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correspondances poétiques, Club des Poètes
Tous les jours, nous recevons des dizaines de messages venus de tous les coins du monde. Regulièrement, nous mettons en page quelques-uns des poèmes (dans la rubrique Poésie en marche) et des articles qui nous sont proposés. Ci-après, nous vous proposons de découvrir quelques fragments de notre correspondance.
Et vous aussi, écrivez-nous !
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En 2005, TENIR L'ÂME EN ETAT DE MARCHE.
LE NOUVEAU PROGRAMME EST EN LIGNE.

Mille excuses pour notre retard à publier le nouveau forum !
Mais ouf, voilà, c'est fait !

Nota Bene : Tous les messages et poèmes sont lus chaque jour par nous et mis en ligne ici, avant la sélection hebdomadaire que vous lirez ci-après.

  • RESSACS, mercredi 18 mai 2005 par Benjamin Menasce

    Ressacs

    1. Je connais tous les tortueux désirs de l'histoire de ma chair
    Jusqu'au millionième fragment de son moindre instant
    Angles fermés
    Ancestrales fragrances
    Anxiogènes
    Je connais les genèses et les histoires imaginaires
    Mes généalogies enchantées et mystérieuses
    Les arcanes fantasmagoriques
    Stupéfiantes Spirituelles
    De mes passés cellulaires
    L'architectonique de ce sang
    Cette viande ce muscle ce gras
    Cette peau sa chaleur son battement
    Sa moiteur son odeur
    Forme surdéterminée
    Silencieuse
    Absconse
    Je connais aussi la ténébreuse histoire de ma peur
    Jusqu'aux plus profonds tréfonds des aveugles catéchismes de la terreur
    Vu l'horreur
    Ses stigmates ses signatures
    Antiques et rituelles
    Odoriférantes De pourriture et de mort et de sanglot et de morne

    2.

    J'ai vérifié
    Je reconnais les ponts et les horizons démesurés des souvenances acharnées de ces désirs
    Je reconnais la compagnie solitaire de mon fantôme
    Seul grimaçant dans la furie du vent
    Malgré
    Les défragmentations de son être
    Après
    La dispersion
    Irrésolue
    Son murmure
    Son ultime souffle
    Perdu dans un désert
    Sans mesure
    Je revois encore
    Les crépuscules enfermés dans
    Les tiroirs de nos légendes
    Des tombeaux poussiéreux
    Nos pensées caverneuses

    3.

    O ces soupirs gymnopédiques !
    O ces rivières de souvenirs !
    Ces récits tracés au scalpel
    De l'âpre âme ramassée
    Ressassée
    Massacrée
    Enfin
    Au repos
    Dormir
    Rêver
    Evanaissance
    Réminiscence
    Volutes
    Distance : droites aveugles
    Dans le vide
    Vite
    Devant
    La métempsycose
    Et la spirale
    De l'infinie
    Absence

    4.

    J'ai éprouvé ces ténèbres et leurs doubles
    Des piliers des échos de tristesses
    Quelques paillettes de nuit
    Filamenteuses flammèches
    O Cette geste cette fable ironique
    Son indigente sagesse

    (debout, sombre le regard en dedans, sous un porche dégoulinant de pluie sale et furieuse, l'eau polluée jaune et vieille et opaque et sale et brillante, la rue allongée, tapissée d'huile et de goudron et de crasse et d'essence et de cœurs dégorgés, des alchimies soupirées, cette homélie, son illisible virage, des guenilles de fleurs, durées grises et harmonieuses de l'hiver, qui frappe, qui sourdement grésille, arrive, revient et repart, salue les ports romantiques d'Armorique et les vagues, les raides et les émouvantes, ces caresses lointaines, promesses d'ivresses, puis le temps des exodes, des fuites, de l'errance et des charniers, mille retours impossibles, mille inexorables exils loin de ces terres hostiles, déraciné, l'étranger en ses terres étrangement étrangères, s'enraciner, ne serait-ce qu'une fois encore, rien qu'une, dans les sols toxiques d'un autre ailleurs, dans les réseaux déroutés de la débâcle, s'entenaille et s'incline, décline, se courbe enfin aveugle ne voyant plus que la croûte torturée sous ses pieds de la planète, perché ce vieillard insouciant qui contemple l'intérieur de ses paupières, les ombres chinoises grimaçant le monde, son avenir périmé)
    La conscience décantée
    En perles de verre éparpillées
    Dans le cristal impur d'un slogan effacé
    Acre ! C'est l'amer qui triomphe !
    La lâche victoire !
    L'esprit ravagé de chagrin
    Permanent crachin perçant de l'hiver
    Se couche se couvre et s'endort
    Inerte

