprend pas pourquoi
Sa mère vient de mourir à côté de lui.
Qui ne comprend pas pourquoi les caméras viennent le filmer.
Qui ne comprend pas pourquoi les gens passent devant lui
Sans le regarder.
il ne donne rien d'autre que l'abondance de ses larmes
Qui vont couvrir la couverture d'un magazine.
L'Afrique, ce n'est pas autre chose.
Ce n'est pas un dictateur quelconque
Mis en place par des requins.
Ce n'est pas un sol riche, trempé par la sueur des pauvres,
Trempé par le sang des siens.
Ce n'est pas un bourreau à la machette effilée.
Ce n'est pas une jungle de souffrance
Où tout un peuple est enlisé.
L'Afrique, c'est un petit enfant noir
Qui ne pèse pas lourd face aux fléaux,
Mais qui saura dire un jour
Que le mot Amour
Il n'y a rien de plus beau.
Car, quand il se lèvera cet enfant là,
Il lèvera toute une semence
Qui va donner la luxuriance
D'un paradis nouveau.
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Bivouac,
16 mai 2003, par l-arbre
Puisque
nous sommes tous assis autour du même feu, je vous propose de
mettre ici du bois comme bon vous semble. Un bon combustible est un
bois bien sec qui selon l'essence se consume différemment,
les peuples de la nuit passent du temps à la corvée
du bois. Doucement, lourdement on regarde des colosses de braise qui
se consument, alors que parfois de véritables feux d'artifices,
verges souples, viennent vous fouetter le sang - des cris, des odes,
des aubes ! Quelques uns dégagent des odeurs inconnues mais
fidèles, toujours légèrement décelables
sous une peau à l'odeur d'amants , pendant que les plus
précieux résistent à la flamme. Parce-qu'ils
Sont la flamme
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Invitation,
15 mai 2003, par Élisa
Veux-tu
Que nous allions un peu du côté de tes rêves ?
Tu me prendrais la main
Je fermerais tes yeux
Et nous marcherions
Seul à seule
A deux
Tu me
montrerais
Les arbres de l'esprit
Ceux de tes désirs
Et de tes envies
Les fleurs de tes songes
Ou bien leurs nuages
J'aime les nuages
J'y vais souvent
Peut-être t'y verrai-je ?
Un jour qui sait ?
Tu me donnerais
Un peu de tes larmes
Et je t'offrirais
Un éclat de rire
Pour les sécher
Et quand un jour viendra
Où ce sera mon tour
D'être triste
Un peu
Mélancolie légère
Tu déposeras
Un baiser
Sur mes cils
Mouillés
Veux-tu ?
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15
mai 2003, par Philippe Landreau
Avoir pensé l'outil, épouser ce long cheminement,
pour arriver à la main d'où il était issu.
finalement il ne s'agissait pas de la pensée,
mais de l'adapter à son objet, creuser le devenir,
sa fulgurance dans la lenteur.
L'idée tenait au creux de la paume,
jaillissante, mais il fallait des siècles de résurgences
pour que la rondeur soit plénitude.
Ce n'était pas la source qui manquait
ni la pluie des mots, pour dire la forme de la pluie
dans la rivière qui inventait la roue,
ni le temps, ni l'esprit, ni le vent
pour tout faire tourner avec l'enfance.
Il fallait peut-être le cheval dans le regard du cavalier,
l'eau dans celui du sourcier,
la main du tisserand dans la nuit de sa cave
pour inventer l'arc-en-ciel
et métis le mouvement.
Pour un instant dire que le hasard,
mais qui l'a chantourné, a prit la forme du hasard.
Même si c'est la lumière qui inventait la lampe,
non pour la rendre captive mais pour magnifier le feu.
Et puis nous n'étions là que pour emprunter
et que tout soit rendu augmenté.
Tout en nous s'excusant de cette pauvreté de l'imagination
qui ne fasse le monde encore plus vaste,
dans cette charnière, ce gisant, cette serrure
qui en fermant la porte,
ouvraient largement nos yeux sur le mystère qui voyage.
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14
mai 2003, par BELMECHERI
ALCHIMIE
Par les
jours et les nuits embaumés d'encens,nos bougies allumées,
nos chapelets agités, nos incantations répétées
nous implorons le retour au pays du bonheur o combien de fois prédit
par nos reves résolus.
