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Nuages,
26 mai 2003, par Bérège
Les nuages
Peignent dans les yeux
Des oiseaux, des visages
Des chevaux
Des chimères qui se combattent
S'enchevêtrent
Se suppriment sans jamais se lasser
Jusqu'a ce que le ciel vacille
Et s'obscurcisse
Sous mes paupières.
Alors des myriades d'insectes
De toutes les couleurs
S'envolent
Et s'embrasent
Dans des rayons de lune
Pour disparaître
Et ne laisser que la nuit épaisse.
Etrange
sensation
26 mai 2003, par Godfroid Sarah
Carcasses
roulantes
Où nous nous
Emprisonnons
Volontairement
Vers où vont-elles
A toute allure
En files indiennes
Vrais moutons De Panurge
Carambolages
Dans nos têtes
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24
mai 2003, par Élisa
Pluie
de baisers soudain qui m'emporte et m'embrase
Accompagnée sur l'heure d'une pluie de phrases
Vent doux et mélodieux qui m'éloigne du bord
Océan de lueurs qui presque sans effort
Nous apporte aux nuages ... flottons sans remords !
Délicate impression qui subjugue ton être
Douceur de ton regard posé sur moi, fenêtre
Du reflet bleuté de tes mots sur mes émois
Musique de ton coeur tout au bout de mes doigts
Toi qui m'éveilles au monde au-delà des nuées,
Toi qui crée nos désirs à jamais étanchés,
Brûler au creux de toi, sur ta peau dessiner
Lumière qui fait vivre mes révolutions
Clarté qui illumine un peu mon horizon
Sans un geste frôler tes idées saugrenues
Chercher ce que tu es ce que je ne suis plus
L'azur du ciel autour et de la mer dessous
Partir dans un éclat de rire et puis surtout
S'enivrer de nous deux, des autres et de tout
Retarder quelque peu le moment fatidique
Douce subtilité, sourire énigmatique
Mots toujours ressassés mais presque neufs pour nous
Langage incohérent -oui mais nous sommes fous
Rêver que ce moment est la vie tout entière
Et que nous sommes à deux dans cette autre galère
Délice que chacun soit pour l'autre un mystère.
Silence il faut savoir se taire maintenant
Et s'aimer puisqu'alors nous sommes des amants.
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À
ceux du forum..., 24 mai 2003, par Élisa
...qui appréhendent les choses différemment, qui les
questionnent, qui se questionnent sans cesse. Me sens moins seule.
J'aime ce que vous écrivez. Tout le monde s'en fout mais je
le dis quand même. Moi, il me fait peur le silence, il signifie
la fin de la quête. Pas encore envie de voir ce moment arriver,
même si c'est ce vers quoi je tends.
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SI,
23 mai 2003, par Bobby Paul
Les poètes
tiennent haut le soleil la nuit
leurs paupières ouvertes sont des sentinelles
qui veillent, jour et nuit, sur pas mal de choses surréelles
qui passent sous les yeux de leurs sens.
Telles que des locomotives
remplies de rêve d'enfants tiers-mondistes,
de regards de gens HIV+,
de corps sidaïques à l'article de mort
ou de femmes au sourire laiteux qui annoncent le bonheur.
Les poètes ont leurs âmes remplient de souvenirs d'entr'aide,
et s'allarment dans les démarches faméliques
de tous ceux qui survivent
de déchets-rejets de notre société.
Ils dénoncent toute civilisation qui empresse le pas
en se fichant pas mal des retardataires involontaires
Ils rouspètent contre toute condamnation à mort
de la charité, de la pitié et du pardon
qui force la vie, à petit feu, de se suicider.
Si le sommeil des poètes était pour toujours
et que leurs paupières fermées seraient des soldats
désertés,
que ferait la bonne nouvelle civilisation
de la marée montante des naturels démunis, des sans
secours,
et des infectés de tous les maux du siècle
qui inspirent vraiment charité et pitié ?