    5.

    Océaniquement vivant
    Par delà les orages et les typhons
    Outrages du temps
    Inexorablement
    Je demeure


  • La porte des secrets, mercredi 18 mai 2005 par Said Salem

    Derrière ces murs du silence
    Une voix s'élève
    En cri d'amour et d'espoir :
    « ouvrez-moi cette porte
    au chant des nostalgies
    la magie des métaphores
    sur le bleu des horizons
    à marcher sur l'abîme
    sombre des flots
    courtiser les muses et les sirènes
    jusqu'au palissement des étoiles
    partager les secrets
    d'un cœur amoureux
    en ce vitrail transparent
    bâti en temple sacré
    où les enfants bénits du ciel
    prient ce culte de beauté
    dont le cristal des âmes nobles
    est sculpté en momie de notre idéal
    c'est la porte intime des secrets
    celle de paix et liberté
    que seul le coeur peut ouvrir ou fermer.


  • Sans titre, mercredi 18 mai 2005 par Séverine


    Orgie primaire des éléments convulsifs.
    Le grand pion géant croisait sur une étoile.
    L'homme, si petit, regardait ébahi
    Les pieds célestes de la divine apparition.
    Ses deux mains moites, attachées au baton
    Enfoncé dans la terre...
    Il les a lancées dans le ciel sibyllin.
    Si haut, qu'elles sont restées collées à
    La divine plante des pieds.
    Et depuis ce temps là,
    L'homme regarde tristement par terre.
    Il cache ses moignons dans ses poches,

    Il ne sait plus rien faire...


  • Bouquet d'ecchymoses, mercredi 18 mai 2005 par Carla L.


    Des roses bleues parsèment mon cœur,
    Bouquet d'ecchymoses enchâssées,
    Dont le parfum se nomme douleur,
    Dont la volupté est fanée

    ***

    Dans ce terreau de mes noirceurs,
    Les fleurs sont faites de papier,
    Guirlandes de doutes et de langueurs,
    Dont les pétales sont froissés.


  • LA VILLE TAMBOUR, mercredi 18 mai 2005 par Séverine


    La ville tambour
    S'écrasait sous votre rancoeur,
    Mais toujours elle repoussait
    Dans vos yeux et dans vos coeurs.
    Le mariage informe
    Jamais commencé
    Et pourtant consommé
    Pourrissait au fond de vos têtes.
    Le grand calme de la misère
    Enfantait vos querelles mortes.
    Et vous, assommés sous les mots insipides,
    Vous marchiez le coeur dans les rigoles.
    Le sang de vos annnées brumeuses
    Stagnait au fond de vos poches.
    Parfois une main rouge s'échappait,
    Alors vos yeux enfiévrés
    Brûlaient la chair,
    Et même la mort...
    Le grand cri fragile
    Emmuré dans vos poitrines
    Condamnait celui qui avait osé !
    Car la ville tambour vous avait pour amants,
    Car la ville tambour vous avait pour esclaves.