Comme les Rois mages au destin enchanté nous marcherons guidés
par l'étoile du bonheur au milieu des ténébres
infernales que défient nos regards aux éclats de lumiére.
Au seuil du royaume de l'Eternité, nos priéres et nos
attentes longtemps observées sans reproches sur la terre brûlante
du paysage déserté seront exaucées par la fin
de l'exil et le retour au pays du bonheur retrouvé.
Sur le rivage de l'immensité de notre Amour sublime nous nous
sommes retrouvés à l'écoute de la création
chanter son hymne aux merveilles éternelles que notre rencontre
nous fait découvrir à chacun de nos instants partagés.
Nos craintes irons s'évanouir dans la grandeur sereine de nos
coeurs unis dans l'etreinte de nos ames apaisées et nos corps
rayonnants pénétrés de lumiére par le
feu de l'Amour aux vertues alchimiques.
Des terres recouvertes de splendeur,des jardins parfumés de
senteurs,et le désert écoutant le balbussiment du bonheur
retrouvé , dévoile ses trésors convoités
par des sorçiers ignorant le pouvoir supréme de la magie
de l'Amour.
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La
route, 14 mai 2003, par Claude Pech
Il y a de larges routes
et
des routes étroites,
de grandes avenues
et des petites rues.
Il y
a des boulevards
et de riches vitrines
et de pauvres sentines
aux égouts ventre ouvert.
Il y
a des chemins
qui vont de ville en ville,
des sentes de forêt
perdues dans les sous bois.
Il y
a des voies nobles
chaussés d'escarpins d'or
et d'autres vermoulues
habillées de guenilles,
combien
de nationales
avec du macadam
et de mauvais sentiers
de racine et de pierre.
Au milieu
des autos
ou des pierres traîtresses,
pour conduire nos pas
de la terre au soleil,
il faudra
bien aller
sur l'une ou l'autre route
et bien souvent choisir
entre l'inéluctable :
ou périr
écrasé
sur le macadam lisse,
ou tordre sa cheville
sur le caillou qui glisse...
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Etrange..
14 mai 2003, par Violaine
Des souvenirs
accrochés à mes rêves
Quand la nuit n'est plus vraiment la nuit
que l'esprit se réveille et reprend vie
dans les limbes les mots se lèvent.
Embruns
venus d'ailleurs
d'une mer solitude
et lente servitude
d'une vie sans meilleur.
Frappent les mots à la porte des songes
et les laisser sortir de leur gangue étroite
Exploser naissant pour limer ce qui ronge
Donner un sens, dévier la ligne droite.
Nuit sans fin des regards intérieurs
aux lueurs fugitives insaisissables
passant trop pressé le rêve se meurt
lente agonie, le jour coupe le câble.
Plus
de lien le souvenir s'efface
Premier rayon, dernière effluve
Le songe s'enfuit, légère trace
la lumière éteint la nuit, furtive.
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14
mai 2003, par Qu'importe,
l'homme
oublie très vite ses erreurs, déjà hier
il pleure, aujourd'hui il est satisfait de son
humilité - L'homme qui s'habitue si vite aux
dons qui lui sont échus, promènent sur les choses
un regard transparent qui disparait avec elles
et sur autrui le jugement aussi dur que la pierre
de son coeur, momentanément éternellement
sourd.
Mais
l'homme revient au monde chaque jour,
sa chance est de nager comme le poisson, chanter
comme l'oiseau et rire comme un autre homme,
sa chance est d'être spectateur du silence et amateur
de vie.
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Le
vin des illusions, 14 mai 2003, par Said Salem (Algérie)
A table
en tête à tête
Sur la terrasse des songes
Nous étions deux
Moi et mon coeur
Au fond d'un rêve
Sous le sourire des étoiles
Nous buvions ensemble
Le vin des solitudes
Dans des verres en cristal
Entre nos doigts
au vertige des arômes
le son épilé des rimes
façonné en coupes
mouillées de rosée
Taquine l'ombre
nous jalouse à l'orée des bois
Las-bas ,sous les nuages flottant
l'Afrique des aèdes griots et troubadours
Je vois cet exil des âmes essseulées
Cuiellant les fleurs des horizons
Nous étions ivres et ronds
Au fond de leur sommeil
l'ombre aux mains coupées
Devient l'echasson de cet espoir
ça sent le vin de la treille
Dis-moi mon Coeur -ami :
"Où nous amenent ces muses
Qui nous tiennent à l'oeil
Jusqu'à l'aube rose éphémère
Dans ces ripailles de poèsie ?"
