Nota
Bene : Tous les messages sont lus chaque jour par nous et
mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire que vous
lirez ci-après.
- Le 14 septembre 2003 par Veronique Bachy
Charlotte au cirque
Quand les étoiles palpitent et meurent
A la croisée des trapèzes
Quand le velours mouvant d'un félin brun
Eponge la lumière ensablée
Quand une symphonie de crinières
S'efface en un miroitement de zébrures
Charlotte, le coeur ébouriffé
Et la pupille démesurée,
Rit et tremble-
Sous son premier chapiteau.
- - -
A Charlotte, ma filleule,
Charlotte, princesse des cerises,
Les branches du verger
Devant toi s'inclinent,
Tu es le plus tendre fruit.
Tes premiers pas petites noix
Balbutient sur le sentier
Fraîchement déplié.
Demain mon ami le poulain bleu
T'emmènera accrochée
A sa crinière minuscule,
Il ouvrira pour toi
Les prairies constellées,
Te montrera
Les gerbes d'aurore,
Le dessin des mers fécondes,
La musique des feuilles
Qui jouent dans la forêt,
Le plus sucré, le meilleur ici-bas,
Je le lui ai demandé.
- Le 13 septembre 2003 par Annie Petitpez
L'enfant joue, il rit.
Il est seul, déjà,
Pourtant il est si tôt dans sa vie
Il rit,
Il a effacé la fumée,
Les pleurs des hommes,
La douceur de sa mère,
L'effroi de ses soeurs.
Il a oublié tout cela
En découvrant le chat
Le chat est heureux
il réjouit pour un instant . le gamin qui tourne le dos à la guerre.
L'homme debout n'a rien saisi,
Il met en joue le chat, juste pour rire.
Le chat ayant percu l'éclat hostile
S''empresse de déguerpir,
Maintenant l'enfant pleure,
Il croit que le chat ne l'aime plus.
- 9 décembre 2003 par Said Salem
Si je peux retenir le vent
par le col de chemise
l'étoile filante des rêves
par les cheveux
le cours de la rivière
à la digue des mains frileuses
je semerai l'amour à tout vent
vous offrir perles et diamants
Si je peux bâtir un royaume en vitrail
à la mousse des mots transparents
pour incarcérer les ombres rebelles
ouvrir une porte sur tous les horizons
Alors je refermerai ma main sur tous les maux
aux mystères des rimes oubliées
la pudeur des yeux innocents noyés
dans ce lac blanc où le cygne danse
au rythme des soupirs à l'aube des rêves mouillés de rosée
dites-moi
Est-ce l'enfer ou le paradis ce chant de mélodie
qui imite ce cri d'amour et de liberté mon poète
peu importe
l'eau coule et le temps murmure : c'est la vie tout court.
- - - -
La nuit me cache ses étoiles
le silence cruel tue ma parole
l'ombre me tient prisonnier
dans cet exil des métaphores
où le soleil a quitté mon ciel
Dites-moi
quand viendra ma muse
féconder ma parole de caresses et de baisers
métamorphoser mes pensées en oiseaux bleus
chantant amour et liberté pour tous les amoureux
- Le 12 septembre 2003-09-12 00:13:46 Yvon Krob
Eparpillés
I
Eparpillés comme les gestes lents des chevaux
Sur des toiles où sont peintes d'étranges batailles
Le port de tête oblique des vieilles personnes de cette rue où tu souris
En balance du vent
Ta tête sur l'oreiller du temps,
Tu ne parles...
Des étoiles de bière percent des manteaux.
La femme cheval écarte les bras.
La femme faon écarte ses ailes.
Un peu de ces gestes sont pour moi.
Oh ! roi triste, immobile, des moulins de fer,
Il veut te sentir contre soi.
Parce qu'il n'a plus d'espérance
Vide un peu son sac et s'arrête
Goûtant chaque minute d'attente sans importance.
Au bout de la route, c'est l'éternité, le sommeil, la vérité.