  • Le murmure des aïeux, mercredi 18 mai 2005 par José Lagorce


    Où est l'homme au regard d'infini
    Moiré, l'or sous les paupières,
    Le visage aux mille rivières,
    L'âme au corps unie ?
    Pour toute richesse, les perles ruisselant
    Le long du delta de ses yeux,
    Lorsque le vent chargé d'ans
    Porte en lui le murmure des aïeux.
    Posées là, ses racines aux dunes s'accrochent,
    Avançant dans le temps au rythme de la roche
    Le passé l'enlace et le vêt,
    L'avenir dans ses rets,
    Il soulève du présent la poussière
    Encore nacrée d'hiers.
    L'ombre bleue en chaque grain
    S'immisce sous ses pas,
    Murmures des tombes vains,
    Pour celui qui déjà s'en va.
    Au creux de ses mains se pose des étoiles atones,
    Tel le dernier présent du temps à son automne.
    Ses genoux enfouis, il est levé.
    Le temps rattrape et avale
    L'homme obstiné
    A l'âme pâle.
    Où est l'homme au regard d'infini
    Moiré, l'or sous les paupières,
    Le visage aux mille rivières,
    L'âme au corps unie ?


  • Lacs urbains, mercredi 18 mai 2005 par José Lagorce


    Je peins le bonheur sur les brumes matinales,
    Paysages éphémères qui vers les cieux s'élèvent,
    N'aimant le soleil qu'aux premières lueurs de l'aube,
    Lorsque les pensées, à la fine toile liées,
    N'osent encore contempler l'éclat du présent.
    Je peins la brume, souvenir posthume.
    Le monde apparaît en sa clarté naissante.
    Nul miracle, simple poursuite de vies,
    Corps tourmentés par la valse des sentiments,
    Ames aiguisées sur la roue du présent
    Qui sans cesse engage dans l'hier
    Les bonheurs d'instants muets en prières.
    Sous la voûte de pierre résonnent les murmures
    Des êtres — esprits croyants — qui posent l'avenir
    Sur les vents d'un soupir
    Et que la vie emmure.
    Regards en reflet à la surface des lacs
    Où l'eau se morfond dans le calme hivernal,
    Attendant que s'ouvrent les terres et dans les profondeurs abyssales
    S'engouffrer en une plainte élégiaque.
    Les larmes convenues des soirs d'orage,
    Les armes factices des jours de révolte,
    Et dans les cratères de la rue, la rage
    D'une foule que le vent exhorte.
    Les brumes s'affalent sur les pavés luisants,
    Etalant les couleurs de mes espoirs défunts,
    Troublant la quiétude des eaux endormies
    De lacs urbains d'âmes emplis.
    En fines gouttelettes l'aimée se répand
    Aux crevasses des paupières d'une rue
    Eveillée. Les pas des chalands
    D'elles chargés, sèchent au soleil écru.
    Où donc va la brume,
    Lourde d'humaine amertume ?


  • Sans Titre, mardi 17 mai 2005 par Séverine


    LES CROIX PENCHEES

    La horde fabuleuse
    De nos dieux à cinq sous
    Se repaît lentement
    Du silence sacré.
    Les murailles tremblent
    Quand ils ouvrent leurs bouches,
    Les pavés dérivent
    Au gré de leur souffle.
    La nuit entité
    Sommeille aux creux des autels
    Et cachent leurs plaies sirupeuses.
    Les croix penchées rient et tombent.
    Les crucifix de plâtre
    Se brisent sur les dalles.
    Le bedeau sans bras ni jambes
    Met cent ans pour les recoller
    Et mille pour les racrocher.

  • Ligne imaginaire, mardi 17 mai 2005 par Dimitris P. Kraniotis


    Fumées
    des cigarettes
    et tasses
    pleines de café,
    à côté
    de la ligne imaginaire,
    sur laquelle la vitesse
    des mots
    s' appuie
    et envoie un signal
    à mon silence blessé.

