- Etoile lointaine, le 13 octobre 2003 par Said Salem (Algérie)
Les mots prennent la fuites des nuées
suis-je un sorcier ou visionnaire ?
ayant don et pouvoir de fées
à reinventer cet amour
brûler mes doigts
pour vous montrer
cette étoile lointaine
qui brille en flamme ardente
au fond de mon coeur
de poète banni et exilé
par les ombres jalouses
sur ce desert des muses.
-
Chaleurs estivales, 12 octobre 2003 par Thierry
Notre été fut fade et chaud
Comme une mort malodorante
Des nouvelles tristes
(Dont aiment à rire les insensés)
Jaillissaient des lucarnes impatientes
Que nos yeux distraits
Supportent encore de temps à autre
L'automne arrive
Et les feuilles ne parviennent pas à tomber
Un champion de gonflette
Se rit de notre néant
Et empoche nos suffrages
Oui les nôtres
Nous sommes du même village.
Pourquoi verser tant d'eau au fleuve
Qui déborde déjà ?
Crier ne suffit pas
Mais quoi de pire que le silence.
Nous autre « puissants »
Pouvons bien ignorer les pauvres
Ils nous jetteront dans la mort avec eux.
-
Sous le signe de l'éléphant, le 12 octobre 2003 par Christophe Lacampagne
C'est entre l'Océan et le Tage,
sous le signe de l'éléphant,
que la libellule multicolore,
est devenue grande
et très belle,
comme c'était prévu
y'a déjà bien longtemps,
par les étoiles,
et par toutes les fées du Portugal.
....
Un jour je t'ai rencontrée,
et tu m'as raconté l'histoire
du Grand Sablier de Galice ;
alors j'ai sauté dans ma caisse
en aluminium,
avec ma chienne aux yeux verts,
et puis on t'a suivie tous les deux,
en regardant cette lune humide,
qui refait son maquillage
avec des symboles nouveaux,
comme on refait une guerre
à l'ombre
des mésanges.
-
le 9 octobre 2003 09 par Claude Pech
Il va bien falloir que le verre se brise
et que les diamants roulent sur le parvis.
La lune et le soleil qui nous regardent
attendent enfin l'instant cru du silex
qui tranchera d'un coup le faste de ces fêtes
où jadis nous allumâmes tant de lampions.
Le vent, venu du Nord, a brisé les paillettes
où se complaisaient les vieux jours de l'oubli,
oubli des rides sur la terre
et des friselis des eaux de la mémoire
et des nuages peignés à la va-vite
sur les bords déchirés d'un ciel à larges trames.
Il nous faut maintenant ramasser les morceaux,
cueillir la violette sans en briser la tige,
et reprendre au cordeau l'antique voie romaine
qui nous avait conduit à l'heure cathédrale
où les orgues royales éclaboussaient d'étoiles
le givre d'une nuit qui venait de l'ailleurs.
Cet ailleurs, t'en souvient-il ?
Il avait le goût de cette terre brune,
terrasse de tes yeux soudain teintés de brume
lorsque je te parlais en cascades de mots,
de ruisseaux, de forêts et d'océans si vastes
qu'ils remplissaient à cur la profusion des chairs.
Là, nous avons marché sur le faîte des murs
parmi les orangers hantés de longs fantômes,
et sur la grille en feu des enfers ignorés
qui brûlaient lentement les armoires anciennes
et cassaient dans les coins toutes les vieilles portes
qui fermaient plutôt mal l'orifice des jours.
Là, nous avons vécu à l'ombre nue des pins,
dévorant chaque instant sans goûter les saveurs,
ignorants et aveugles,
insouciants et fous,
courant sans le savoir sur la pierre en bataille
et les sentiers pentus des cristaux de l'oubli.
Là, nous nous sommes aimés sur des lits de rivière,
dans le creux des torrents et les sables brûlants,
sur le dos des prairies broutées de moutons blancs,
dans le rire discret des saules centenaires.
Et dans chaque caverne ouverte à nos amours
s'inscrivait le frisson d'un futur sans retour.
Aujourd'hui, cet ailleurs a mordu la poussière.
Son front s'est écaillé d'éclats bleus indigo.
Il n'a plus le parfum du sang chaud de la terre,
celui qui courait les ruisseaux
dans les campagnes vertes et les coquelicots
en tirant les clochettes de nos alléluias.
Le vent du nord a soufflé sur la neige
et des bolées de glace ont rempli leurs mitaines
de fins cristaux de temps,
éclatés et muets, manchots unijambistes
sautillant sans repos sur leurs pilons de bois
autour du vieux cadran où tournent les aiguilles.
Il faut donc nous baisser,
ouvrir les volets,
faire la lumière
et ramasser la pierre blanche,
la prendre dans la main,
puis la jeter au loin.
Mais nos yeux verrouillés
sauront-ils la trouver ?
Il serait temps pourtant :
la lune et le soleil nous regardent,
la glace gèle le gond des portes
et le sang coule en vain dans le ruisseau.
Les coquelicots sont morts,
les pierres n'ont plus d'éclat
Il faudra partager la vaisselle de Saxe,
le cristal de Venise et les draps ancestraux,
sans oublier les souvenirs
qui dormaient dans leurs cadres dorés.
Il faut trouver la pierre blanche,
la prendre dans la main et la jeter bien loin,
car il faut que le verre se brise
et que les diamants roulent sur le parvis.
La lune et le soleil ne sauraient plus attendre,
ni la vie.