Nous étions deux assis
sur un tapis dans l'herbe
En tête à tête
moi et mon Coeur-ami
Nous buvions ensemble
le vin des illusions
Le vent devient jaloux
à renverser nos calebasses
Dont s'enivrent les cyprès
vomissant les ombres grises
Qui titubaient d'ivresse
chantant l'amour et la paix
sur les chemins de promesse
pour partager nos retrouvailles.
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DEPART,
11 mai 2003, par Marie-Claude Royer
Murs
blancs.
Cheveux blancs,
Sur linges blancs
Le visage cérusé,
La femme, sur le partir déjà,
A la lueur restante,
Dénoue son bagage, encor
Questions, silences, tristesse, qui se heurtent
Aux chemins à jamais demeurés séparés,
Se répandent en ombres géantes
Aux larmiers taris
La mèche vacille,
La conscience s'obscurcit,
La vie s'effile,
Elle passe seule
Dans la contrée nouvelle
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11
mai 2003, par hurlante nova (Aude?)
(...)
Pour sauvez un arbre, mangez un castor.
Dans la vase des salons bleus anarchiste,
dans le schisme des crapules mourantes,
la ou les « riens » sont sans sommeils,
ou le temps allonge sa clémence sur la rage vide,
l'étau ressert la douleur sur sa proie malade et fatigué,
mort, même mort, la souffrance pénètre dans le
corps,
comme une tige d'acier dans le corps d'un cadavre,
encore, encore, l'assassiné revoit ses bourreaux,
s'acharner sur la chair pourrie et puante,
aux sons des alarmes, des sirènes, des alertes,
des hauts parleurs, la symphonie des crétins,
la grande musique des militaires à l'heure sanglante,
des nations minables, des frontières et des castes,
n'accepte rien me hurlent les morts, rien,
toutes les constructions t'assouvissent,
toutes les fausses mélodies te tuent,
tout les systèmes font de toi l'esclave,
éternelle et martyrisé, soit l'humain sans printemps,
ce printemps faussé, surchauffe calorique insuffisante,
lumière insuffisante, pollen insuffisant, fausse plage,
dans les prisons carrées, immeuble où l'écho
n'est qu'une complainte,
résonnent des larmes, la musique interdite, l'abêtissement
discret,
n'entre pas dans les corps épuisés, mais règne,
triomphe,
la mort de l'âme ici, est là source basic, la haine est
le magma,
bonne année, guerre propre, contrat d'esclavagisme à
durée indéterminé,
léchez les riches, soyez compatissant avec les pauvres,
respectez les vieux. Ici tout est inversé, toutes les journées
sont vides,
même les heures joyeuses préfabriqué sont des
mensonges odieux,
les tueurs psychorigides labelisé par des gouvernements mafieux,
les directeurs d'entreprises sont des tyrans sans morale,
qui asservissent, usent, contraignent, épuisent, abêtissent,
les riches sont les profiteurs de ce grand bal, joyeusement laid,
aveugles quand il faut, lucide au temps du profit, et les pauvres
sont des lâches,
qu'ils alimentent leurs pauvretés, hypocrite, heureux d'être
parmi les tyrans,
si c'est pas moi qui trinque alors ça va, jusque là
tout va bien,
je baisse la tête, jusque là profil bas, je ferais semblant
d'être humain,
j'ai encore la folie, le territoire de mon cerveau, j'ai hâte
de rentrer dans ma prison nid,
j'alimenterai ma schizophrènie, bon appétit, vous verrez,
les petits fours sont délicieux.
Et ceux qui voit dans ce texte immonde de la lucidité, ils
se trompent,
il n'y a de la justesse que dans l'espoir et la contemplation.
Dans les visions justes et le chuchotement des amoureux, dans l'envol
des oiseaux,
dans l'affection, la danse et la musique, je vois une famille passer
dans un dimanche calme,
il fait froid mais la douce Frany porte un manteau qui l'embellit,
Leo tout heureux,
apprend à faire du vélo, Susie regardant son amant,
songe aux visages qu'auront leurs enfants,
un jeune homme viens de découvrir les vertus de la sagesse,
une vielle femme découvre la coke.
Et dans le hall aux résonances de pénombre, de mystérieux
fantômes danseurs,
écoutent les morts, fabrique les être en devenir.
Aude
[Tout
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