Tout luit sur ton ventre plat
Tous les mondes possibles
L'Ile ou Elle du soleil, l'amour...
Arbitrairement je t'aime
Parce que tu es belle
II
Des chansons exemplaires, acrobates de fumée
Renvoient le sens de tous les mots
Comme de beaux objets à la syntaxe floue et féminine essentiellement.
Ventre aux structures infinies,
Somme-moi de te renvoyer l'Arbre avec sa trappe
Sur l'infini !
Trajectoires.
Têtes de femmes sur des corps d'hommes
Têtes d'hommes sur des corps de femmes
Soudés à leurs masques, ils se côtoient, s'adressent, parlementent
du bleu ciel, de l'azur.
Sans limites, absurdes, sans retours en arrière.
Blanche nuit épaulée. Les sourires ont grandi puis disparus.
La solitude est comme une traîne
Sur le ventre plat des oiseaux
Qui traînent
Rue de Londres, du Pasteur,
Ailleurs les voyants se planquent
Oh ! Monstres des airs profonds, sans rire, sans jamais rire,
De sublimes idiots se morfondent contre le sexe de la route
Putains noires au cur de soie
Le temps m'empaille de vent et de fumée
Ris-tu des soleils démembrés ?
Enterrant tes mots comme un chien
Goûteras-tu plus tard au festin de cette écriture ? Ou jamais ?
III
Il pleut des verrous sur le corps des enfants.
Ceux que l'on voulait reposant en des nids douillets
Au creux d'amour et de raison
Où goûter la plénitude de son amour maternel.
Qui recompose le puzzle du petit garçon ?
Contre le mord aux dents des géants.
Ces géants multipliés
Ce ne sont jamais leurs larmes qui coulent en dedans.
Au dehors et au-dedans c'est pareil au moment où le miroir de l'eau se rompt.
IV
Délice de l'échappée, contre ton souffle musical.
Veux-tu me pardonner l'espace d'un instant ?
- 12 septembre 2003 par Phil
Voilà ! Il y a le grand rectangle gris de la fenêtre. Et le sommeil qui tire de l'autre côté de la nuit.
Le bonheur n'est pas loin. Dans une chambre obscure où dort le nouveau né, sous l'aile immobile du sphynx, ou dans le poème de Guillevic
"on voit que le matin ne regrette pas d'être venu"
Le silence non plus
Pourtant l'on voudrait dire un peu plus que la peur un peu plus que l'ennui
à ceux qui désinvoltes au delà de minuit
vivent de poèmes à deux pas d'ici
-
Soledad , 10 septembre 2003 par Bobby Paul
Fidèle dans le morne silence
des paupières fermées,
dans la voix tremblante
du condamné-à-vie,
dans la mémoire vivante
de l'aveugle délaissé,
dans les murmures monotones
de l'enfant orphelin,
et dans toutes les espérances
sans limite et sans borne.
O ! Lonely star de la vie
qui en plein jour
nous crêve de silence froid
et nous tourmente dru
dans la mouvance des mots
qui meurent sans bruit,
sans son et sans écho,
elle demeure tristement fidèle
jusqu'aux agonies de chaques voix
qui se perdent inutilement
dans les chaos et tourments
de la vie qui se cherche en nous.
- Septembre, 10 septembre 2003 par Bérège
Des arbres
S'empourprent
D'autres s'oxydent
Et perdent leurs feuilles
Doucement
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Je les regarde
Dans la blancheur spectrale
Du matin
<<
Bientôt
Une gangue gelée
Emprisonnera leurs branches noires
Triste armature
Glissante sous les pattes d'oiseaux
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Ils dormiront
Dans l'hiver
Pour se réveiller une fois encore
Au printemps attendu
<<
Et je me prends à rêver
Les hommes renaissent ils
Eux aussi
De leur vieille saison
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La vie couve tant de secrets
Qui ne demandent qu'à résonner.
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