  • Je vais je ne sais où... , dimanche 15 mai 2005 par Laudith


    Je vais d'un pas léger sur ce nouveau chemin
    J'aime aller partout pour arriver à rien
    Au gré de mon humeur douce ou tantôt violente
    Rien qu'une promenade virant en déferlante
    Le regard loin devant ivre de sensations
    En voulant maîtriser les milliers d'émotions
    Qui alors se déchaînent en orage intérieur
    Pour enfiévrer mon âme et me glacer le cœur
    Mes lèvres ont un sourire des larmes sont dans mes yeux
    Un soleil rouge embrase de feu mes longs cheveux
    Alors je ralentis m'arrête juste un instant
    Je ferme mes paupières pour écouter le vent
    Chanter à mon oreille une douce complainte
    Dans laquelle je retrouve mes peurs et mes craintes
    Je n'ose me retourner derrière moi est mon ombre
    Qui me suit pas à pas mon Dieu comme elle est sombre
    Sur ce ruban de route qui s'ouvre de nouveau
    J'aperçois des visages et je les trouve beaux
    Je jette enfin mon voile pour alors profiter
    Des moments de bonheur que j'avais occultés
    Et m'accorde enfin le droit de dire oui
    Pour goûter pleinement à ma nouvelle vie
    Ainsi fuir à jamais mes éternels combats
    Je vais je ne sais où mais j'y vais à grands pas


  • QUELLE JOURNEE !, le mercredi 11 mai 2005 par Joseph Rzemien

    Un perdreau rouge égaré
    arpente élégant la grève de l'allée
    dans la mousse une pluie de diamants
    joue à l'été
    avec des airs de monument
    dans la rue saupoudrée de blanc
    le jumbo noir d'un corbeau
    vient d'atterrir
    ensoleillé dans la charmille
    un merle danse
    en habit de gaieté
    par cette journée d'été
    dans l'hiver attardée
    sur un fond
    de maisons dans l'ombre
    la viorne allume
    des houppes d'audace
    des magies étoilées
    le bonheur aujourd'hui
    prend son bain de lumière

     

  • Sans titre, le mardi 10 mai 2005 par Romel Crèvecoeur (Haiti)


    tu as toujours connu ce côté de la mer
    plus discret qu'un matin loin de la ville
    toujours hante ce murmure dans les feuilles
    le ciel frais de ta présence est un refuge sûre
    le ciel frêle de mon oubli ne se souvient que de toi
    et mon visage n'aura pas change
    sous sa chair calme comme nous deux
    tu n'ignores pas la moralité du jour
    et quand je t'attends à la lisière de ma lenteur
    tu viens toujours de ce côté de la mer
    plus vieux que mon amour


  • Sans titre, le mardi 10 mai 2005 par ilan


    Pauvre petite
    Petite fille perdue
    Perdue dans ces palais
    Ces cabarets criards
    Ciels où les filles de joie par soucis de vertu
    guettent des anges une impossible mutinerie.


  • Pertinence , lundi 9 mai 2005 par Sellatvn


    Pertinence
    Toi la porte et l'appel
    les fleurs d'Arménie et la chute sans fin au berceau de soie
    toi la vitre et la buée
    l'extérieure sondé à ma poitrine
    et tous les rires du jour.

    J'avale à pas rapides les nuits de flaques étalées sur le sol.
    Sur le perron de platane, sur le grand perron brun des feuilles mâchées par l'été,
    les cimes des bûchers rigolent d'une saison qui n'en finit plus.
    La caravane renverse la route,
    et les hommes se roulent par terre,
    les femmes se roulent par terre,
    avec l'ironie des cailloux et la mousse récoltée.

    Toi la grande battisse aux ramures d'enfants
    la clairière au milieu
    le champs fier de colza
    l'aubépine et le printemps
    les poings et la lutte
    tous les matins au rebord des yeux.

    Les rivières auront beau tarir
    ma soif étanchée sous les poutres de bois.


  • Le voyage, lundi 2 mai 2005 par Jemde


    Les plus grands capitaines
    Gagnent les horizons
    En quittant ce qu'ils sont
    Pour aller vers eux-mêmes

    Et les plus belles routes
    Vers les horizons calmes
    Mènent l'homme qui parle
    A celui qui écoute.



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