-
Le 8 octobre 2003 par Charles Colonna-Césari
Ma mémoire s'irriguait à mesure et cette eau lentement monte du même lit.
Treizième obscur, semblable au millénaire, à ce temps recherché, à mon début d'enfance à cette même adresse, à la cour intérieure entre les bouts d'immeubles, aux diables de poussière dans le grand filet vide, au placard jaune et les paquets du Monde qui gonflent ses battants.
Des feuilles mortes et des landaus, le mur de la Santé boulevard Arago.
Journal plié, mon oncle plein de fruits, de viandes rouges, de poids et de volumes, de laitages à l'ancienne, un oiseau exotique, des boîtes rondes et lourdes bosses ; le poulet cou coupé, les pains et les piments, le pied du céleri donnant au raisin noir les gerbes du lilas ; et sa marche posée devant la filature où dorment les métiers.
Le trottoir de l'école sous le porche d'automne dans un tronc de lumières à l'étude du soir, la porcelaine blanche et les chaînes qui pendent, les traces des petits pieds de Saint - Marcel pleurant la nuit des tas de feuilles mortes en tas de roses vertes et leurs nids de cétoines. Rues du Banquier - Titien - Watteau, les cafés Balestié, l'école de chimie, le docteur Baud, les escaliers, le grand garage et la pitié.
Un piano droit, du noir et blanc, du jazz et du tabac, les petits cercles vieux des disques violets. Le sursaut du matin au clairon d'or des chambres bleues.
Et ce besoin profond du baume et des brûlures qui remontent à l'enfance, aux miettes de l'enfance et son pauvre parjure, à ce destin trop lâche qui tire sur la laisse, à ces diables follets sur mes lieux de mémoire, à ce caillou d'étoile et ce fleuve évanoui, à ces feux du désir sur des chemins d'Orphée, aux nymphes de ma mère, la diane maternelle.
-
Le charpentier, le 8 octobre 2003 par Bérège
Ignorant le vide
L'homme arpente le toit encore nu
Quelques clous luisants
Roulent sur ses lèvres
Une lourde planche
Marbre son épaule puissante
Un marteau usé pendu à sa ceinture
Cadence son pas précis
La tête dans les nuages
Funambule laborieux
Sans filet
Sans spectateurs
Le charpentier recouvre les intimités
D'ombres
Et de mystères.
-
Semblant de poésie de la Société du futur., le 7 octobre 2003 par Anonymaime
Preuve d'amour malgré l'incompétence. L'adaptation doit ce faire rapidement car l'être aimé peut porté un jugement final décevant. Un petit bout avec lui, un petit bout avec un autre et au suivant.
C'est comme ça la société du future. En route vers l'amour éphémère. Pourtant l'amour devrais être compréhensible et rempli de lumière, près à tout pour satisfaire l'être cher et ainsi pardonnée pour les années de misère.
Mais aujourd'hui on à pas de temps à perdre, dans cette société de consommateurs où même les humains ce marchande contre du temps, pour tenter de se rendre vers des jours sois disant meilleurs. On regarde ailleurs et l'histoire ce continu ainsi.
Ailleurs n'est pas assurément meilleur mais l'important c'est que se sois différent et espoir de temps nouveau tout est revenu plus beau pour un instant. Ce qui compte avant tout c'est le changement.
Chacun tiens a faire son bonheur au dépend des vrais valeurs. L'amour à tout prix. C'est plus facile d'échanger plutôt que de pardonner.
Et c'est ainsi qu'on s'en remet à son destin. Et en se disant tout bonnement que rien n'arrive pour rien.
Et ainsi va la vie qui fuit.
-
7 octobre 2003 par Blandin
111- MARAIS
Je te recherche à travers les brumes
Sur un îlot sans nom
Juste fleuri d'un refrain de flûte
Un roseau d'ange
Je dérive et toujours je m'enfume
Dans un désir sans nom
Mais tout s'enfuit alors que je lutte
Tout semble étrange
Comment es-tu devenue
Le centre de ma pensée
Comment as-tu aliéné
Le marché de mon imaginaire
Comment es-tu parvenue
En cet endroit insensé
Comment as-tu détourné
La démarche de mon questionnaire
Le marais contourne mes sens
Je suis hors de toi
Enfermé peut-être
Dans cette obscure attente
Tout flotte même ton absence
Tu es hors de moi
Endormie peut-être
Dans une humble détente
Aucun repère n'est en vue
Qui me dirait vers toi
Un simple courant d'air frais
Un souffle d'aimance
Il n'y aura pas d'entrevue
Aucune idée de toi
Rien qui puisse rendre vraie
Ma seule croyance.
-
Les magiciens du verbe, 6 octobre 2003 par Bobby Paul
Nous poetes !
Magiciens du Verbe,
manipulateurs de mots voluptueux,
instigateurs de rêves souverains,
agitateurs de sensations
jamais ressenties encore,
sacrificateurs de mots croque-mort,
tueurs de mots porteurs de maux.
Pour toutes les saintes journées de la vie
nous vous donnons notre mot,
nous vous donnons notre rêve,
nous vous donnons notre vie
pour un mot dans un mot.
Car, chaques fois que le temps s'offre
a la désuétude des heures monotones,
nous renouvelons le vocabulaire
du rêve infini...
Nous poètes !
Les meilleurs des magiciens
du Verbe "sursensationnel".
-
Léman, le 6 octobre 2003 06 par Néness
De l'autre côté du lac
Ce matin
Qu'elles étaient appétissantes
Ces montagnes
Toutes ensaupoudrées de sucre glace
Sur fond de coulis de fraise