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Les
yeux de la mer, 23 mai 2003, par yxel
j'entends
ton souffle
qui clapote sur les galets
je sens ton ventre
qui gronde sur les ultimes vagues
qui s'échouent sur le sable
je goûte le silence
de tes ressacs
qui viennent et reviennent sur la plage
je me baigne
aux paupières de tes écumes
qui éclairent cette douce nuit
je t'attends
pour mieux t'aimer
je te regarde
pour me noyer
je me fonds dans le bleu de ta nuit
pour me perdre
je ferme les yeux
pour t'embrasser
quelques lumières
le bruit des vagues
grondement
bruissement
éclatement
silence
clapotis
tu recommences
cet océan de noir bleuté
silencieux et si présent
cet océan de mer cadeau
qui se donne
et se découvre
se ferme et s'éclate
s'écume et s'étale
je me perds dans ton silence
je me plonge
dans chacune de tes larmes
minuit je remonte des rochers et la lumière s'éteint
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Chut,
écoutez..., 23 mai 2003, par Jean-Baptiste Labrune
Juste
un petit bruit. Celui de l'homme qui resserre ses lèvres. Il
a peur d'avoir encore dit un mot de trop. Et d'avoir parlé
dans le noir, sans savoir où il était.
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22
mai 2003, par MAYOT Jean-Michel
Folle de plaisir
On dirait
La pluie
Se rue aux pavés
Folle de désir
On dirait
La pluie
Se rue
Jusqu'à ce qu'un grand lac
Bleu
On dirait
La pluie
Folle de plaisir
La pluie
Folle de désir
Se rue
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22
mai 2003, par Christian Gaillard
L'été
a répandu ses passants dans les rues,
Et moi je suis resté, pendu à ces fenêtres,
Ouvertes sur la touffeur,
Et sur tant des secrets.
J'ai déchiffré en vain toutes les épitaphes,
J'ai courru, immobile, les pieds lourds de malheur
J'ai défié tous les vents
J'ai rêvé des rivages
J'ai suspendu des ponts sur nos vies,maintenant,
J'ai pleuré nos enfants,
J'ai aimé nos images,
Je n'ai jamais rien su de la vie, sûrement.
L'été a répandu ses passants dans les rues,
Où es tu ? Où es tu ?
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21
mai 2003, par Claude Pech
La rue
roule entre ses trottoirs
des soldats de plomb nostalgiques,
cartouchière vide en sautoir
pour de vieux fusils amnésiques.
Certains
vont dans des bus en transe,
d'autres filent sur des motos,
mais la grand foule en transhumance
préfère plutôt les autos.
Sous
les feuilles des tilleuls pépient
quelques moineaux dans le soleil.
Du haut de leurs nids ils épient
ces coureurs à l'ombre pareils,
ces tristes
conscrits sans visage,
ces fantômes mal assurés
qui vont, dans leurs habits sans âge,
tuer le temps en rang serrés.
La rue
qui roule ses esclaves
entre deux traits de trottoirs gris
tient enfermés en ses enclaves
tous ces soldats mal aguerris,
tous
ceux qui partent sans autre arme
que leur travail de tous les jours,
paupières closes d'une larme,
la jambe raide et les yeux lourds.
Ils s'en
vont tous dans leur mal être
traînant leur vie, toujours, toujours,
avec au fond du coeur peut être
une fleur bleue en mal d'amour.
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20
mai 2003, par Bobby Paul
J'ai
rencontré Dieu
Sur le boulevard
De ma raison.
Il avait dans sa main droite
Mon âme soumise
A sa volonté.
Et dans sa main gauche
Mon esprit de poète
Qui questionne toujours.
J'ai rencontré Dieu
Et comme récompense
Il laisse mon corps
Jouir pleinement sur terre
Des délices de son amour
Incrustrées dans la douceur
Des femmes merveilleuses
Et dans le sacré stimulant
D'un bon verre de vin rouge.
Merci mon Dieu pour tout cela !